16 avril 2008

Pèlerinage

 

"Je me suis réjoui quand je les ai entendus dire,

"Montons à la maison du Seigneur ". (Ps. 122:1)


 

Couper_13

 

La réalité des pèlerinages est présente dans toutes les grandes religions. Dans la tradition biblique, les fêtes religieuses annuelles des Hébreux étaient souvent célébrées dans le contexte de grands pèlerinages à Jérusalem. La procession de l'Arche de l'Alliance au Temple de Jérusalem conduite par David et par ceux qui l'accompagnaient est un exemple parfait d'un pèlerinage comme expression rituelle de leur foi et de leur engagement à chercher Dieu là où il s'était fait connaître.
 
Dans l'Évangile de Saint Luc, nous voyons comment la Sainte Famille participait au pèlerinage annuel à Jérusalem pour célébrer la fête de la Pâque telle que prescrite par la loi Juive. " Chaque année ses parents montaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque, et quand il eu douze ans, ils y montèrent comme c'était la coutume pour la Fête." (Luc 2:41,42). Dans la même foulée, les chrétiens-nes, après la mort et résurrection de Jésus, ont continué à venir de partout dans le monde se ressourcer au pays de Jésus, en Terre Sainte. Désireux de grandir dans leur compréhension de Jésus et de mieux s'identifier à Sa vie, aujourd'hui encore, ils continuent de quitter leur pays pour parcourir les villages et les villes le long de la Mer de Galilée où Jésus a vécu.
 
Le terme pèlerin évoque la démarche de celui qui est à la recherche d'une réalité plus profonde que celle qui remplit son quotidien. Le pèlerin chrétien proclame au reste de l'humanité que ce que lui offre le monde ne suffit pas pour satisfaire toutes les aspirations humaines. Il faut regarder ailleurs, même s'il nous faut pour cela s'éloigner de sa maison. Le réalisation d'un pèlerinage réaffirme en effet, que nous sommes dans le monde mais que nous ne sommes pas de ce monde. Alors le pèlerin et le cheminement vécu dans un pèlerinage nous orientent vers la bonne direction. En n'importe quel lieu du monde et en tout temps, le pèlerinage nous permet de nous rendre compte que nous sommes capables de trouver Dieu quel que soient les circonstances où nous nous trouvons, si seulement nous nous osons le chercher.

14 avril 2008

« Le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois »

Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève, docteur de l'Église

Le Livre des quatre amours, 4ème partie, ch. 5


chapelle-rodemack[1]


      Saint Pierre, l'un des Apôtres, fit un grand tort à son Maître, car il renia et jura qu'il ne le connaissait pas, et, non content de cela, il le maudit et blasphéma, protestant ne pas savoir qui il était (Mt 26,69s). Grand accident que celui-ci, lequel perça le coeur de Notre Seigneur ! Hé, pauvre Saint Pierre, que faites-vous et que dites-vous ? Vous ne savez pas qui il est, vous ne le connaissez pas, vous qui avez été appelé de sa propre bouche à l'apostolat, vous qui avez confessé qu'il était le Fils du Dieu vivant ? (Mt 16,16). Ah ! Misérable homme que vous êtes, comment osez-vous dire que vous ne le connaissez pas ? N’est-ce pas celui qui naguère était à vos pieds pour les laver, qui vous a nourri de son Corps et de son Sang ?…
 
      Que personne ne présume de ses bonnes oeuvres et pense n'avoir plus rien à redouter, puisque saint Pierre qui avait reçu tant de grâces, qui avait promis d'accompagner Notre Seigneur à la prison et jusques à la mort même, le renia néanmoins au moindre sifflement d'une chambrière.
 
      Saint Pierre entendant le coq chanter se ressouvint de ce qu'il avait fait et de ce que lui avait dit son bon Maître ; et reconnaissant sa faute, il sortit et pleura si amèrement que pour cela il reçut rémission de tous ses péchés. O bienheureux saint Pierre qui par une telle contrition reçûtes le pardon général d'une si grande déloyauté… Je sais bien que ce furent les regards sacrés de notre Seigneur qui lui pénétrèrent le coeur et lui ouvrirent les yeux pour lui faire reconnaître son péché… Depuis ce temps-là, il ne cessa jamais de pleurer, principalement quand il entendait le coq la nuit et le matin… Par ce moyen, de grand pécheur qu’il était il devint un grand saint.

11 avril 2008

Battons-nous !

 souffrance_01web[1]


Je vois bien, dit Dieu, que, pour vous,
La vie n'est pas facile à vivre tous les jours.
 
Je vois bien aussi
Que dans votre société de consommation,
Ce n'est pas facile de vieillir !
Mais, vous savez, ce n'est pas non plus facile
D'être jeune aujourd'hui !
 
D'ailleurs, ce n'est pas la facilité qui est essentielle,
L'essentiel, c'est d'aimer.
Et vous savez bien
Que l'amour n'est jamais facile.
 
Je vois bien vos ennuis de santé,
Vos soucis de famille, vos problèmes de fin de mois
Et vos inquiétudes concernant l'avenir...
Rien de ce qui vous arrive ne me laisse indifférent !
 
Je vois bien toutes vos souffrances,
Mais, je vous en supplie,
Arrêtez de penser que c'est moi qui vous les envoie !
Mon cadeau à moi, c'est la vie !
 
Ce que j'aime, dit Dieu, c'est ce qui fait du bien,
Ce n'est pas ce qui fait du mal !
 
