17 septembre 2009

Don Bosco au quotidien - la simplicité

 

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  • Portrait d'un saint.

En se référant à l'humilité, la simplicité est la cousine de cet état d'esprit qui caractérise Jean Bosco.

La simplicité est une des qualités essentielles de la personne qui se comporte avec franchise et naturel, sans prétention aucune. La ligne de conduite d'une recherche de vie simple mène à la sainteté.

 La simplicité chez Don Bosco fut " simplement " : " aimer Dieu, être ce que Dieu veut et faire ce que Dieu veut ". Cette recherche de perfection qu'il voulait pour les autres, il l'a voulue davantage encore pour lui. C'est à partir de cette recherche de cette simplicité de fond qu'il va répondre librement à son rêve de 9 ans.

Mettre en pratique cet état a signifié pour lui l'obligation de mettre très tôt un frein à un sentiment exagéré de sa propre valeur. Pensons à sa mémoire prodigieuse, à sa dextérité extraordinaire, à ses dons de comédien, à ses prédications directes. Il va les utiliser pour mettre en confiance ceux qui étaient dépourvus d'affection.

La simplicité va le mener à la pauvreté pour lui-même et à donner tout pour les jeunes; sa vie fut comme une spiritualité " à vélo " soit celle de l'équilibre, tantôt amusante, tantôt enivrante selon les déclivités du terrain, basée sur l'humour, sur le rire et la joie de vivre, pour y installer une paix intérieure profonde. La liberté envers les jeunes se vit dans la passion du respect, dans le vécu des patiences envers tous ceux qui en sont dépourvus. 

La vie simple qu'il menait était favorable au silence pour l'écoute, à la docilité et au courage pour résoudre les problèmes que la réalisation de son œuvre lui causait.

  • Prendre le train de la simplicité aujourd'hui.

Tous ceux et celles qui, aujourd'hui, mènent une vie riche de sens, doivent faire appel à une sélection toute personnelle de choix de vie. Ils vivent au même diapason que Jean Bosco il y a deux siècles.

Il est impossible de faire des choix sans se débarrasser des grains de sables qui grincent en nous et nous empêchent d'aller à l'essentiel.   

Cela mène à la simplicité dans notre vie et celle-ci favorise l'éclosion en profondeur de nos aspirations intérieures. 

La vie stressante que nous menons en ce début de millénaire, rend la simplicité très aléatoire si nous ne manifestons pas en nous une volonté d'aller plus en avant.

D'où l'exigence de faire silence en nous pour mieux entendre et traduire avec réalisme les échos de notre conscience profonde qui souvent se rebellent contre nos insatiables besoins.

Nous sommes des éducateurs. Cela signifie que nous sommes des références pour les jeunes que nous côtoyons.

" Que nous soyons parents, éducateurs, enseignants, nous faisons l'expérience de notre inadéquation à notre travail et en particulier en ce qui concerne les difficultés à communiquer de façon appropriée, non seulement en fonction de nos connaissances mais surtout dans le sens de notre présence.

Le style démocratique semble être le meilleur, celui qui permet d'arriver à une compréhension profonde qui fait mûrir la relation dans le cadre de l'échange. C'est le meilleur fruit d'une personnalité solide et équilibrée sur le plan affectif. "

D'où l'importance d'une réflexion sur la notion de simplicité et d'entrer dans une dynamique d'amélioration personnelle.


Cultiver la simplicité pour moi, c'est ...

Avoir la volonté d'une amélioration personnelle du sens de sa vie;
Croire que vivre la simplicité améliore les contacts humains;
User d'humour rimant avec amour;
Se méfier des pommades qui font briller;
Faire de cette recherche un mode de perfectionnement spirituel;
Vouloir d'abord la simplicité pour soi avant d'en reprocher le manque aux autres;
Discerner la volonté de notre père de la nôtre ;
Dire les choses qui sont à dire, non les choses que l'on aime dire;
Ne pas faire de ses nerfs le baromètre de la maison;
Ne pas donner des ordres, mais demander des services;
Être vrai, ouvert et bienveillant; ...

