21 décembre 2007

La prière salésienne: une célébration contemplative du présent

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Nous assistons en notre temps, à un entremêlement ou à une succession de divers modèles de prière : un modèle traditionnel, dans lequel les «pratiques de piété» sont peut-être trop soulignées au détriment de la «piété» en soi; un modèle des mouvements de type charismatique qui tend à une raréfaction et à une transcendance anhistorique de la louange, de la glorification, de la jubilation dans l'Esprit; un modèle idéologico-politique fortement aimanté par les événements historico-politiques et dont le risque est de s'évanouir dans «l'engagement pour la révolution»: prier c'est «lire le journal» ou faire un collectif politique. 

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Une prière pétrie de quotidien

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 Le modèle salésien est différent : c'est la «prière dans le quotidien». Et il s'insère de fait dans cette «spiritualité du quotidien» comme lieu d'expérience de Dieu que nous avons mise comme premier point de la spiritualité juvénile salésienne. «Je m'imagine comment la pensée de Don Bosco priant devait être pleine de Dieu, mais pour cela aussi pleine de ses enfants, des personnes, des problèmes qu'il avait. Et il faut aussi affirmer la contrepartie : c'est-à-dire que le travail, les dialogues, les discussions, les jeux, la promenade, la classe, sa présence parmi les jeunes, l'écriture, l'engagement en tant d'entreprises, la fatigue de Don Bosco étaient comme une extase de sa contemplation, de son amour. L'extase de l'action, comme dirait Don Rinaldi, reprenant la pensée de saint François de Sales,» (Don Vigano) Don Bosco est-il un saint qui a peu prié ? C'est un saint qui dit plus «travaillons» que «prions». Pourtant, Don Bosco priait tout le temps et il est en même temps le prophète d'une prière non sophistiquée, ni élitaire ni idéologique, mais d'une prière à la portée de tous.  Don Ceria affirmait : «La différence spécifique de la piété salésienne consiste à faire du travail une prière.»  «Nous ne prions pas pour sanctifier le travail, comme si la sainteté était seulement dans la prière et non dans le travail apostolique; nous prions et nous travaillons, nous sommes plongés dans l'action et nous contemplons Dieu parce que, de l'intérieur, nous meut une même charité pastorale qui est l'âme de la prière et de l'action apostolique. Voilà le centre de notre vie intérieure, le lieu théologique où nous devons nous exercer, le matériel stratégique sur lequel il nous faut faire nos évaluations, nos examens, les recherches, les projets, les corrections, les propositions.» (Don Vigano) 

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D'où naît la prière salésienne

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 Notre prière est donc tout ensemble contemplation du quotidien et célébration du quotidien et se relie à cette «sacramentalité diffuse» dans le quotidien, dont nous avons parlé précédemment. Le sens profond de la prière pour Don Bosco naît de son «anxiété pastorale» qui le pousse à «invoquer» et à «remercier»: et il fait de la prière un instrument éducatif de premier plan. Qu'il suffise de penser à la sainteté de Dominique Savio et à sa prière qui a atteint des sommets contemplatifs au sens strict. Ce que fait observer Don Rinaldi est éclairant «Don Bosco a allié avec la plus grande perfection son activité extérieure, indéfectible, absorbante, très vaste à une vie intérieure qui prend sa source dans le sentiment de la présence de Dieu et qui devient actuelle, persistante et vive au point de devenir une union à Dieu parfaite.

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De cette façon, il a réalisé en lui-même l'état le plus parfait qui est la contemplation agissante, l'extase de l'action, dans laquelle il s'est consumé jusqu'à la fin, avec une sérénité extatique, pour le salut des âmes.» Ici s'insèrent les caractéristiques de la prière salésienne: le salésien ne se sent pas «arraché» à la prière quand il doit passer à l'action, parce que même dans l'action il fait l'expérience de Dieu; sa prière est d'abord profondément personnelle pour être avec fécondité communautaire; c'est une prière imprégnée et pénétrée de quotidienneté et, pour cela, «populaire»; elle fait alors une grande part à la prière de «demande» comme expression de cette anxiété éducative de croître et de construire le Royaume ; elle est une prière simple, sobre, pauvre, joyeuse, sans éclats ni apparence : ainsi de fait prient les pauvres, les simples, le peuple. C'est une prière faite d'humilité, d'abandon à la présence et aux dons de l'Esprit.

