15 juillet 2009

Travail et tempérance : l'ascèse salésienne ...

Extrait de la  CHARTE DE COMMUNION DANS LA FAMILLE SALESIENNE

 



 

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Art. 24 Travail et tempérance

 


La pratique de la charité pastorale, inspirée par Dieu, exige la conversion et la purification, ainsi que la mort du vieil homme pour que naisse, vive et se développe l'homme nouveau qui, à l'image du Bon Pasteur, est prêt à donner sa vie pour ses brebis et à se sacrifier chaque jour dans le travail apostolique.


Travailler toujours jusqu'à la mort est le premier article du code salésien.


L'austérité est dans le comportement, la volonté de sacrifice, le détachement, non dans le ton de la vie.


On travaille, on tolère, on peine allègrement, parce que le cœur entre en tout, et que l'âme est tellement imprégnée de hauts idéaux et disposée à dépasser ce qui n'est pas nécessaire, que cela lui permet la plus grande désinvolture de mouvement et d'esprit.


Il ne faut pas rechercher des pénitences extraordinaires, mais seulement accepter avec sérénité les fatigues et les difficultés quotidiennes pour rester disponible à bien servir Dieu et les frères.


L'ascèse salésienne a divers aspects :

  • elle est une ascèse d'humilité pour n'être que des serviteurs devant Dieu ;
  • une ascèse de mortification, pour devenir maîtres de soi, savoir garder ses sens et son coeur et savoir refuser un style de vie commode ;
  • une ascèse de courage et de patience pour persévérer dans l'action même ;
  • une ascèse de dévouement quand les circonstances et les événements invitent à être plus proches du Christ crucifié.


Et la dernière forme, la plus belle, la gratuité, consiste à refuser de gémir, de faire voir qu'on renonce à quelque chose, en sachant, par contre, donner toujours avec joie.

 

10 juillet 2009

Tempérance : une réflexion.

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Tempérance :
vertu qui modère les désirs, les passions. Sobriété dans l'usage des aliments, des boissons. (Petit Larousse)
 
Domaine beaucoup plus vaste et complexe qu'il n'y paraît dans le dictionnaire, elle devrait, à mon sens, faire partie intégrante de toute éducation et à fortiori de toute éducation (pédagogie, système préventif) salésienne.
 
Elle complète et qualifie l'action de Don Bosco, justifiant sa devise « Travail et tempérance ».
 
On y retrouve les trinômes « cœur - raison - religion » et « ma relation à Dieu - à moi - aux autres ».
 
Après réflexion, un mot me vient à l'esprit : amour, et la devise de François de Sales «Tout par amour, rien par force ».
 
Pour moi, la tempérance est surtout une notion d'équilibre, de juste mesure.  En ce sens, à priori, une référence plus à François de Sales qu'à Don Bosco.
 
Si on part du point de vue de l'ascèse, elle est la maîtrise des désirs, voire des besoins physiques (nourriture, boisson, repos, froid ou chaleur), affectifs (amitié, amour, solitude, disponibilité, respect, silence) spirituels (désert, « consolation -affliction », épreuve).
 
Une maîtrise de soi qui n'exclut en rien l'estime de soi (humilité objective), l'amour de soi et la recherche de son propre bien (j'entretiens le corps que Dieu m'a donné, je développe les talents reçus,  je lutte contre les défauts sans rudesse mais avec patience et persévérance).  
 
C'est tirer le meilleur parti de ce que je suis. C'est savoir relativiser, remettre choses et événements à leur vraie place, savoir prendre du recul.  Rechercher le positif,  éviter de gémir, cultiver la joie,  accepter l'impuissance, vivre l'abandon sans abandonner.
 
Proche à la fois de l'obéissance et de la pauvreté, elle m'invite à accepter les projets contrecarrés, l'incertitude, la dépendance vis-à-vis d'autrui. (là, je retrouve plus Don Bosco).
 
C'est faire les choses au moment adéquat (dormir la nuit, l'abstention de commentaires inutiles, manger aux repas et jeûner aux temps prescrits),  travailler dans la discrétion et le plus efficacement possible. C'est être à la fois et tour à tour Marthe et Marie.
 
C'est une façon d'agir qui conditionne ma façon d'être... et m'oriente vers ce que je voudrais être.
 
C'est un défi, un combat de tous les instants, jamais gagné mais un idéal à garder.