 

Salésiennement vôtre, Jean Thibaut

 

08 septembre 2009

Don Bosco au quotidien - L'humanisme

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Les pieds sur la terre ... La tête dans le ciel
 
Ce n'est pas une découverte récente...mais voilà un aspect de la sainteté de Don Bosco qui est particulièrement apprécié ou remis en valeur. Il constitue un trait tout à fait caractéristique de la spiritualité salésienne de ce saint : les FIANCAILLES de l'ACTION et de la CONTEMPLATION.  
 
Don Bosco fascine les jeunes par son sens de l'avenir, ses projets, son dynamisme communicatif... Et puis sa bonté virile et réaliste, son cœur toujours ouvert, son respect du petit et du sans-voix, sa manière d'éduquer, sa volonté de partager dans tous les domaines, rayonnent de cette figure et de ces yeux et de ce sourire au point de subjuguer et de créer tout de suite la sympathie.  
 
Je pense maintenant qu'il y a plus.  
 
En fait, au contact de cet homme prodigieux, les jeunes ont l'intuition que toute cette façade brillante, cette activité sociale et pédagogique débordante, ces dons et talents multiples... cachent quelque chose, mieux, QUELQU'UN !
 
Ils sentent que Don Bosco a réussi à être, dans sa vie offerte aux jeunes, l'image humaine contemporaine de la tendresse de Dieu pour ce monde fragile de la jeunesse. " Comme le Père vous a aimés, moi aussi je vous ai aimés "... Comme Jésus vous a aimés, moi, Jean Bosco, j'ai essayé de vous aimer...au point que ses garçons ont pu affirmer : " Don Bosco ressemble à Notre Seigneur ".  
 
Les jeunes ont le sentiment, en face de Don Bosco, que Dieu n'est pas loin... Comme le disait une fille, dans un carrefour de notre Rencontre Régionale de Lyon le 20 mars 1982 : " Chez Don Bosco, dans les fêtes, j'ai appris à vivre la joie de l'Eucharistie : la joie de découvrir Quelqu'un. " Dans sa synthèse écrite, un groupe écrivait : " Don Bosco, c'est la route qui nous conduit à Jésus-Christ. " Et n'est-il pas symptomatique de constater qu'un autre carrefour donnait comme l'un des traits principaux de la figure de Don Bosco " sa foi rayonnante "?...
 
De manière plus ou moins explicite ou implicite, les jeunes sentent, reconnaissent et affirment que Jean Bosco c'est autre chose qu'un clown de génie, autre chose qu'un fin psychologue, autre chose que le roi de la débrouille ou que le rusé diplomate, le musicien ou le prestidigitateur doué, autre chose qu'un financier de talent ou un self-made-man prodigieux, autre chose qu'un sportif acrobate ou tout ce que vous voulez... mais véritablement " HOMME DE DIEU " au sens profond de l'expression. 
 
 Et c'est vrai! Ils rejoignent en cela ce que les jeunes qui vivaient près de Don Bosco, qui le voyaient et l'entendaient, pensaient de lui.
 
Un grand adolescent de la première maison de Don Bosco du Valdocco, écrivit plus tard : " A nous, qui n'étions plus des enfants, il ne se présentait d'autre explication raisonnable et plausible - devant tous ce que Don Bosco faisait et était - que celle de dons extraordinaires accordés à Don Bosco par le Seigneur "  
Comment Don Bosco a-t-il pu allier si royalement, presque en se jouant apparemment, ces deux dimensions : le vertical et l'horizontal, la contemplation et l'action, l'engagement et l'union à Dieu, " l'extension dans le temporel et la concentration dans le spirituel " (P. VARILLON) alors que cela nous semble si ardu et si contradictoire?   M. MOUILLARD   (extrait de " La spiritualité salésienne de Saint Jean Bosco " 1984)
 
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Etre humaniste, pour moi, c'est ...
 
