22 octobre 2009

La recherche de Dieu

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Celui qui a rencontré Dieu est comme celui qui tombe amoureux pour la première fois : il court, il vole, il se sent hors de lui ; tous ses doutes sont superficiels, au fond de lui règne la paix. Peu lui importe sa situation personnelle ou si ses prières sont exaucées. La seule chose qui importe, c'est que Dieu est présent, Dieu est Dieu. En présence de ce fait, son cœur se tait et se repose.
 
Dans l'âme de ce rapatrié, il y a en même temps souffrance et bonheur. Dieu est en même temps sa paix et son inquiétude. Il se repose en Lui, mais ne peut rester un moment immobile. Il doit se reposer en circulant ; il doit se blottir dans l'inquiétude. Chaque jour, Dieu se dresse devant lui comme un appel, comme un devoir, comme un bonheur proche mais pas encore atteint.
 
Celui qui trouve Dieu se sent cherché par Lui, poursuive par Lui, et il repose en Lui comme dans une mer vaste et tiède. Cette recherche de Dieu n'est possible que durant cette vie, et cette vie ne prend tout son sens que dans cette recherche. Dieu apparaît toujours et partout et ne se trouve nulle part. Nous l'entendons dans le bruit des vagues, mais Il ne dit rien. Partout, Il vient à notre rencontre, mais jamais nous ne pourrons Le saisir ; mais un jour la recherche prendra fin et ce sera la rencontre définitive. Quand nous avons trouvé Dieu, nous avons trouvé et possédons tous les biens de ce monde.
 
L'appel de Dieu, qui est le fil conducteur d'une vie saine et sainte n'est rien d'autre que le chant qui descend des collines éternelles, doux et rugissant à la fois, mélodieux et tranchant. Un jour viendra où nous verrons que Dieu fut le chant qui berça nos vies. Seigneur, rends nous dignes d'écouter cet appel et d'y répondre fidèlement !

 

HURTADO Alberto, Comme un feu sur la terre, Editions facultés jésuites de Paris, 2005, pp. 41-42

14 octobre 2009

Mon secret ...

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Mère Térésa nous parle de la prière.


Mon secret est infiniment simple. Je prie. Par la prière, je deviens une dans l'amour avec le Christ. Je saisis que le prier, c'est l'aimer... La prière parfaite ne consiste pas en une multitude de mots, mais en la ferveur du désir qui élève le cœur jusque Jésus...

Aime prier. Ressens souvent le  besoin de prier tout au long de la journée. La prière dilate le cœur jusqu'à ce que celui-ci puisse recevoir le don de Dieu qui est lui-même...

Demande, cherche... et ton cœur grandira au point de Le recevoir, de Le garder comme ton bien...

Nous désirons tellement bien prier et puis nous échouons. Alors nous nous décourageons et renonçons...

Si tu veux prier mieux, tu dois prier plus. Dieu accepte l'échec mais Il ne veut pas du découragement. Toujours plus, Il nous veut tels des enfants : toujours plus humbles, plus remplis de gratitude dans l'oraison...

Ne prions pas longuement, que nos prières ne s'étirent pas sans fin mais qu'elles soient brèves, pleines d'amour. Prions pour ceux qui ne prient pas. Souvenons-nous que celui qui veut pouvoir aimer doit pouvoir prier.

 

09 octobre 2009

L'ANGE DU SILENCE.

 

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Les anges sont des êtres délicats. On ne peut pas les retenir, les fixer. Ils viennent à l'improviste. Pour pouvoir les rencontrer, il faut être ouvert. Ils arrivent à pas de velours ; il faut un grand silence pour les entendre arriver. Il y a un ange dont la fonction est de nous initier à l'art du silence, à l'atmosphère salutaire qu'il répand. Dans le vacarme de notre monde, précisément, nous avons besoin de beaucoup de silence pour guérir intérieurement. Kierkegaard a dit - le mot est devenu célèbre - que s'il avait été médecin, il aurait donné aux malades ce conseil : « Faites le silence ! » et Rabindranath Tagore nous y invite lui aussi : « Plonge ton âme dans un bain de silence ! ». Le silence, c'est une médication pour nos âmes souvent étouffées par le bruit du monde et qui ne parviennent plus à respirer, envahies de tous côtés comme elles le sont par un brouhaha de pensées et d'images importunes.

Tout ce qui est grand a besoin de silence pour naître en l'homme. Pour Romano Guardini, « seul le silence permet à la connaissance authentique d'advenir ». Saint Jean Climaque, l'ermite du Sinaï a dit : « Le silence est une fruit de la sagesse et possède la connaissance de toutes choses ». C'est le silence qui nous prépare à bien écouter, à prêter attention aux nuances du son quand quelqu'un nous parle. Mais il est aussi la condition nécessaire pour que nous percevions dans notre cœur la voix de Dieu. Bien des gens aujourd'hui se lamentent parce qu'ils n'ont pas l'expérience de Dieu, que Dieu leur est devenu étranger. Mais ils sont tellement saturés de bruit qu'

ils ne peuvent plus saisir ces impulsions légères par lesquelles Dieu parle dans leurs cœurs. Nous avons toujours quelque chose à faire ; dès que l'une de ces impulsions ténues se manifeste en nous, nous l'écartons pour nous tourner vers des réalités plus tangibles. En agissant ainsi, nous ne percevrons jamais la voix de Dieu.


