30 juin 2009

Libérez-vous de vos cages

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Oiseaux! Vous êtes du ciel! Libérez-vous de vos cages,
Levez la tête, dégagez votre face et dites où vous êtes maintenant.
 
Votre barque, cassée, est en dérive sur cette eau,
Devenez poisson, nagez et puis envolez-vous lors de l'eau.
 
Le moule se brise, l'ami est accessible ;
Le piège disparaît, dégagez-vous des rets du filet.
 
Vous êtes vous-mêmes les bûches du feu qui vous consume ; Éteignez cette flamme et vous verrez que vous êtes Lumière de Dieu.
 
Vous êtes fanés car le vent céleste vous est devenu souffle de peste ; Devenez libres et ressentez de nouveau la fraîche brise de l'aube.
 
Sachez percevoir les réponses de votre âme dans toute parole, Même si votre bouche ne s'ouvre point.
 
Combien de bonheurs avez-vous écrasé dans le mortier de votre existence? Faites-en maintenant du kohl et embellissez vos regards.
 
Vous étiez morts lorsque vous êtes nés,
Mourez et naissez une seconde fois en amour. Naissez! Naissez!
 
Que vous naissiez hindou ou turc, peu importe! Naissez en amour, Le jour se lève lorsque vous rejetez votre voile.
 
Si, comme moi, vous devenez dignes de Shams de Tabrîz, Alors vous serez roi, le Jour de la Résurrection.

 

 

Jalâl al-Dîn Rûmî, poète persan

25 juin 2009

DIEU ET LES ESTIVANTS.

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Je regarde mes fils en vacances, dit Dieu, parce que c'est moi qui les ai créés à mon image. Et même quand ils se reposent, ils sont à ma ressemblance.

Moi aussi après la Création, j'ai pris loisir de regarder mon œuvre et je me suis reposé. Je suis pour le repos, dit Dieu. Bien entendu, le repos après le travail dont j'ai donné l'exemple. Et mon fils Jésus, au temps où il maniait la varlope à Nazareth, vous croyez qu'il ne se reposait pas avec joie ?

C'est pourquoi j'aime que vous soyez en vacances.

Mais quand je vous vois incapables de rester en place, dit Dieu, à tourner et à tournoyer comme des fourmis en déroute,  je me dis que vos vacances, au fond, ce n'est pas du repos. Cette agitation c'est même un piège du malin qui vous empêche de penser à vous et aux autres et à Moi qui suis votre Père du ciel.

Je regarde mes fils en vacances, dit Dieu, et je ne trouve pas qu'ils aient l'air d'être en vacances. Mais je ne trouve pas non plus qu'ils aient tellement l'air d'être mes fils.

Sur les plages qui sont si belles et si bonnes, je le sais bien moi qui les ai faites, ils sont là étendus. Et malgré la clarté de mon soleil, ce n'est pas un joyeux tableau. Ils me font penser à ces pauvres gens dont mon fils a eu pitié autrefois, comme en Palestine, las et prostrés comme un troupeau abandonné.

Je n'ai rien contre les corps bronzés et les bains de soleil, dit Dieu, le soleil, je l'ai créé moi-même. Et l'homme et aussi la femme, je les ai vus, au printemps du monde, au temps de leur innocence, aller et venir sur ma terre où ils étaient nés. Et ça ne m'offusquait pas.  Mais ce que je n'aime pas dans ces multitudes c'est qu'elles s'ennuient et qu'elles ont l'esprit vide.

On dirait que les âmes sont parties en vacances, abandonnant le corps sur le sable comme des poissons échoués.

Et ça, dit Dieu, ça ne me plaît pas. Boire, manger, dormir, se multiplier, dit Dieu, je ne demande pas plus aux animaux que j'ai créés. Mais pour l'homme qui est mon fils, j'ai rêvé quelque chose de plus.

Même et surtout quand il est en vacances.

 

 (Michel Quoist)

 

19 juin 2009

Parlez-nous de l'amitié

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Un adolescent dit : «  Parlez-nous de l'Amitié ».