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Elle est équilibrée dans le ton et dans la durée, elle est ouverte au corporel. Plus qu'à faire prier les jeunes, le salésien tend à prier avec les jeunes et à donner du large à l'initiation juvénile, en éduquant les jeunes à gérer leur prière. A la base de cette prière, il y a certaines valeurs humaines à recueillir et à approfondir et dont il faut faire faire l'expérience aux jeunes : le sens du mystère, le sens de la gratuité, la capacité d'étonnement devant les «merveilles» de Dieu ; le sens du silence et de la contemplation, le sens de la participation et du partage. 

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Dans ce cadre, la prière salésienne ne se refuse pas à se laisser provoquer par les autres spiritualités et les autres modèles de prière : l'important est que la synthèse qui en dérive soit organique et non une juxtaposition simpliste d'expériences diverses, sans une âme qui les assume et les englobe dans une réalité unitaire

   

 

20 décembre 2007

Découvrir sa vocation et repartir par un autre chemin

Souvenez-vous des Mages en Palestine.  Venus des quatre coins du monde, bien qu'ils n'étaient que trois, ils se sont approchés de Jésus, l'ont rencontré et sont repartis par un autre chemin …  Ce changement de cap, c'est le nôtre encore aujourd'hui.  Trouver son chemin, changer sa vie, repartir, aller, avancer dans la vie … c'est vivre au quotidien la rencontre avec Dieu. 
 
Dieu n'est pas un aboutissement, c'est un commencement et je dirais même, qu'Il est "recommencement" continuel.   Dieu ne s'impose pas à nous, Il appelle notre liberté, Il se laisse reconnaître …  C'est dans cette reconnaissance libre et personnelle que s'enracine notre foi et c'est dans les bouleversements qu'elle entraîne que s'ébauche notre mission.  Comme pour les Mages, le chemin est long et difficile et surtout, il est "interactif".  Il faut être à l'affût, attentif aux signes du et dans le monde, il faut se mettre en route, se bouger, aller au devant.  Comme eux, il faut s'instruire, se renseigner, consulter (Ils s'arrêtent à Jérusalem pour vérifier dans les Ecritures si le dieu qui les as mis en route est bien le Dieu présent à l'histoire des hommes.)  Comme eux, nous devons nous approcher et adorer; comme eux, nous devons inventer un autre chemin pour repartir … Toutes ces étapes, nous devons les parcourir pour que notre foi rejoigne notre vie, car c'est dans cette unité que nous pouvons entendre en vérité Dieu qui nous parle et découvrir ainsi notre vocation.
 
Vivre sa vocation dans le monde, n'est-ce pas un défi?  Pensons à Pierre ?  Combien de fois, n'entendons-nous pas le coq nous aussi?  Peut-on parler de différentes vocations?  Religieuse?  Laïque?   Professionnelle?
 
En tant que Chrétien, je ne crois pas qu’il y ait une grande différence entre ces 3 aspects. En effet, il s’agit avant tout d’une réponse constructive à un appel perçu. Cette réponse est en fait la redécouverte active du sens profond de notre baptême. Don de Dieu, don de vie, il est signe de notre liberté et par la-même, nous en sommes responsables … Un peu comme le Petit Prince se sent responsable de sa rose, notre responsabilité est d'apprivoiser notre Baptême, d'identifier la source de vie qu'il représente et vivre cette vie nouvelle au cœur de notre quotidien.   La vocation est un credo qui doit résonner jusqu'aux "limites de nos terres", c'est-à-dire à travers tout ce qui fait notre vie, nos activités, nos engagements. 
 
