24 janvier 2011

Qu’est-ce que la Spiritualité Salésienne ?

A l'occasion de sa fête, nous vous proposons de (re)découvrir St François de Sales et particulièrement la spiritualité salésienne ...

 

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A grands traits ...

Elle est fondée sur l’Amour :

"Tout par Amour, rien par force".

"Qui a gagné le cœur de l’homme a gagné tout l’homme".


Elle est optimiste, elle fait confiance à l’homme :

"Car Dieu est le Dieu du cœur humain".
Tout homme est à regarder comme "capable de Dieu".


Elle est équilibrée et équilibrante :

"entre tous les exercices des vertus, nous devons préférer celui qui est le plus conforme à notre devoir et non pas celui qui est le plus conforme à notre goût".


Elle est réaliste :

en mettant la personne humaine en face de ce qui est à vivre maintenant, comme elle est et là où elle est : "Soyons ce que nous sommes et soyons-le bien...". "A quoi sert de bâtir des châteaux en Espagne puisqu’il nous faut vivre en France !".



Une spiritualité évangélique à la portée de tous

Sa spiritualité est profondément évangélique et accessible : parlant la langue du peuple, utilisant de nombreuses images tirées de la nature ou de l’expérience humaine, en particulier conjugale et familiale, il sait nous révéler un Dieu cordial, amoureux de notre humanité. Familier du Cantique des cantiques dont un commentaire l’a enflammé lors de ses études parisiennes, il insiste sur la convenance qui existe entre Dieu et le cœur de l’homme, convenance qui trouve son origine dans la ressemblance que Dieu y a inscrite en le créant. Sa vision de Dieu est celle de l’Écriture, en particulier des prophètes de l’alliance : un Dieu "jalousement" amoureux de l’homme, un Dieu "maternellement paternel" qui est communion d’amour.

Dieu n’a qu’un désir : communiquer son amour et solliciter une réponse dans la liberté qu’il accompagne de sa grâce ; François utilise volontiers des images maternelles pour dire cette sollicitude : "Les enfants, à force d’ouïr leurs mères et de bégayer avec elles, apprennent à parler leur langage ; et nous, demeurant près du Sauveur par la méditation et observant ses paroles, ses actions et ses affections, nous apprendrons, moyennant sa grâce, à parler, faire et vouloir comme lui".

L’homme, travaillé par l’Esprit Saint, est sans cesse ramené à son cœur pour y consentir au Dieu vivant et y vivre le "trépas". François entend par là la nécessité de consentir à la dimension pascale de l’existence chrétienne. Dans le Traité de l’Amour de Dieu (1616), ouvrage "pour les âmes avancées en dévotion", il exprime sa vision de l’amour de Dieu et montre que "trépasser en la volonté de Dieu" est le sommet de l’adhésion au Christ.

Loin d’appuyer comme d’autres spiritualités sur le caractère mortifiant du sacrifice du Christ, il en retient surtout la logique d’amour. François se méfiera toujours des manifestations mystiques exceptionnelles : "Elles ne sont nullement nécessaires pour bien servir et aimer Dieu, ce qui doit être notre unique prétention".

Faisant écho au double commandement évangélique, François dira que l’amour de Dieu et l’amour des frères sont "sortis comme jumeaux des entrailles de la miséricorde de Dieu". L’amour fraternel est le lieu le plus familier des petits "trépas" que Dieu nous propose chaque jour pour rencontrer l’autre en mourant à nous-mêmes.


Poursuivre la découverte:

 francois_de_sales[1].jpgSt François de Sales, le prophète de l'Amour

Dieu est Dieu du coeur humain :
un essai de pédagogie salésienne

Oeuvres principales de St François de Sales

Les citations de St François de Sales

La modernité de St François de Sales 

 

 

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22 janvier 2011

Regarder.

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Vous le croyez, puisque vous êtes ses disciples:
Le Seigneur est venu dans le monde
Et il est passé parmi les siens afin de poser sur eux,
Son regard de miséricorde.

Ses yeux ont regardé l’adultère
Sans durcissement ni jugement,
Et son regard sur elle,
Était déjà le pardon accordé.

Ses yeux ont regardé les apôtres,
Sans s’arrêter à la pauvreté des vêtements
Et son regard sur eux
Était déjà l’appel de l’Evangile.

Ses yeux ont regardé le lépreux,
Sans glisser pudiquement sur ses plaies,
Et son regard sur lui,
Était déjà guérison l’atteignant jusqu’au cœur.

Ses yeux ont regardé le mendiant,
Sans dégoût ni rejet,
Et son regard sur lui,
Était déjà la tendresse de Dieu
Entièrement remise entre ses mains.

