03 mars 2008

S'il te plaît Seigneur, ne m'interromps pas, je prie !

 coucher-de-soleil,1701-1[1]

 
"NOTRE PÈRE QUI ES AUX CIEUX..."
 
- Oui ?
"S'il te plait ne m'interromps pas, je prie."
- Mais tu viens de m'interpeller.
"Moi, t'interpeller ? Enfin oui, non, à vrai dire non. Nous prions ainsi : Notre Père qui es aux cieux... "
- Tu vois tu m'appelles encore. Veux-tu me parler ?
 
"QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ"
- Crois-tu cela sérieusement ?
"Que dois-je prendre au sérieux ?"
- Veux-tu vraiment sanctifier mon nom ? Sais-tu au moins ce que cela signifie ?
"Cela signifie, cela signifie... Bonté divine, je ne sais pas ce que cela signifie. Comment le saurais je ?"
- Cela veut dire que tu veux m'honorer, que je suis unique pour toi, que mon nom t'est précieux.
"Ah oui, cela je le comprends…
 
QUE TON RÈGNE VIENNE, QUE TA VOLONTÉ SOIT FAITE SUR LA TERRE COMME AU CIEL."
- Fais-tu quelque chose pour cela ?
"Pour que ta volonté se fasse ? Bien sûr, je vais régulièrement à l'église, je donne à la quête, pour les missions."
- Mais je veux plus. Je voudrais que ta vie soit en ordre. Que tu domines tes habitudes qui énervent les autres. Que tu apprennes d'eux. Je voudrais qu'une aide soit apportée à tous les hommes, afin qu'ils arrivent à la vérité. Je veux que les malades soient guéris, consolés ceux qui sont dans le tristesse et libérés les prisonniers. Tout ce que tu feras pour ces gens, tu le feras pour moi.
"Pourquoi me reproches-tu cela à moi. Sais-tu combien de riches hypocrites sont assis dans les églises ? Adresse-toi d'abord à eux."
- Excuse-moi, je pensais que tu priais pour que mon règne vienne et que ma volonté soit faite ? Cela commence toujours concrètement chez celui qui prie pour cela. C'est seulement lorsque tu voudras la même chose que moi, que tu pourras être le messager de mon Royaume.
"Oui, je pige. Pourrais-je continuer maintenant ma prière ?
 
DONNES-NOUS AUJOURD'HUI NOTRE PAIN DE CE JOUR."
- Te rends-tu compte combien de kilos tu as de trop ? Si tu pries ainsi tu t'engages à faire quelque chose afin que les millions d'hommes affamés aient tous les jours leur pain.
 
"PARDONNES-NOUS NOS OFFENSES, COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSÉ."
- Et quelle est donc cette histoire avec Daniel ?
"Je t'en prie, ne me parle pas de celui-là. Tu sais combien il me décrie, il est tellement insolent envers moi, que je vois rouge avant même qu'il ouvre la bouche. En plus, il le sait et il se fiche de moi. Ce type a …"
- Je sais, je sais… et ta prière ?
"Ce n'est pas ainsi que je l'ai compris."
- Au moins tu es sincère. Est-ce que cela t'amuse de te balader avec tant d'aigreur et d'antipathie ?
"Cela me rend malade."
- Je veux te guérir. Tu y perdras peut être un peu de ta gloriole, mais cela t'apportera la paix.
"Hm ! je ne sais pas si j'arriverai."
- Je t'aiderai.
 
"ET NE NOUS SOUMETS PAS À LA TENTATION, MAIS DÉLIVRE NOUS DU MAL."
- Moi, rien ne me tient plus à cœur que cela ; encore faut-il que tu évites les personnes et les situations qui te mettent en tentation.
"Que veux-tu dire par là ?"
- Tu connais tes points faibles : manque de caractère, ton attitude ambiguë face à l'argent, le sexe, la violence... Ne donne pas prise à la tentation.
"Je crois que voilà le "Notre Père" le plus difficile que j'ai jamais prié. Mais c'est bien la première fois que cela a un rapport avec ma vie."
- Vois-tu, c'est ainsi que nous avancerons. Termine maintenant tranquillement.
 