Elle se traduira donc avec plus ou moins de force tant sur le plan religieux que professionnel, que social ou politique. Le oui à Dieu n’est jamais sélectif, mais il tend à devenir "toujours plus effectif".  La vocation est donc un devenir ...
 
La réponse n’est pas unique car les appels sont aussi différents que nombreux. De plus, chacun de nous possède ses “propres talents” qu’il doit faire fructifier. Il convient donc de pouvoir harmoniser au mieux ses capacités personnelles aux "promesses" et "engagements" que nous pouvons prendre en réponse à cet appel. Il faut, pour cela, bien se connaître. La vocation est donc une découverte, la découverte d’une âme ...
 
C’est avant tout une réponse personnelle qui ne peut surgir que de l’intimité d’une rencontre. La vocation est un oui sans réserve à Dieu.
 
Cette expérience personnelle devra s’affiner chaque jour. Mais c’est au contact des autres qu’en vérité elle se construira un avenir. Ce oui qui “devient” est aussi un oui “répété”, “toujours recommencé”. Et lorsque de la notion de “travail” naît celle de “service”, ce oui “de tous les jours” devient alors un cri, comme le cri d'un nouveau-né: par nous, Dieu vient au monde. La vocation est une libération ...
A+

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19 décembre 2007

17/12/2007 - RMG – La 1ère rencontre conjointe des Conseils des salésiens, des Filles de Marie Auxiliatrice et des Coopérateurs

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(ANS – Rome) – Le samedi 15 décembre se sont rencontrés pour la première fois, auprès de la Direction Œuvres générales Don Bosco, les trois Conseils des salésiens, des Filles de Marie Auxiliatrice (FMA) et des salésiens coopérateurs (ASC).
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La rencontre a été précédée par la traditionnelle rencontre des Conseils des salésiens et des FMA au cours de laquelle le père Pascual Chávez a présenté une synthèse du sexennat 2002-2008. Rappelant ses Lettres circulaires, le Recteur Majeur a présenté la réalité des 8 Régions salésiennes (Italie-Moyen-Orient, Europe Nord, Europe Ouest, Afrique-Madagascar, Inter-Amérique, Amérique Cône Sud, Asie Sud et Asie Est-Océanie) et le parcours de formation proposé aux salésiens au cours de ces années.
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Il y a ensuite eu une série de brèves interventions et remerciements parmi lesquels celle de mère Antonia Colombo, Supérieure générale des FMA, qui a remercié le Recteur Majeur pour le magistère riche et actuel qu’il a offert au long du sexennat à la Congrégation et à la Famille salésienne.
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Plus tard, aux deux Conseils s’est ajouté le Conseil mondial des ASC, réuni du 13 au 16 décembre auprès du Salesianum. Après un bref moment de prière, le Recteur Majeur a offert aux présents une réflexion sur le Noël en s’inspirant de l’éditorial de “Civiltà Cattolica” du 1er décembre et soulignant que l’incarnation du Fils de Dieu est la réponse positive et définitive au sens de recherche existentielle toujours exprimé par l’homme.
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“La présence de la Famille salésienne dans le monde – a affirmé mère Colombo – constitue un réseau international animé par le même esprit et style de vie où pouvoir échanger des expériences éducatives réalisées en des milieux souvent multiculturels et multi-religieux également en raison de l’émigration”. La possibilité de compter sur le partage de la même spiritualité par de nombreuses personnes, a souligné la Supérieure des FMA, et d’avoir des interlocuteurs efficaces également au niveau des organismes où l’on décide les politiques pour les jeunes, encourage à être audaces et créatifs. Dans ce contexte, elle a annoncé l’ouverture d’un Bureau des Droits de l’Homme à Genève par les FMA.
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Le Coordinateur mondial des ASC,, Antonio Maiorano, a présenté en synthèse le chemin accompli par l’Association au long de ces six années en faisant référence en particulier au nouveau Règlement de Vie apostolique (RVA), qui est le fruit d’un long chemin et promulgué par le Recteur Majeur le 8 avril dernier, Pâque de la Résurrection.
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Sœur Marie Trigila, FMA, a illustré la ligne méthodologique que l’on est en train d’adopter dans la rédaction du commentaire au RVA, alors que le père Stjepan Bolkovac a présenté quelques schémas sur la réalité charismatique de la Famille salésienne et la structure d’animation et de gouvernement de l’ASC.
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La rencontre des trois Conseils s’est terminée par la célébration de l’Eucharistie présidée par le Recteur Majeur.
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“Cette rencontre représente certainement un évènement historique pour la Famille salésienne. – a déclaré Rosario Maiorano dans une interview audio pour le site des FMA - Au delà de la dimension “historique” de cet évènement, je crois que nous sommes en  présence d’une occasion extraordinaire pour relancer le charisme salésien et en même temps pour donner une plus grande cohésion à la Famille de Don Bosco”.
 -Publié le 17/12/2007