Il continue à passer au milieu de nous,
Chaque jour,
Et à poser sur nous son regard.
Le croyons-nous ?

 

 

Aujourd'hui nous célébrons la fête de Laura Vicuña

Sans titre 1.jpgLa Bienheureuse Laura Vicuña est née le 5 avril 1891 à Santiago (Chili).
Elle est retournée à Dieu le 22 janvier 1904 à Junin des Andes (Argentine),
à l'âge de 12 ans.
 
Sa vie héroïque fut un exemple de pureté, de sacrifice et d'amour filial.

Elle en fit le don à Dieu pour la conversion spirituelle de sa mère. 

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21 janvier 2011

Tous des Saints : quelle belle espérance ! (4/4)

Partie 4

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Le summum de notre marche à la sainteté


La douceur, " fleur de la charité ", alliée de l'humilité

Pourquoi ce titre ? Pourquoi dire que la douceur est alliée de l'humilité ? Saint François de Sales nous en donne lui-même la réponse : " L'humilité rend notre cœur doux ". En effet, de l'humilité découle toute vertu comme de l'orgueil découle tout péché. " Notre-Seigneur est si amoureux de l'humilité qu'il met au hasard que nous perdions toutes les autres vertus pour conserver celle-ci " Et que la douceur aille de pair avec l'humilité, comment en douter, notamment en considération des efforts constants de notre saint pour acquérir cette douceur que l'on retient de lui ?

" Il faut bien toujours tenir ferme en nos deux chères vertus, la douceur envers le prochain et la très aimable humilité envers Dieu… ", nous enseigne-t-il encore. De fait, cette humilité, " grand secret pour entretenir une bonne dévotion ", est la clef de notre fidélité à Dieu.


La tentation du découragement

Certains peut-être seraient tentés par le découragement, tentés de se dire 'trop dur pour moi' ! Saint François de Sales vient alors nous soutenir pour que nous puissions " tenir ferme ". Ainsi écrit-il à une carmélite : " Je vous dis que vous serez fidèle si vous êtes humble. Mais serai-je humble ? Oui, si vous le voulez. Mais je le veux. Vous l'êtes donc. Mais je sens bien que je ne le suis pas. Tant mieux, car cela sert à l'être plus assurément. " Nous pouvons encore l'entendre nous enseigner : " Ne retournez point vos yeux devers vos infirmités et insuffisances sinon pour vous humilier, et non jamais pour vous décourager ".


L'humilité vécue du saint

Nous pouvons prendre ici exemple du saint évêque lui-même, dont l'humilité était remarquable. Et pour s'en assurer, relisons ce qu'il écrivait un jour à sainte Jeanne de Chantal : " Ma chère Fille, j'écrirai à Monsieur votre beau-père selon votre désir ; mais vous n'écrivez pas selon le mien, ni à ma mère, ni à Mme de Charmoisy, quand vous dîtes 'notre bon et saint Evêque' ; car, en lieu que ces bonnes femmes devraient lire sot Evêque, elles lisent saint Evêque. " Comment ici ne pas penser à un autre saint, le saint curé d'Ars, qui lui aussi se qualifiait lui-même de sot ? Vraiment, l'humilité est première des vertus, commune à tous les grands saints. Et une vertu " discrète ", la vertu du simple : " Pour l'extérieur, n'affectez pas l'humilité visible, mais ne la fuyez pas aussi " ; c'est somme toute être humble par nature, sans feindre ni exagérer… Et c'est savoir y trouver son bonheur, car être humble est être tout à Dieu et tout pour Dieu : " Tenez-vous donc joyeusement humble devant Dieu ", nous exhorte le saint évêque.

Voilà sommairement les principales vertus qu'il nous faut entretenir : abandon de soi, simplicité, douceur, humilité… Pleinement vécu, paix, bonheur, accomplissement de soi et surtout céleste héritage en seront la clef.


Conclusion

Pour conclure ce bref exposé de la spiritualité de François de Sales, qui n'est cependant qu'un petit aperçu bien loin de pouvoir transmettre toute la richesse de la pensée de ce saint, nous pouvons de nouveau derrière lui exhorter chacun à persévérer dans l'accomplissement de son devoir. " Il faut avoir un cœur de longue haleine ; les grands desseins ne se font qu'à force de patience et de longueur de temps ; les choses qui croissent en un jour se perdent en un autre. Courage donc " ! Quel plus grand dessein que celui d'être saint ? Alors, suivons la voie qui nous est proposée, simplement, humblement, en sachant mettre de côté nos " terrestres " aspirations pour n'écouter que la divine volonté. Suivez doucement mais fermement le chemin que vous ouvre saint François de Sales et " faites honneur à notre dévotion ; rendez-la fort aimable à tous ceux qui vous connaîtront, mais surtout à votre famille ; faites que chacun en dise du bien ".

