28 juin 2008

Donne-nous la faim de l'essentiel

Linum_usitatissimum_plant[1]

Mère admirable,
Trésor de calme et de sérénité,
Nous t'aimons pour la lumière
De tes yeux baissés,
Pour la paix de ton visage,
Pour l'attitude révélatrice
De ta plénitude intérieure.
Tu es la Vierge
De l'invisible et de l'essentiel.
Nous te supplions de nous détacher,
De nous déprendre de tout ce qui se voit
Pour nous ramener et nous fixer
Sur l'invisible que tes yeux regardent:
L'invisible présence,
L'invisible vie,
L'invisible action,
L'invisible amour.
Dans nos journées occupées, surchargées,
Garde-nous dans la lumière des choses
Qui ne se voient pas.
À travers l'accessoire qui nous sollicite
Et nous séduit souvent,
Donne-nous aussi
Le sens et la faim de l'essentiel.
 

.M. T. De Lescure

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27 juin 2008

QUAND TU ATTENDS !

 attente[1]

 
Quand tu attends,
Tu es comme le silence
Qui se fait
Juste avant la chanson.
 
Quand tu attends,
Tu es comme la nuit,
Qui se termine
Juste avant la venue du soleil.
 
Quand tu attends, tu as déjà dans tes yeux
Le sourire de celui qui va venir.
Tu as déjà dans tes oreilles
Le rire de celui qui va venir.
Tu as déjà dans la tête
Les gestes et les paroles de celui qui va venir.
 
Quand tu attends,
Celui qui est absent
Est déjà présent dans ton cœur.
 

Benoît Marchon (poèmes pour prier).

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26 juin 2008

Devenir un seul pain, un seul corps.

feu[1]


  
Ce pain que vous voyez sur l'autel, consacré par la parole de Dieu, c'est le corps du Christ.  Ce calice consacré par la parole de Dieu, ou plutôt ce qu'il contient, c'est le sang du Christ.  Dans ces éléments, le Seigneur a voulu transmettre à notre vénération, à notre amour, son corps et son sang qu'il a répandu pour la rémission de nos péchés.  Si vous les avez reçus avec de bonnes dispositions, vous êtes ce que vous avez reçu. L'Apôtre déclare: « Tous, nous ne sommes qu'un seul pain, un seul corps. » (lCo 10,17)
 
Ce pain vous rappelle combien vous devez aimer l'unité.  Ce pain a-t-il été fait d'un seul grain?  N'y avait-il pas d'abord une quantité de grains de froment?  Avant de prendre la forme du pain, ils étaient séparés.  C'est l'eau qui les a unis après qu'ils aient été broyés . Si le froment n'est pas d'abord moulu et s'il n'est pas imbibé d'eau, on ne peut lui donner la forme du pain.  De même, il vous a fallu passer par l'humiliation des jeûnes et l'exorcisme des scrutins; puis vous avez été lavés par l'eau du baptême qui vous a pénétrés, pour vous faire prendre la forme du pain.  Mais on ne peut faire de pain sans feu . Par quoi le feu est-il ici représenté?  Par le saint chrême, car l'huile qui alimente notre feu, c'est le sacrement de l'Esprit Saint... L'Esprit Saint vient donc ici comme le feu après l'eau; et vous devenez ce pain qui est le corps du Christ. Ce sacrement est donc comme un symbole de l'unité...
 
Quelle grandeur dans ce sacrement!  Serait-il moins digne de ton respect parce que tu l'as sous les yeux?  Ce que tu vois passe; ce qu'il signifie, étant invisible, ne passe pas; cela demeure... La réalité signifiée par ce sacrement demeurera éternellement, bien que les signes extérieurs, qui sont consumés, semble passer.
 Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église.  Sermon 227 (Aux enfants, sur les sacrements)

25 juin 2008

Non pas par violence mais par persuasion

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      Nulle puissance humaine ne peut forcer le retranchement impénétrable de la liberté d'un cœur.
 
      Pour Jésus Christ, son règne est au-dedans de l'homme, parce qu'il veut l'amour. Aussi « n'a-t-il rien fait par violence, mais tout par persuasion », comme dit saint Augustin. L'amour n'entre point dans le cœur par contrainte : chacun n'aime qu'autant qu'il lui plaît d'aimer. Il est plus facile de reprendre que de persuader ; il est plus court de menacer que d'instruire ; il est plus commode à l'impatience et à la hauteur humaine de frapper sur ceux qui résistent, que de les édifier, que de s'humilier, que de prier, que de mourir à soi, pour leur apprendre à mourir à eux-mêmes. Dès qu'on trouve quelque mécompte dans les cœurs, chacun est tenté de dire à Jésus Christ : « Voulez-vous que nous disions au feu de descendre du ciel pour consumer ces pécheurs indociles » ? Mais Jésus Christ… réprime ce zèle indiscret.
 
      ... Toute indignation, toute impatience, toute hauteur contraire à cette douceur du Dieu de patience et de consolation est une rigueur de pharisien. Ne craignez point de tomber dans le relâchement en imitant Dieu-même, en qui « la miséricorde s'élève au-dessus du jugement »
 Fénelon (1651-1715), archevêque de CambraiDiscours prononcé au sacre de l'Électeur de Cologne, second point ; in Oeuvres (1823), t 17, p. 161-163 

24 juin 2008

Des noms d'amoureux...

de-la-rosee-sur-mes-petales[1]

Marie des joues, Marie des yeux
Toi le plus beau bouquet des cieux.
 
Marie douce et Marie tendre
Ne te fais pas trop attendre.
 
Marie fleur et Marie fruit
Soulève un peu notre ciel gris.
 
Marie lune et Marie soleil
Mets nos heures à ton réveil.
 
Marie qui pleure, Marie qui rit
Fais-nous comprendre notre vie.
 
Marie des routes et des chemins
Sois l'aujourd'hui de nos demains.
 
Marie des jours et Marie des nuits
Ne nous laisse pas mourir d'ennui.
 
Marie d'attente, Marie d'accueil
Tiens-nous de guet sur notre seuil.
 
Marie silence et Marie sans bruit
Donne aux tendresses un goût gratuit.
 
Marie l'unique et multitude
Rafraîchis nos habitudes.
 
Marie vin et Marie pain
Donne le désir et la faim.
 
Marie des rues, Marie des places
Retiens pour nous le temps qui passe.
 
Marie des pauvres et des apôtres
Donne-nous des mots pour écouter l'autre.
 
Marie des simples et des petits
Donne à nos joues de l'appétit.
 
Ave Maria et Marie Eve
Remets en feu tous nos vieux rêves.
 
Marie de chair et Marie d'esprit
Entre les femmes tu es bénie!

JEAN DEBRUYNNE

(extraits d'une prière publiée dans la revue Prier, hors-série, no 3, Paris, p.23-24)

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