Regarder et accepter l'autre dans sa différence,
avancer ensemble, agir ,
 rencontrer l'autre, échanger, communiquer,
agir pour le bien commun,
mener sa tâche de son mieux,
réfléchir à son action,
oser l'Amour...,
être témoin de l'évangile aujourd'hui

 

Salésiennement vôtre, Jean Thibaut 

07 septembre 2009

Don Bosco au quotidien : la patience

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On imagine toujours les saints selon un schéma identique, une attitude sainte, les mains jointes, la tête bouclée déjà auréolée, sage, obéissant, miséricordieux pour les copains.
 
Douce illusion ! Je crois que Jean Bosco a été le champion du "tout, tout de suite", cher à nos jeunes aujourd'hui.
 
Il voulait des oiseaux à lui. Quoi de plus simple que de les dénicher malgré les conseils de Maman Marguerite.
 
Celle-ci, fille de la terre, avait un sens éducatif inné et savait profiter de toutes les occasions pour instruire et éduquer ses fils et en particulier son "préféré", Jean bien qu'elle les aimait tous les trois.
 
Le vilain dénicheur fut pris à son piège en restant coincé dans sa chute, suspendu à son arbre.
 
Les oiseaux, il les aimait mais le désir de possession était plus fort et puis il pouvait s'en servir pour d'autres fins: les faire chanter, Dieu qui les avait munis d'un tel don d'égayer la nature par leurs chants, et aussi satisfaire sa nature éducative en les faisant répéter, sous les regards ébahis des copains, ce qu'il leur apprenait.
 
Maman Marguerite, la leçon donnée savait positiver les moindres "défauts" et lui suggérer de choisir de bons copains.
 
C'est ainsi qu'il fit la connaissance de Louis COMMOLO.
 
Au collège, Jean le bagarreur était subjugué par les propos de son copain et les deux amis inséparables trouvèrent ensemble comment s'améliorer dans la sainteté.
 
Louis hélas, mourut et avait promis à Jean de venir lui dire s'il était bien sauvé, ce qu'il fit, à la grande frayeur de tout un dortoir effrayé par ce qu'il entendait, ce qui confirma le chemin pris par Jean.
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Etre patient, pour moi, c'est ...
 
Savoir s'oublier pour laisser place à l'autre
Attendre le moment idéal
Savoir respecter le rythme de chacun
Regarder, observer, pour tendre vers son objectif
Accepter que chacun réagisse autrement
Accepter un moment en prévision d'un meilleur
Passer au travers,...

 

Salésiennement vôtre, Jean Thibaut

31 juillet 2009

La prière salésienne: une célébration contemplative du présent (2)

D'où naît la prière salésienne

 

Notre prière est donc tout ensemble contemplation du quotidien et célébration du quotidien et se relie à cette «sacramentalité diffuse» dans le quotidien, dont nous avons parlé précédemment.
 
Le sens profond de la prière pour Don Bosco naît de son «anxiété pastorale» qui le pousse à «invoquer» et à «remercier»: et il fait de la prière un instrument éducatif de premier plan. Qu'il suffise de penser à la sainteté de Dominique Savio et à sa prière qui a atteint des sommets contemplatifs au sens strict.
 
Ce que fait observer Don Rinaldi est éclairant «Don Bosco a allié avec la plus grande perfection son activité extérieure, indéfectible, absorbante, très vaste à une vie intérieure qui prend sa source dans le sentiment de la présence de Dieu et qui devient actuelle, persistante et vive au point de devenir une union à Dieu parfaite. De cette façon, il a réalisé en lui-même l'état le plus parfait qui est la contemplation agissante, l'extase de l'action, dans laquelle il s'est consumé jusqu'à la fin, avec une sérénité extatique, pour le salut des âmes.»
 