 

voir aussi billet infoline

"Viens, suis-moi"

Jésus ne s'adresse pas à notre intelligence et s'il a pu apparaître pour certains comme un chef de bande, il n'a jamais fait appel à des mercenaires. 
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Il parle à notre cœur et cette capacité d'aimer ne fait l'objet d'aucune comptabilité. 
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Jésus ne demande rien, il donne tout!  Il ne désire pas un engagement à la carte, Il nous propose un menu, celui du service. 
Mais comme pour le jeune homme riche, Il s'adresse avant tout à notre liberté: viens, suis-moi…
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Ce oui, c'est celui de notre vie, de notre vocation, de la "mission" et dans les limites de notre humanité, notre devoir est d'en partager la responsabilité. 
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C'est dans ce oui libre et entier que réside la vraie richesse de l'engagement et non dans la capacité de le réussir.
A+

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18 décembre 2007

se (re)poser

" Le pèlerin qui prend un peu de vin pour réjouir son cœur et rafraîchir sa bouche, bien qu'il s'arrête un peu pour cela ne rompt pourtant pas son voyage, mais prend de la force pour le plus vitement et aisément parachever, ne s'arrêtant que pour mieux aller..."
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 Le temps est une denrée rare et le posséder vraiment est souvent un exploit surtout dans le monde professionnel et associatif où nous voulons être présents… parfois trop d'ailleurs.  Il n'y pas de recette miracle et les dosages sont presque toujours inutiles car "tout est en tout".  Cependant, il faut rester vigilant car c'est au moment où nous avons l'impression de tout (devoir) faire que nous ne faisons "rien de bon en tout!" 
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Faire l’effort de s’arrêter et se (re)poser doit permettre ce regard vrai (parfois douloureux).  Partager le travail n'a plus rien avoir avec un slogan syndical, mais relève ici d'une juste règle de vie.  Il ne sert à rien de faire si on oublie d'être en faisant.   
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D'une mécanique productive nous devons passer à une force créatrice, celle qui "abandonne" la semence car elle en sait les fruits possibles.   -"Abandonner la semence"!  Combien de semences ai-je abandonnées aujourd'hui?  Ne me suis-je pas contenté de tout faire pour agrandir mon champ, pour l'irriguer au point de prendre l'eau de l'autre?  Et pourtant, le jour diminue, il faut penser à rentrer… Ce serait vraiment trop bête de ne pas avoir le temps de les semer! 
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Puissions-nous ensemble apprendre à vivre la confiance au quotidien de nos actions, à vivre le partage fraternel et nous serons les uns pour les autres ce lieu de halte où le pèlerin (dé)pose son sac, le vide et le range ! Un lieu où coule une source de joie et d'espérance. Un lieu où …  le temps se reçoit comme un présent pour construire l'avenir. 

A+