23 février 2008

Une tête de carême ?

 Feder-74642[1]

 
Faut-il avoir une "tête de carême" en Carême ?
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Notre vision du Carême est celle d'une époque de l'année qui apparaît comme pénible, austère, rigoureuse. La meilleure preuve qu'on puisse trouver, c'est que la veille c'est tout l'inverse : on ne se prive de rien quitte à s'en rendre malade ! Je pense que cette vision met les choses à l'envers.
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Cela veut dire que le Carême devrait être une période qui soit de moins en moins pénible depuis le mercredi des Cendres jusqu'au vendredi saint puis à Pâques. Le Deutéronome nous disait qu’il s’agit d’une question de bonheur ou de malheur, une question de vie ou de mort. L’évangile aussi du reste.
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Le Carême, un chemin pour retrouver ce qui nous fait vivre, ce qui nous fait vivre de plus en plus jusqu'à la résurrection, qui est la vie en plénitude. Et Jésus nous dit que pour vivre véritablement, pour vivre pleinement, il faut prendre un risque, celui de perdre ce qui fait le plus clair de notre temps,   reconnaissons-le : Les petits bonheurs faciles et immédiats,
ce que l’évangile appelle "le monde entier. »
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Le carême est un temps qui nous est proposé pour retrouver l’essentiel, c’est à dire le bonheur de la vie dans le christ ressuscité, et cela commence dès aujourd’hui.
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Traditionnellement, on demande pendant le Carême de jeûner, de faire   l'aumône et de prier plus afin de se préparer à Pâques.
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Ce qui veut dire que pour arriver à la vie véritable, il faut retrouver ce qui nous fonde véritablement à savoir nos rapports à nous-mêmes, nos rapports aux autres, et nos rapports à Dieu.
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Il y a toujours ces trois pôles fondamentaux dans toute vie chrétienne, et leur équilibre nous épanouit, nous fait grandir vers la vie éternelle.
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Aujourd'hui, il y a plusieurs façons de jeûner, c'est à dire de retrouver un juste rapport à soi. Il y a 1001 manières de faire l'aumône, c'est à dire de   vivre un juste rapport avec autrui, et c'est la même chose pour notre relation à Dieu.
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Mais en tout cas, il y a un critère pour voir si on est dans le bon, c'est celui du bonheur qui grandit en nous, autour de nous et dans notre relation à Dieu.
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Si nos efforts de Carême dans ce retour à notre source vitale et à notre équilibre spirituel nous rendent malheureux, irascibles, et nous empêche de prier, c'est alors qu'il faut changer quelque chose, car on fait peut-être un effort très louable, mais il ne mène pas vers la vie que nous propose l’évangile.
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Ce que je nous souhaite, c'est de vivre une période passionnante pendant laquelle nous assainissons cette source d'eau pure au fond de nous-mêmes, le lieu où Dieu réside, afin de pouvoir rayonner de cette joie de Dieu.

source web inconnue

22 février 2008

Ascèse et mortification

danse[2]
 


Je crois que l'ascèse est une des choses principales pour le développement de l'être humain et que l'ascèse est nécessaire à la construction d'un art quel qu'il soit. L'ascèse consiste à choisir perpétuellement l'essentiel.
 
C'est en ne gardant que l'essentiel et le nécessaire que l'on trouve tout à coup les forces de la vitalité et de la vérité.
 
Je crois que la mortification est nuisible parce qu'elle a toujours un côté de répression et qu'elle a toujours un côté qui facilite la débauche inverse... L'épanouissement doit être une ascèse, un dépouillement qui n'est pas une contrainte négative comme la mortification. Les ascètes peuvent vivre d'une façon encore plus frugale qu'une personne qui se mortifie, mais les ascètes le prennent comme une espèce de décontraction totale, alors que la mortification implique toujours l'obligation.
 
L'ascèse, c'est se contenter du verre d'eau et du morceau de pain, et c'est la savourer avec délice, parce qu'au fond vous avez l'essence de la vie qui est l'eau et le pain et que vous n'avez pas besoin d'autre chose. Mais si l'eau et le pain sont une mortification, vous êtes condamnés au pain sec et à l'eau : c'est une punition. Au fond l'ascèse, c'est la joie, c'est une chose qu'on découvre petit à petit.
 
Le corps doit être profondément travaillé pour trouver sa liberté. Cette liberté est au-delà de la discipline. Pour que le corps participe à cette joie et à cette liberté totale, il doit passer à travers différentes étapes purificatrices.
 
Pour parler simplement du métier de danseur, un danseur est un être qui a commencé entre dix et quatorze ans à faire une série d'exercices chaque matin, et ils les fait toute sa vie, sans aucun jour d'interruption, tous les matins. Il s'impose une espèce de discipline au départ, qui lui permet de trouver sa plus grande liberté.
 
Finalement, quand on me dit: "Qu'est-ce que la danse ?", je réponds: à l'échelon des gens qui ne savent pas, c'est se mettre debout et faire n'importe quoi ; à l'échelon des très bons danseurs, c'est avoir une discipline de dix ans ou de quinze ans et faire des choses très codifiées ; à l'échelon du véritable danseur, c'est se mettre debout et faire n'importe quoi, mais après avoir passé vingt ans d'ascèse... C'est retrouver l'innocence et la liberté, mais avec un travail préliminaire.
 