Ici s'insèrent les caractéristiques de la prière salésienne: le salésien ne se sent pas «arraché» à la prière quand il doit passer à l'action, parce que même dans l'action il fait l'expérience de Dieu; sa prière est d'abord profondément personnelle pour être avec fécondité communautaire; c'est une prière imprégnée et pénétrée de quotidienneté et, pour cela, «populaire»; elle fait alors une grande part à la prière de «demande» comme expression de cette anxiété éducative de croître et de construire le Royaume ; elle est une prière simple, sobre, pauvre, joyeuse, sans éclats ni apparence : ainsi de fait prient les pauvres, les simples, le peuple. C'est une prière faite d'humilité, d'abandon à la présence et aux dons de l'Esprit. Elle est équilibrée dans le ton et dans la durée, elle est ouverte au corporel.
 
Plus qu'à faire prier les jeunes, le salésien tend à prier avec les jeunes et à donner du large à l'initiation juvénile, en éduquant les jeunes à gérer leur prière.
 
A la base de cette prière, il y a certaines valeurs humaines à recueillir et à approfondir et dont il faut faire faire l'expérience aux jeunes : le sens du mystère, le sens de la gratuité, la capacité d'étonnement devant les «merveilles» de Dieu ; le sens du silence et de la contemplation, le sens de la participation et du partage.
 
Dans ce cadre, la prière salésienne ne se refuse pas à se laisser provoquer par les autres spiritualités et les autres modèles de prière : l'important est que la synthèse qui en dérive soit organique et non une juxtaposition simpliste d'expériences diverses, sans une âme qui les assume et les englobe dans une réalité unitaire

 

30 juillet 2009

La prière salésienne: une célébration contemplative du présent (1)

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Nous assistons en notre temps, à un entremêlement ou à une succession de divers modèles de prière : un modèle traditionnel, dans lequel les «pratiques de piété» sont peut-être trop soulignées au détriment de la «piété» en soi; un modèle des mouvements de type charismatique qui tend à une raréfaction et à une transcendance anhistorique de la louange, de la glorification, de la jubilation dans l'Esprit; un modèle idéologico-politique fortement aimanté par les événements historico-politiques et dont le risque est de s'évanouir dans «l'engagement pour la révolution»: prier c'est «lire le journal» ou faire un collectif politique.
 
Une prière pétrie de quotidien
 
Le modèle salésien est différent : c'est la «prière dans le quotidien». Et il s'insère de fait dans cette «spiritualité du quotidien» comme lieu d'expérience de Dieu que nous avons mise comme premier point de la spiritualité juvénile salésienne.
 
«Je m'imagine comment la pensée de Don Bosco priant devait être pleine de Dieu, mais pour cela aussi pleine de ses enfants, des personnes, des problèmes qu'il avait. Et il faut aussi affirmer la contrepartie : c'est-à-dire que le travail, les dialogues, les discussions, les jeux, la promenade, la classe, sa présence parmi les jeunes, l'écriture, l'engagement en tant d'entreprises, la fatigue de Don Bosco étaient comme une extase de sa contemplation, de son amour. L'extase de l'action, comme dirait Don Rinaldi, reprenant la pensée de saint François de Sales,» (Don Vigano)
 
Don Bosco est-il un saint qui a peu prié ? C'est un saint qui dit plus «travaillons» que «prions». Pourtant, Don Bosco priait tout le temps et il est en même temps le prophète d'une prière non sophistiquée, ni élitaire ni idéologique, mais d'une prière à la portée de tous.  Don Ceria affirmait : «La différence spécifique de la piété salésienne consiste à faire du travail une prière.»  «Nous ne prions pas pour sanctifier le travail, comme si la sainteté était seulement dans la prière et non dans le travail apostolique; nous prions et nous travaillons, nous sommes plongés dans l'action et nous contemplons Dieu parce que, de l'intérieur, nous meut une même charité pastorale qui est l'âme de la prière et de l'action apostolique. Voilà le centre de notre vie intérieure, le lieu théologique où nous devons nous exercer, le matériel stratégique sur lequel il nous faut faire nos évaluations, nos examens, les recherches, les projets, les corrections, les propositions.» (Don Vigano)
 

à suivre ... (demain)