Sachons retourner à l'essentiel, et ne pas nous attacher au superflu. Rendons grâce à Dieu pour ce que nous sommes et ce qu'Il nous donne. " Ne sommes-nous pas trop heureux de savoir qu'il faut aimer Dieu et que tout notre bien gît à le servir, toute notre gloire à l'honorer ? Ô que sa bonté est grande sur nous ! "

 

 

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20 janvier 2011

Tous des Saints : quelle belle espérance ! (3/4)

partie 3

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La nécessaire simplicité


Le manque d'honnêteté

" Nous disons maintes fois que nous ne sommes rien, que nous sommes la misère même et l'ordure du monde ; mais nous serions bien marris qu'on nous prît au mot et que l'on nous publiât tel que nous disons " ! Eh oui ! Qui d'entre nous n'a jamais fait de fausse humilité ? Qui d'entre nous ne s'est jamais lamenté sur la petitesse de l'homme, ou sur le superflu de notre condition ? Et pourtant, nul ne le fait bien sincèrement ! Saint François de Sales nous demande ici d'être honnête avec nous-même, et de nous accepter simplement, tels que nous sommes. " Ne rien demander, ne rien refuser ", accomplir ce que nous devons faire en toute simplicité.

Que nous faut-il entendre par 'simplicité' ?

 

Simplicité extérieure

Déjà, voyons ce qu'il ne faut pas entendre ! D'abord, simple ne veut pas dire négligé : " Soyez propre, Philotée ; qu'il n'y ait rien sur vous de traînant et mal agencé ; c'est un mépris de ceux avec lesquels on converse d'aller entre eux en habit désagréable ".

Cela ne veut pas dire non plus qu'il faille renoncer à être ce que nous sommes, c'est-à-dire exagérer notre dépouillement extérieur, bien souvent au détriment du reste. De fait, le saint évêque a toujours enseigné à respecter les devoirs de sa condition, ainsi que le montrent ces remontrances qu'il fait à Mme de Charmoisy : " il faut que je me courrouce un peu avec vous, parce que mon neveu n'est pas habillé convenablement à sa qualité, ni au service auquel il est. […] Il n'y a remède, ma très chère Fille, il faut suivre les lois du monde, puisqu'on y est, en tout ce qui n'est pas contraire à la loi de Dieu ". Voilà qui est clair. Il faut bien entendu rappeler ici que saint François de Sales est contemporain de la Réforme, qui insiste grandement sur le dépouillement extérieur. Lui, ardent défenseur de l'Eglise catholique, déclare bien justement : " je n'ai jamais pu approuver la méthode de ceux qui pour réformer l'homme commencent par l'extérieur, par les contenances, par les habits, par les cheveux. Il me semble au contraire qu'il faut commencer par l'intérieur ". Rénover d'abord l'intérieur, voilà en effet le plus important.

Il ne faut toutefois pas s'imaginer que saint François de Sales encourage le luxe ou les 'fioritures' ! Pour preuve, considérons la manière dont il reprend la baronne de Chantal au début de leur amitié, pour lui faire ôter parures et autres bijoux…

Extérieurement, simple est synonyme de convenable.


Simplicité intérieure

Mais la simplicité extérieure ne suffit pas, et n'est même pas le plus important, comme nous l'avons vu. Il faut être simple intérieurement d'abord, pour notre plus grand bien. En effet, " on ne possède jamais tant d'honneur qu'en les méprisant ", nous enseigne le saint évêque. De fait, il faut savoir vivre simplement, faire les choses simplement et être simple en toutes choses… Etre simple, c'est aussi être tout à tous. " J'approuve que l'on s'abaisse quelquefois à des bas services, même à l'endroit des inférieurs… " Mais ce ne doit pas être un abaissement " affecté ", et de fait saint François de Sales ajoute aussitôt : " Mais que ce soit toujours naïvement et joyeusement ", naïvement, et nous rejoignons ici l' " abandon " qui nécessite un certain esprit d'enfance, et joyeusement, car tout est grâce et n'est-ce pas joie que de suivre la divine volonté ?