Je vois bien que beaucoup d'entre vous
Prennent sur eux avec beaucoup de courage
Pour m'offrir leurs souffrances
En croyant me faire plaisir.
 
Quand vous m'offrez votre souffrance,
Je la reçois, non pas comme un cadeau que vous me faites,
Mais comme le fond d'une détresse
Où vous m'appelez au secours.
 
Vous savez, dit Dieu, moi non plus,
Je n'aime pas la souffrance,
Elle m'a trop fait souffrir en faisant souffrir mon Fils !
 
Je vous en prie, dit Dieu,
N'allez pas imaginer que je puisse y trouver un plaisir !
S'il vous plaît, ne me laissez pas seulement
Le choix entre n'être qu'un Dieu cruel qui fait souffrir
Ou n'être qu'un Dieu impuissant
Qui est incapable d'empêcher la souffrance !
Je vous en supplie,
Ne transformez pas le Ciel en musée de la souffrance.
 
Vos souffrances me font souffrir,
Justement parce qu'elles vous font souffrir.
Avant même que votre souffrance
Vous ait déchiré le cœur,
Elle m'a déjà blessé dans ma tendresse de Père.
 
Je suis malade de votre mal avant même
Que vous le ressentiez !
 
Je n'aime pas plus les sacrifices de la souffrance
Que je n'aime les sacrifices des taureaux,
Des béliers et des agneaux gras
Qu'on m'offrait autrefois dans le Temple.
 
La seule offrande que j'aime, dit Dieu,
C'est celle du cœur.
Le sacrifice qui me plaît, c'est la justice et la vérité.
L'offrande que je guette, c'est celle de votre amour.
Ce n'est pas votre souffrance que j'aime,
C'est votre tendresse.
 
Si je vous ai envoyé mon Fils,
Ce n'est pas pour vous faire souffrir,
Mais pour vous guérir de la souffrance.
 
Ne m'offrez plus votre souffrance,
Offrez-moi plutôt le courage et la dignité
Avec lesquels vous vous battez contre la souffrance
Et surtout n'attendez pas de souffrir
Pour commencer à vous battre contre la souffrance !
 
 

Jean Debruynne

  

Extrait de la revue ''Vermeil'', décembre 2000 & janvier 2001

10 avril 2008

L'Évangile intérieur

504082864_6ed91afd8d[1]



La prière fait de notre vie un don et nous établit dans une relation filiale avec notre Créateur.
 
Elle n'a donc point pour fin de renseigner Dieu sur nos besoins, qu'Il connaît infiniment mieux que nous; elle ne se propose pas non plus de l'amener à consentir à leur satisfaction, car sa bonté infinie ne cesse de vouloir notre bien, mais de faire coïncider bien plutôt notre volonté avec la sienne, pour que son amour ait dans le nôtre une réponse de plus en plus parfaite.
 
La prière a donc un caractère essentiellement spirituel et désintéressé.
Nous pouvons, sans doute, implorer les biens matériels qui nous sont nécessaires, mais en tant que moyens d'une vie tout ordonnée à l'Esprit.
 
Ce que nous demandons, au fond, c'est toujours Dieu lui-même.
 
À ce titre, toute prière est exaucée, dès qu'elle est vraiment ce qu'elle doit être : l'ouverture de notre cœur à l'appel du premier Amour.

 

Maurice Zundel (1897-1975) Extrait de L'Évangile Intérieur, ed. St-Augustin.

05 avril 2008

des boussoles ? ! ...

205-tempete-a-porz-tarz-en-primelin[1]

 
Permettez-moi de vous livrer ma réflexion sur "mon" temps...
 
Est-ce l’âge qui veut çà ?  Toujours est-il que je me surprends parfois à nourrir des regrets sur le temps passé ! 
 
Humain me direz-vous… oui mais est-ce salésien ?
 
Autre question : pourquoi ce sentiment « regrettable »? 
 
… Un manque d’espérance ?  De confiance ?  Est-ce de la lassitude ?  De la fatigue ?  Ou alors cette sournoise indifférence qui se dissimule trop souvent derrière le sentiment d’impuissance face aux évènements qui bousculent ma vie par trop bien rangée?
 
Bien connaître la terre où nous sommes plantés est un élément essentiel si nous voulons garder une « jeunesse » éternelle tel un chêne centenaire aux feuilles toujours nouvelles.
 
Quelle est donc cette énergie qui me fait défaut ?
 
Je crois que pour combattre ce sentiment de lassitude nous devons garder intact notre capacité de révolte.
 
Pour combattre cette indifférence sournoise, nous devons continuer à nous émouvoir, à sans cesse nous lever face aux scandales toujours répétés qui tuent notre humanité. 
 
Pour entretenir cette énergie intérieure nous devons pratiquer la culture du « faire mémoire ».  C’est dans cette manière d’être et de vivre les évènements que nous trouverons les forces pour mener les combats de notre aujourd’hui.
 
Face à la culture du souvenir nous devons pratiquer la culture du devenir.
A chacun d'écrire la suite ....

A+

Franz


S'accrocher
 
Il y a des moments où nos pas dérapent,
où nos mains nues lâchent prise sur la muraille
La prière est le piton planté dans le roc
 
Il y a des moments
où notre bateau s'affole dans les remous,
où nos filins cassent dans la tempête
La prière est l'amarre fixée dans le roc
 
Il y a des moments où l'esprit s'égare ,
où le sens de l'orientation divague sous les magnétismes
La prière est la boussole qui permet de reprendre le cap
 
Prier, c'est s'accrocher à Dieu, s'encorder avec lui.