"CAR C'EST A TOI QU'APPARTIENNENT LE RÈGNE, LA PUISSANCE ET LA GLOIRE, POUR LES SIÈCLES DES SIÈCLES."
- Sais-tu ce que je trouve merveilleux ? C'est quand des hommes comme toi commencent à me prendre au sérieux, à prier sincèrement, à me suivre et à faire ensuite ce qui correspond à ma volonté. Quand ils remarquent que leur action pour mon Royaume les rend heureux eux-mêmes.

source web

02 mars 2008

Tu veux jeûner ?

 pissenlit[1]
- Jeûne de paroles blessantes :
que tes lèvres ne prononcent que paroles de bénédiction.
- Jeûne de critiques et de médisances :
bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.
- Jeûne de mécontentement :
que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.
- Jeûne de ressentiment :
que ton cœur cultive la gratitude.
- Jeûne de rancune :
que le pardon ouvre toutes les portes qui t'ont été fermées.
- Jeûne d'égoïsme :
que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.
- Jeûne de pessimisme :
que l'espérance ne quitte jamais ton esprit.
- Jeûne de préoccupations et d'inquiétudes inutiles :
que règne en toi la confiance en Dieu.
- Jeûne d'occupations superficielles :
que la prière emplisse tes journées.
- Jeûne de paroles futiles :
que le silence et l'écoute t'aident à entendre en toi le souffle de l'Esprit.

d'autres méditations : suivez ce lien

27 février 2008

Silence et carême

 silence[1]


Lorsqu'il était au désert, à la fin de son séjour, Jésus a été tenté. Il a vibré au voisinage du mal, il a éprouvé ce que c'est que la connivence avec le péché. Et il en était sorti en proclamant avec une certaine angoisse de l'urgence : convertissez-vous; croyez à la Bonne Nouvelle.
 
Sur le Thabor, son humanité vibre de nouveau, cette fois-ci au voisinage de la gloire divine. Le temps d'un instant, d'un éclair, il éprouve dans tout son corps la présence de la gloire du Père. Son humanité est tout entière de connivence avec celui qu'il n'a jamais quitté, avec le Père. Mais ici, ce n'est pas Jésus qui délivre un message. C'est le Père : celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. Ici aussi, il y a urgence. S'il n'y a pas d'angoisse dans  l'appel, il y a en tout cas une sorte de supplication : écoutez-le.
 
Mais, lorsque Jésus descend de la montagne avec ses disciples, il leur confie tout de même un message qui reste un peu mystérieux. Il leur         demande de se taire, de ne pas faire état de l'expérience qu'ils viennent de faire, de ne pas partager ces quelques instants privilégiés qu'ils viennent de vivre. Du moins ,jusqu'à sa résurrection. Après l'invitation à se convertir et à croire à la Bonne Nouvelle, après l'invitation à reconnaître et écouter le Fils bien-aimé, voici maintenant l'invitation au silence. Y a-t-il moyen de concilier tout cela ?
 
Est-ce à un silence vide que Jésus invite les disciples ? Quand il a parlé de la prière, Jésus a demandé qu'on évite les exclamations qui attirent l'attention. Il a voulu, au contraire, qu'on entre dans le secret et le silence de la chambre, là où le Père voit dans le secret. Et quand Jésus lui-même a    passé de longues heures en prière, la nuit ou au lever du jour, nous avons tout lieu de penser que c'était aussi dans le silence.
 
Ne serait-ce pas un des sens possibles de la recommandation de Jésus ?
 
Un tel secret doit d'abord se porter dans le silence de la prière. Il a d'abord besoin de longues heures de prière silencieuse pour développer toutes ses richesses, pour pouvoir tout simplement être porté. Un peu comme si Jésus disait : commencez par prier le secret qui vient de vous être partagé,      commencez par prier la gloire de Dieu dont vous venez d'être les témoins, commencez par entendre, dans la prière, la voix du Père qui s'est adressée à vous.
 
Jusqu'à la résurrection d'entre les morts. Jusqu'à ce que votre silence soit  visité par la force de l'Esprit Saint, jusqu'à ce que l'Esprit Saint vous rappelle les paroles que je vous ai dites, jusqu'à ce que l'Esprit Saint vous donne de pouvoir porter ce que vous ne pouvez pas encore porter maintenant.
 
Peut-être qu'il y a aussi quelque chose de cela dans le silence auquel nous sommes davantage invités pendant le Carême. Non pas taire la résurrection du Christ - ce serait taire notre foi - mais la porter davantage comme un    secret reçu, la prier davantage dans le silence de la chambre. Porte close, pas comme les disciples au lendemain de Pâques, mais comme celui qui veut que, dans le secret, le Père puisse lui dire à lui aussi : tu es mon fils bien-aimé, en toi j'ai mis toute ma complaisance.
 
source web inconnue

25 février 2008

Célébrer le carême

petit-bouquet[1]

Voici revenu le temps du Carême. Et avec lui la question de savoir comment nous allons "faire" notre Carême, comment nous allons le fabriquer, quelle figure nous allons lui donner. Avec ce que cela suppose d'efforts de notre part, de restrictions ou au contraire de choses en plus. Avec le risque de centrer notre attention sur nous-mêmes, sur ce que nous sommes capables de faire, et, probablement le plus souvent, ce que nous sommes incapables de faire.
 