 

M-H

09 juillet 2009

Tempérance : un secret

La tempérance est un arbre qui a pour racine

le contentement de peu,

et pour fruits le calme et la paix.

Ferdinand Denis

 


 

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Ecoutez ce que m'écrivait récemment une Coopératrice salésienne, maman de quatre enfants.
 
Il y a quelques mois, j'étais sur le point de succomber à la fatigue et à la nervosité: tant de choses à faire à la maison et en ville, les enfants, mon mari, mes beaux-parents. des amies ... à qui je tiens et qui tiennent à moi.  C'était trop.
 
Alors j'ai pensé à ma vieille maman qui vit encore, seule à 80 km d'ici. Je l'ai toujours tant admirée: elle a élevé sept enfants, sans jamais donner l'impression d'être écrasée par ses tâches; toujours très active, mais jamais découragée, au contraire tranquille et souriante.
 
Je suis allée la trouver : « Maman, dis-moi ton secret. Comment fais-tu pour t'en tirer si merveilleusement.  Moi, je n'en peux plus. Qu'est-ce que je dois supprimer dans mes journées? »
 
Elle m'a regardée avec un fin sourire et m'a dit: « Voilà, Thérèse, c'est très simple. Seulement auras-tu le courage de le faire?
 
Prends 5 minutes chaque jour, au moins 5, si possible de bon matin ou au premier moment libre de la matinée; avec calme, en silence, mets- toi devant toi-même et devant le Seigneur, lis une phrase
d'Evangile ou la pensée du jour sur le feuillet du calendrier: 2 minutes (au moins) pour méditer, 2 minutes (au moins) pour prier de toute ton âme, 1 minute (au moins) pour prévoir les choses principales de ta journée et les jeter dans les mains de Dieu, en t'unissant à l'offrande de la messe qui se célèbre à la paroisse.
 
Cinq minutes: c'est peu ! Mais si tu es fidèle, tu verras qu'elles te feront gagner beaucoup de temps et tu auras la force de remplir toutes tes tâches d'un cœur tranquille et avec efficacité. »
 
Et la Coopératrice ajoutait : Je me suis décidée à suivre le conseil de maman et je vois que ma vie est en train de se transformer.  Je travaille autant qu'avant, mais sans m'énerver.  Je sens la présence de Quelqu'un qui m'accompagne à chaque instant »
 
Pourquoi ne pas profiter, nous aussi,  de ce précieux secret?

 

Père Joseph AUBRY sdb

02 juillet 2009

"travail et tempérance" ... demandez le programme !

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Tout bon sportif doit se tenir en forme pour pratiquer son sport.

Pour vivre, il faut être en forme.

Il faut être bien dans sa « peau »,

être bien dans sa tête et dans son corps.

Mais pour cela, la condition physique ne suffit pas.


C'est un ensemble qui doit être en équilibre :

corps et esprit en harmonie.


Cet équilibre n'est pas naturel.

On ne sait pas le décréter.


On l'acquiert en apprenant à se connaître

mais surtout en « le pratiquant »

en se donnant des repères, en se « disciplinant ».


La vocation salésienne dans la pratique de sa mission

demande une grande capacité d'actions et donc de résistance.

Ce constat entraîne la nécessité de pratiquer cet équilibre

afin de pouvoir tenir tant sur le plan physique que spirituel.


Durant nos "vacances", prenons le temps de découvrir ...

nos chemins d'équilibre,

nos parcours d'endurance.

Mais aussi les choix qui nous sont imposés

ainsi que nos sources d'espérance pour habiter le silence qui parfois nous envahit.


Alors, pratiquons et trouvons cet équilibre qui fait vivre :

Travail, Intériorité,Détente.

Voilà le programme !

 

A+

Franz

 

09 juin 2009

Pistes pour prier « à la salésienne» (4) ( suite et fin)

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2.1. Se préparer à la rencontre


  • M'habiller le cœur et me mettre en route: càd par exemple, en allant vers l'endroit où je vais prier, ne pas oublier que je vais avant tout rencontrer une personne vivante, le Seigneur qui m'attend et me regarde avec un sourire de bonté...
  • Choisir le lieu ou je vais prier, fixer si possible la durée
  • Faire silence pour me rendre présent avec tout mon être (cœur, corps, esprit), comme je suis pour l'instant (fatigué, joyeux, énervé, avec mes qualités et mes limites...) à Dieu qui est là, l'Eternel présent! C'est un acte de foi important, qui nous met en contact avec Lui, et il est souvent important d'y accorder du temps!