Le silence est synonyme de paix, de repos. L'ange du silence se propose de nous apaiser en faisant taire nos pensées, nos souhaits, nos besoins trop bruyants, afin que nous découvrions en nous un espace silencieux. Les mystiques sont convaincus qu'il existe en chacun de nous un tel espace, auquel n'ont accès ni les pensées ni les affects. C'est aussi un espace où l'être humain ne peut pénétrer avec ses attentes, ses revendications, ses jugements, ses condamnations ; c'est l'espace en moi où je suis entièrement moi-même. Et c'est enfin l'espace de silence où Dieu réside en moi. Là, j'existe en toute intégrité, en toute santé. Pour moi, c'est un besoin quotidien que de m'asseoir à l'écart et de méditer. En méditant, je sens que mon souffle et la parole que je mêle à mon souffle me conduisent en cet espace intérieur où règne le silence. Ceux qui viennent me voir aujourd'hui à mon bureau n'y ont pas accès ; personne ne peut m'y poursuivre avec ses souhaits, ses jugements, ses condamnations. Là, je peux respirer librement ; j'y suis seul avec mon Dieu. C'est ce qui donne à mon existence sa dignité. C'est dans cet espace intérieur que j'entre en contact avec mon être authentique, avec mon Soi. Le silence me transforme, comme il transforma la querelleuse épouse du rabbi Sussia dont il est dit : « A partir de cet instant, elle se tut. Et lorsqu'elle fut devenue silencieuse, elle devint joyeuse. Et lorsqu'elle fut devenue joyeuse, elle devint bonne ».


C'est justement quand nous sommes très occupés avec les autres, quand beaucoup de gens attendent quelque chose de nous, quand nous devons nous engager dans des discussions serrées, que nous avons besoin de l'ange du

Silence pour faire taire en nous ces innombrables paroles que nous entendons tout le jour. Dans le silence, nous pouvons reprendre notre souffle, déposer le fardeau des confidences d'autrui. L'ange du silence voudrait nous introduire dans cet espace dans l'âme auquel les autres n'ont pas accès, même ceux pour lesquels nous sommes là. Pour pouvoir nous engager sans angoisse dans le dialogue avec les autres, nous nous faut communiquer avec cet espace intérieur voué au silence. Nous n'avons pas alors à craindre d'être déterminés ou surchargés par les problèmes d'autrui, ni d'être intérieurement souillés nous-mêmes par la boue avec laquelle souvent le dialogue nous met en contact.


Il est donc une sphère où nous restons protégés de tout ce dont les autres voudraient se décharger en le déversant sur nous. Dans cette sphère, notre intégrité et notre santé sont sauvegardées. Puisse l'ange du silence t'accompagner, ami lecteur, et te rappeler sans cesse que cette sphère, elle est déjà en toi. Tu n'es  pas obligé de la créer ; il suffit que tu entres en contact, au fond de toi, avec le silence salvateur. Là, tu pourras connaître le repos, la santé, la plénitude ; là réside, en toi, une pureté immaculée que nul vacarme au monde ne pourra jamais troubler.


                                                                              (Anselm GRUN)              

 

30 septembre 2009

main tendue

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Personne n'est à l'abri des orages de la vie. Ils infiltrent des fêlures dans les rêves et les désirs et parfois ils nous mènent au bord de l'abîme, risquant de briser ce que nous croyons, ce que nous aimons... ce que nous sommes !
 
Mais comment se fait-il que nous ayons constamment peur de sombrer ? Car Dieu lui-même intervient, nous tendant la main avec les moyens de lutter contre les vagues et de passer de l'autre côté.
 
Il nous tend l'Evangile et l'Evangile ouvre des passages à travers les obscurités et permet de maintenir le cas vers l'autre rive. Il nous tend l'Eucharistie, et l'Eucharistie, pain de Dieu, introduit en nous le courage du Christ, nous entraînant dans le mouvement qui lui a fait traverser les tentations, le doute, la mort.
 
Il nous tend les Sacrements, et les Sacrements nous communiquent l'amour de Dieu, sa présence, au long des jours.
 
Dieu nous donne de quoi affronter les vagues qui se lancent à l'assaut de notre vie. Et surtout, jusque sur l'autre rive, sa main nous retient. Toujours !

 

Charles SINGER (Terres)

26 septembre 2009

Accueillir notre Humanité

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La prise de conscience que nous appartenons à une humanité commune, et que cette appartenance est plus fondamentale que tout autre appartenance, a changé beaucoup de mes attitudes et ma vision de l'être humain. Elle m'a aidé à me libérer de compulsions égocentriques et de blessures intérieures, m'a incité à mieux accueillir ceux qui sont différents, les « étrangers », et même ceux qui nous agressent, les « ennemis ». Passer de l'égoïsme à l'amour, de l'esclavage à la liberté, de l'enfermement sur soi à l'ouverture aux autres, c'est grandir ; c'est le chemin vers la pleine maturité humaine.

Nous sommes tous appelés à la libération du coeur, à nous ouvrir aux autres et à découvrir ce qui fait le fond de notre être, notre humanité commune. Mais cette libération est un long cheminement, depuis l'angoisse et l'enfermement sur nous-mêmes, où nous nous sentons coupés des autres, jusqu'à un amour plénier qui nous transforme et nous permet d'aider les autres à se transformer. Ce cheminement, nous ne pouvons l'accomplir seuls. Il implique que nous appartenions, à un moment ou un autre, à un groupe ouvert qui aide chacun à vivre un dialogue harmonieux avec les autres, à l'intérieur comme à l'extérieur du groupe. [...]

On peut s'étonner que les faibles et les exclus puissent être des maîtres en humanité, mais c'est la vérité que je découvre en vivant avec eux.

Jean Vanier, Accueillir notre humanité, Ed. Presses de la Renaissance