Nous l'oublions sans doute trop. Le Carême est d'abord une célébration. Une célébration de la résurrection du Christ, vue un peu comme en creux, de dos, comme Dieu qui ne se montrait pas autrement à Moïse.
 
Quand tu jeûnes, lave-toi, parfume-toi, habille-toi comme pour une fête. Quelle fête, sinon la fête de ce désir d'être nourri que Dieu a inscrit dans   notre cœur ? Quelle célébration, sinon celle du Dieu qui a choisi aussi de  répondre à ce désir ? Y répondre et même le combler. Jeûner, c'est retrouver la racine de ce désir. Célébrer le Dieu qui peut vraiment répondre à ce besoin que nous avons de recevoir un sens à toute notre vie. Il y a beaucoup de faux dieux qui veulent répondre à cette question. Nous voulons   jeûner de ces dieux-là pour mieux être nourris par celui qui a voulu être notre pain de vie, pour mieux le célébrer.
 
Le Carême nous invite aussi à prier. Qu'est-ce que la prière sinon la célébration de cette conversation incessante qui existe entre le Père et le Fils, dans cette langue commune qu'est pour eux l'Esprit-Saint ? Jésus nous demande d'y entrer discrètement, en fermant la porte derrière nous. Ne pas faire de la prière une manifestation bruyante qui va chercher tout ce qui peut nous    accrocher. Mais en faire une célébration du silence de Dieu, du silence qui est en Dieu, un silence qui est bien capable de dire tout ce que Dieu veut nous dire. Le Carême nous invite aussi à jeûner de toutes les voix qui     veulent couvrir ce que le Père et le Fils se disent ainsi dans le murmure d'une brise légère.
 
Le Carême nous invite à partager. Pas simplement distribuer. Mais faire du partage une célébration de ce que Jésus a fait quand il a multiplié le pain, quand il a dit : prenez et mangez, prenez et buvez. Jésus nous demande de ne pas le faire de manière voyante, en visant le spectaculaire, mais de le faire quasi naturellement. Faire du partage une célébration de cette       confidence de Jésus : Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi. Le Carême nous invite aussi à jeûner de tout ce qui peut déformer cette merveilleuse façon d'être à l'autre et de le recevoir, sans qu'il soit question de savoir qui donne et qui reçoit.
 
Faisons du Carême une authentique célébration!  Même les Cendres        doivent nous y inviter. Elles aussi nous parlent d'une certaine façon en creux. Elles nous rappellent le besoin que nous avons de nous convertir ; donc, elles nous disent que nous sommes pécheurs. Mais cela ne sert à rien de célébrer le péché, si ce n'est pas pour en célébrer le pardon. Cela ne sert à rien de nous torturer le cœur, si ce n'est pas pour célébrer le fait que Dieu soit bien capable d'accueillir toutes nos faiblesses et encore bien au-delà. De les accueillir et de les brûler au feu de cet amour sans lequel aucun    Carême ne peut être un vrai Carême. Je souhaite que le nôtre soit vrai.
 
source WEB inconnue

24 février 2008

Quand Jésus vient à notre rencontre

source: www.inxl6.org


 
samaritaine_reduit[1]

Et le Christ, comment évangélise-t-il ?

Entretien avec Marcel Domergue, prêtre jésuite, à partir de l’évangile de la Samaritaine. Un extrait du dernier numero de la revue Croire Aujourd'hui Jeunes Chrétiens.  Propos recueillis par Romain Mazenod pour Croire Aujourd'hui Jeunes Chrétiens [17/09/2004] 
Dans le passage de l’évangile sur la Samaritaine, c’est Jésus qui vient à la rencontre de cette femme. Comment se passe ce premier contact ?
 
Jésus est fatigué du voyage. Il est midi et il fait chaud. On nous montre ici que Jésus a connu les mêmes réalités que nous : la fatigue, la faim, la soif… Alors que, souvent, on se représente Jésus sous l’image du Christ       triomphant. Il rencontre la Samaritaine qui vient puiser de l’eau au puits.    Notons que cette femme n’a pas de nom et restera sans nom : au fond, c’est Madame-Tout-le -Monde.
 