2.2. Lui demander Sa lumière


Il est le seul qui puisse me révéler la teneur de ce que j'ai vécu. Je lui demande de voir ma journée, ma semaine, selon son cœur et son regard à lui!  Cela m'aide à me situer sur la bonne longueur d'onde, de me connecter au bon site... celui de la foi en un Dieu Amour, Miséricorde, Dieu de vie, de vérité... Car plonger tout de suite dans ce qui s'est passé, dans ce que j'ai fait, risquerait de me faire faire un simple bilan personnel et non une rencontre avec LUI!


2.3. Commencer par rendre grâce à Dieu ...

Càd, reconnaître ses dons, les nommer pour l'en remercier.


Regarder dans ce que j'ai vécu, ce dont je peux rendre grâce à Dieu et le lui exprimer,

  • Soit en faisant défiler le film de ma journée, de ma semaine dans ma mémoire en y reconnaissant comment Dieu était présent par ses dons.
  • Soit en laissant monter en moi tout ce qui a été motif de joie, de reconnaissance, de paix... et remercier Dieu qui en est la source. Ne pas craindre d'être « simpliste» ou d'avoir des raisons « naïves» de remercier Dieu.
  • Soit en regardant plus particulièrement un aspect, un moment, une situation vécue: tout ce qui m'y parle de Dieu et de son amour, de l'Evangile, du Royaume en devenir... et peut-être y verrai-je des comparaisons avec ce qu'a vécu Jésus ou le peuple de Dieu: des remises debout, des réconciliations, des guérisons...
  • Soit en me souvenant de choses dont j'ai été simplement témoin, y compris des événements du monde, j'y regarderai la présence de Dieu, comment cela me touche et à quoi cela m'appelle.


2.4 Comment ai-je vécu l'alliance?


Après avoir redécouvert, Dieu présent, amour, miséricordieux, de qui me sont venus toutes les joies mais aussi les dons, je regarde du côté de ce que j'ai fait: actions, pensées, paroles...


Continuant à relire ma / mes journée(s) tout en «tenant la main de Dieu », découvrant ses dons, sa présence au quotidien, ce qu'il m'a donné aussi de répondre en positif, je perçois mieux aussi mes infidélités:


  • Soit par un décalage entre ce que je crois du Seigneur (amour, juste, vrai...) et mon attitude dans telle circonstance (non-amour, non-justice, non-vérité ou autre...)
  • Soit par une confusion intérieure: voyant combien il m'a donné et sa fidélité, j'éprouve d'autant plus d'horreur face à telle attitude...
  • Soit par une autre manière de voir les choses que sur le moment: par exemple, mon comportement m'apparaissait justifié ce matin, et ce soir, devant Dieu, j'y perçois quelque recherche de moi, ou le non-respect d'un tel... ou un manque de courage, un manque de zèle, un désir d'avoir raison à tout prix... 
  • Soit par des mouvements de tristesse, de fermeture qui habitent mon cœur maintenant.


Pour tout cela, il y a de la place dans le cœur de Dieu. Je lui demande pardon et me confie à sa miséricorde. Si j'ai vraiment pris le temps de m'ajuster dans la foi aux vraies dimensions du cœur de Dieu, à sa présence aimante maintenant (car la journée ou la semaine est passée et je ne la referai pas), à ses dons, je vivrai cette prise de conscience de mon manque de réponse à son alliance dans la confiance paisible, et même dans la joie.


2.5. M'ouvrir à l'avenir... à demain


Fort de cette relecture, qui me donne de voir d'abord la fidélité inébranlable de Dieu, je m'ouvre à demain. Je confie au Seigneur ma journée, ma semaine, en lui demandant sa grâce.


Peut-être, qu'ayant repris conscience de son amour, de la présence de Dieu à ma vie, je découvrirai un point sur lequel il serait bon de m'exercer demain. Je le décide et demande à Dieu son aide.

 

Soeur Geneviève Pelsser, fma - 040306

 

 

billets précédents sur ce thème :

Piste pour prier à la "salésienne" (1)

Piste pour prier à la "salésienne" (2)

Piste pour prier à la "salésienne" (3)