Et il répondit, disant :


Votre ami est la réponse à vos besoins. Il est votre champ que vous ensemencez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.


Et il est votre table et votre foyer. Car vous venez à lui avec votre faim et vous le recherchez pour la paix.


Lorsque votre ami révèle sa pensée, ne craignez pas le « non » de votre propre esprit, ni ne refusez le « oui ». Et lorsqu'il est silencieux votre cœur ne cesse d'écouter son cœur ; car en amitié, toutes pensées, tous désirs, toutes attentes naissent sans paroles et se partagent dans une joie muette.


Lorsque vous vous séparez de votre ami, vous ne vous affligez pas car ce que vous aimez le plus en lui peut-être clair en son absence, de même que pour l'ascensionniste la montagne est plus nette vue de la plaine.


Et qu'il n'y ait pas de but dans l'amitié sinon l'approfondissement de l'esprit. Car l'amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n'est pas de l'amour mais un filet jeté : et seul l'inutile est pris.


Et que le meilleur de vous-même soit pour votre ami.


S'il doit connaître le reflux de votre marée, qu'il en connaisse aussi le flux. Car à quoi bon votre ami si vous le cherchez afin de tuer le temps ? Cherchez-le toujours pour les heures vivantes. Car il lui appartient de combler votre besoin, mais non votre vide.


Et dans la douceur de votre amitié, qu'il y ait le rire, et le partage des plaisirs. Car dans la rosée des petites choses, le cœur trouve son matin et sa fraîcheur.


 (Khalil GIBRAN)

 

12 juin 2009

Se décentrer

 

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Retrouver le temps de vivre et de retrouver la nature. S'harmoniser à ses rythmes et l'observer dans son déploiement.

En un mot, accepter de se décentrer pour s'ouvrir à la beauté secrète du monde.

La belle saison, en son éternel retour, nous invite donc à consentir à ce travail intérieur. A rompre en somme avec nos attentes fébriles.

L'enjeu n'est-il pas de déceler, au long des jours, une nouveauté qui nous concerne ?

Oui, à travers ses créatures, dans le mûrissement lent des fruits et des paroles, Dieu nous fait signe.

 

(Extrait de Prières pour les jours intenables, Ed de l'atelier).

 

04 juin 2009

Eloge de l'ennui.

... glâné sur le web.

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Instants de grâce où parait le mystère,

méditation où le temps nous joue des tours...


Vous est il arrivé de vous ennuyer ? Non ? eh bien il est temps de vous y mettre ! Si oui, bénissez le ciel de cette grande grâce, car vous avez là une chance formidable de découvrir un trésor...

En effet, s'embèter, s'... je peux le vivre comme une perte de temps une perte d'occasion, or comme chacun sait que le temps c'est de l'argent, même sans avoir dépensé un sous je suis donc plus pauvre.


Mais si l'on y regarde d'un peu plus près on peut se rendre compte que le fait de n'avoir rien à faire peut être source de grâces. C'est en regardant tomber une pomme que Newton eut l'intuition de la loi de gravité, non qu'il n'ait jamais eu l'occasion de voir tomber une pomme, ou autre chose avant, mais que cette fois là il était disponible à recevoir une idée géniale... ou plutôt à laisser monter en lui quelque chose, une réflexion, on pourrait dire une méditation qui germait depuis longtemps.


Parfois les choses les plus importantes pour notre vie viennent dans ces moments particulier ou nous nous sommes un peu relâché, et ou nous sommes présents au monde d'une façon à la fois détachée mais vraie. Ces moments de méditation nous permettent de voir, de percevoir les choses un peu autrement. Cet "autrement" en nous c'est peut être la partie la plus riche de notre personne, le mystère qui habite le cœur de chacun.


Car vous possédez un mystère en votre cœur, le saviez vous, et accepteriez vous de vous ennuyer un peu de ce monde pour trouver cet autre monde que nous appelons le royaume de Dieu, et qui est déjà au milieu de nous ?...