Le danseur idéal, ce serait un être libéré loin de notre civilisation. Je crois qu'actuellement le drame de l'époque consiste à faire croire aux gens qu'en multipliant leurs besoins on augmente leur joie. En réalité, on augmente alors leurs attaches... La seule issue pour le monde actuel, c'est non la privation, je n'aime pas ce mot-là, mais c'est la joie dans le dépouillement.
 
Maurice Bejart

L'Art sacré n°1, ler trim. 1969.

21 février 2008

un regard plein d'amour

 Giovanni_Bosco-1[1]


Il y a tout un plan de vie dans son visage.
Il est la trace d'une préférence,
 il est le privilège des petits, des pauvres,
la capacité de dépenser tout dans l'amour
et pour cela de devenir défi, contestation, folie pour les autres.
 
Un visage qui a une adresse, l'autel.
Qui a une passion: l'amour de la vie.
Qui a une joie.
 La joie de rencontrer, encore, l'homme d'aujourd'hui.
 

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20 février 2008

Notre terre est en péril


Jamais l’équilibre de la nature n’a été autant menacé qu’aujourd’hui et ceci par l’homme appelé à «servir et à garder» la terre (Genèse 2,15). Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité cette responsabilité face à la terre s’impose de façon incontournable. Cette prière a été écrite par des Indiens américains pour la journée mondiale de la prière du 6 mars 1981.
 

 

Nous-tuons-la-Terre[1]


Toi dont la voix s’entend
dans le souffle de la brise,
Toi dont l’haleine donne vie au monde,
nous avons besoin de ta force et de ta sagesse.
Fais que nous marchions dans ta beauté,
que jamais nos yeux ne se lassent de contempler
les ors et les pourpres du soleil couchant.
Aide-nous à lire les messages que tu as cachés
dans les feuilles et les rochers.
Rends-nous sages, afin que nous saisissions
ce que tu nous as enseigné.
Fais que nous soyons toujours prêts à venir à toi
les mains propres et le regard clair.
Ainsi, quand la vie s’éteindra
comme s’éteint le soleil couchant,
sans honte, nos esprits pourront venir à toi.
Grand Esprit, transforme nos cœurs,
afin que nous n’enlevions jamais
à la beauté de ta création
plus que nous lui donnons.
Apprends-nous à ne jamais détruire à la légère
pour satisfaire notre avidité
à ne jamais oublier de prêter nos mains
pour édifier la beauté de la terre;
à ne jamais prendre
ce dont nous n’avons pas besoin.
Rends-nous capables de comprendre
que détruire la musique de la terre,
c’est créer la confusion, ruiner son apparence,
et nous rendre aveugles à la beauté.
Polluer son doux parfum par notre insouciance,
c’est en faire une maison de puanteur.
Mais, si nous prenons soin d’elle,
la terre prendra soin de nous.
 

Source: www.spiritualite2000.com

18 février 2008

Il ne suffit pas de parler…

 coucher-de-soleil
 
Ta Parole Seigneur, retentit en nos cœurs de chrétiens comme un appel. Nous nous savons chargés de mission. Une Eglise qui se fermerait sur elle-même serait un contre-témoignage.
 
On ne donne que ce que l’on a, on ne témoigne que de ce que l’on connaît. Avant d’être missionnaire, l’Eglise doit être contemplative.
 
Donner, c’est transmettre à quelqu’un. Tu nous envoies Seigneur, à des hommes dont tu connais les noms. Tu sais ce qu’ils sont en droit d’attendre de nous et ce que nous avons le devoir de leur donner. Donne-nous faim et soif de connaître et de bien connaître ceux à qui tu nous envoies. Donne-nous de comprendre l’attente de nos frères, de ne pas leur imposer un fardeau que nous ne pourrions porter nous-mêmes.
 
Donne-nous de travailler ensemble à ta mission. L’Eglise, pour être composée d’individus, est avant tout une famille. C’est ensemble, en famille, qu’il faut œuvrer à ton règne.
 
Témoigner, ce n’est pas seulement te dire aux hommes. Il faut cheminer avec eux. Ils ne te reconnaîtront à la fraction du pain que dans la mesure où, auparavant, nous aurons marché avec eux, fraternellement, loyalement, respectueusement.
 
Les hommes que nous avons à évangéliser ont une culture, ils sont marqués par le siècle où ils vivent. Il ne suffit pas de connaître les hommes. Il faut connaître les philosophies qui les imprègnent, les influences qu’ils subissent. Donne-nous, Seigneur, de savoir faire silence avant de donner. Fais de nous, Seigneur, des hommes de partage en esprit et en vérité.
 
Donne-nous de témoigner de ton amour pour tous les hommes en donnant priorité à ceux qui ont le plus besoin d’espérance et d’amour. Les pauvres, les malades, les vieillards et les agonisants en priorité.
 
Jean HARANG 

 

(Aube Nouvelle - février 2008)