Le thème de la soif représente le désir. Normalement, Jésus est celui qui vient combler la soif, le désir. Mais ici, il commence à montrer qu’il est       lui-même habité par un désir. Il a besoin de la Samaritaine. Il est venu       attendre cette femme qui représente toute la Samarie, l’étranger, le peuple qui n’a pas droit aux bénédictions d’Israël. Quand elle s’étonne qu’un Juif vienne lui demander de l’eau, Jésus lui répond “ Si tu savais le don de Dieu, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau. ”
 
Au fond, il la surprend ?
 
Jésus parle d’une eau vive, c’est-à-dire vivante, jaillissante. Le thème de l’eau revient souvent dans la Bible mais il y a deux sortes d’eau. L’eau qui coule de source, l’eau de pluie, l’eau en mouvement, signe de vie. Et puis, l’eau stagnante, signe de mort. Par exemple, quand Jésus marche sur les eaux, cela signifie qu’il écrase la mort.
 
Dans le texte de la Samaritaine, s’opère un transfert de la source. Cette source, c’est d’abord Jésus, mais si on boit de l’eau de cette source, on    devient à son tour source de vie.
 
La femme lui répond en plaisantant, en se moquant : “ Donne-moi un peu de cette eau, afin que je n’aie plus soif et ne vienne plus ici pour puiser. ”    Jésus, alors, la prend au piège en lui demandant d’appeler son mari, comme s’il ne savait rien de sa vie.
 
Pourquoi agit-il ainsi ?
 
Pour que la femme prenne conscience de la vérité de sa vie et de sa        solitude. Elle a eu cinq maris et elle est à ce moment-là avec un sixième homme. Mais en fait, elle est très seule.
 
Dans son histoire, Jésus est le septième homme, le véritable mari, l’époux de l’humanité. Le chiffre sept n’est pas indifférent : il représente la plénitude, de la même manière que le septième jour vient clore la semaine, la compléter. Jésus vient clore la recherche de cette femme, apaiser sa soif de désir.
 
En quelque sorte, il va à la rencontre de son désir…
 
Le Christ va toujours à la rencontre d’un désir puisque l’homme, par définition, est toujours insatisfait. On pense parfois qu’il est possible de satisfaire ce désir permanent par l’argent ou par le fait d’avoir beaucoup de femmes ou d’hommes… Mais ce n’est qu’une manière d’apaiser momentanément le désir, ce n’est pas un accomplissement total. Le désir renaîtra sans cesse car rien de ce que nous pouvons acquérir n’est Dieu lui-même.
 
Le désir est quelque chose de fondamental car il nous montre que nous sommes en route, que nous ne sommes pas encore arrivés. Il crée le mouvement. Tant qu’il est là, il est toujours possible de rencontrer le septième homme, c’est-à-dire Jésus
 
Et la femme s’en va ensuite pour témoigner…  D’abord, elle laisse sa cruche car, après avoir rencontré Jésus, elle n’a plus besoin d’eau. Elle parle de lui aux autres en se demandant s’il ne serait pas le Christ. Peut-être ne parvient-elle pas encore à le croire. À moins qu’elle préfère questionner pour ne pas affirmer quelque chose qui les déconcerterait complètement.
 
À la fin, les Samaritains se mettent à croire, non plus sur les dires de la femme, mais parce qu’ils ont entendu Jésus lui-même. La femme a été      témoin, elle a été un chemin, mais elle disparaît. C’est pourtant elle qui les a amenés vers lui. En fait, le schéma de la source se reproduit : Jésus donne à boire mais ce qu’ils reçoivent devient source en eux.
 
Comment peut-on s’inspirer de ce récit pour évangéliser ?
 
Évangéliser, cela veut dire rencontrer, entrer en contact. Cela commence avec la connaissance de l’autre. Il ne s’agit pas de poser des questions pour lui faire raconter sa vie de A à Z mais il faut être curieux vis-à-vis de l’autre. On s’adresse toujours à quelqu’un qui a déjà sa propre histoire.
Quand on évangélise, on imagine qu’on apporte à l’autre ce qu’il n’a pas. Mais finalement, la personne qui évangélise est là aussi et d’abord pour     recevoir ce qu’est l’autre.
 
Que conseillez-vous ?
 
N’arrivons pas vers l’autre en nous disant : “ Nous, nous savons, eux, ils ne savent pas. ” Méfions-nous car nous avons presque toujours été précédés. Notre travail d’évangélisation consiste d’abord à identifier la manière dont le Christ est présent dans cette personne. Chez la Samaritaine, par exemple, le Christ est déjà présent à travers cette soif inextinguible d’amour qui lui a fait déjà user cinq maris, plus son homme actuel. Évangéliser, c’est aller à la rencontre d’un désir.