De fait, cela suppose un certain dégoût des mondanités, que le saint évêque n'avait de cesse de condamner, et lui même nous en montre l'exemple. Ainsi, alors que tout homme tirerait un certain plaisir, pour ne pas dire orgueil, à côtoyer les grands de ce monde, nous pouvons relire ces quelques mots de saint François de Sales à sainte Jeanne de Chantal, lui commentant une prédication devant la Cour de France lors de son troisième voyage à Paris : " j'ai prêché ce matin devant la Reine et tout son beau monde ; mais en vérité, je n'ai pas prêché avec plus de soin, plus d'affectation ni plus de plaisir qu'en ma pauvre petite Visitation. Ah ! ma Fille, que la vive présence du Roi et de la Reine du Ciel fait bien éclipser devant les yeux de notre cœur toutes autres grandeurs de la terre ! " Suprême simplicité de celui qui sait où trouver l'essentiel, qui sait se contenter en lui, et ne s'attacher à aucune gloire ici-bas ! Saint François de Sales s'est fait l'interprétation vivante de cette exhortation de l'épître aux Romains : " n'ayez pas le goût des grandeurs mais laisser vous attirer par ce qui est simple " (Rm, 12), et tout son enseignement n'a de cesse de nous le rappeler.

Abandon de soi, simplicité… Voilà de quoi nous façonner spirituellement, voilà de quoi être modelé par le Bon Dieu, comme une " boule de cire " entre ses mains.


à suivre

 

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19 janvier 2011

Tous des Saints : quelle belle espérance ! (2/4)

Partie 2

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S'abandonner en la divine volonté

La juste observance des commandements divins

" Il faut avant toutes choses observer les commandements généraux de Dieu et de l'Eglise, qui sont établis pour tout fidèle chrétien, et sans cela, ajoute-il, il n'y peut avoir aucune dévotion au monde : cela, chacun le sait ".

Voilà certainement l'élément le plus important de la spiritualité salésienne : l'obéissance, et au delà savoir abandonner sa volonté propre en la divine volonté. Bien sûr, cela semble bien étrange à l'heure actuelle, où l'on encourage chacun à " s'épanouir " en lui-même et pour soi-même ! Et de fait, s'abandonner en la divine volonté n'est pas un chemin de facilité : " Il faut fourrer notre cervelle entre les épines des difficultés et laisser transpercer notre cœur de la lance de la contradiction ; boire le fiel et avaler le vinaigre… Puisque c'est Dieu qui le veut ", nous enseigne saint François de Sales. C'est même certainement plus difficile à vivre pleinement que toute mortification extérieure, car cet esprit d'abandon nécessite un abaissement de soi, une humilité pour tout dire, peu commune aujourd'hui.


Vouloir abandonner sa volonté

Mais peu commune ne signifie pas impossible. En fait, la condition première est d'abord de le vouloir, et c'est cette volonté d'abandonner sa propre volonté qui manque bien souvent ! C'est cette obéissance aux divins commandements qui manque bien souvent ! Peut-être parce que nous croyons que c'est en franchissant l'interdit que nous nous exprimons pleinement ; mais nous ignorons alors grandement combien il est parfois bon de se laisser conduire, par simple velléité d'indépendance. " De cent mille fruits délicieux, Eve choisit celui qu'on lui avait défendu, et sans doute que si on le lui eût permis elle n'en eût pas mangé " ! Saint François de Sales montre ici bien justement la réalité. Nous refusons bien souvent volontairement tout esprit d'obéissance, et c'est alors que nous nous enchaînons.

En effet, c'est en sachant renoncer à soi-même pour être tout à Dieu, pour nous laisser conduire selon la divine volonté, que nos chaînes se rompent et que nous acquérons une pleine liberté. Dieu ne veut-il pas notre bien, et n'est-il pas celui qui sait le mieux où trouver notre bien et notre bonheur ? C'est ainsi que le saint évêque nous dit que " la vraie lumière du ciel vous fait voir votre chemin ; elle vous conduira par icelui fort heureusement. " C'est par conséquent un appel à se laisser conduire joyeusement, certains d'arriver là où Dieu veut nous mener, c'est-à-dire au-delà de toutes nos espérances !

Peut-être certains seront-ils choqués et se diront : 'quelle horreur ! Aucun esprit d'initiative, notre intelligence annihilée !'… Profonde méprise ! Bien au contraire, nous avons tout à gagner à savoir nous abandonner parfois ! Les Visitandines en sont un beau témoignage, et la preuve vécue : ainsi, chaque année elles changent de cellule, de mobiliers, de croix de profession même, afin de ne s'attacher à rien pour être tout à Dieu, afin de n'avoir aucune attache ici-bas par esprit d'abandon ; et pourtant, c'est merveille de voir à quel point chacune de ces Visitandines fait pleinement profiter la communauté de ses compétences, l'une en brodant, l'autre en peignant… Car n'est-ce pas aussi s'abandonner en la divine volonté que de faire fructifier les dons que nous a donné le Seigneur ? On l'oublie bien souvent !

Ainsi, c'est en toute confiance qu'il faut savoir se laisser conduire. " Nourrissez votre chère âme en l'esprit de cordiale confiance en Dieu ", Dieu vous mènera au mieux !

 

à suivre ...

 

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