26 avril 2009

Devenir un seul pain, un seul corps.

de Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église. 

Sermon 227 (Aux enfants, sur les sacrements)


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Ce pain que vous voyez sur l'autel, consacré par la parole de Dieu, c'est le corps du Christ.  Ce calice consacré par la parole de Dieu, ou plutôt ce qu'il contient, c'est le sang du Christ.  Dans ces éléments, le Seigneur a voulu transmettre à notre vénération, à notre amour, son corps et son sang qu'il a répandu pour la rémission de nos péchés.  Si vous les avez reçus avec de bonnes dispositions, vous êtes ce que vous avez reçu. L'Apôtre déclare: « Tous, nous ne sommes qu'un seul pain, un seul corps. » (lCo 10,17)

Ce pain vous rappelle combien vous devez aimer l'unité.  Ce pain a-t-il été fait d'un seul grain?  N'y avait-il pas d'abord une quantité de grains de froment?  Avant de prendre la forme du pain, ils étaient séparés.  C'est l'eau qui les a unis après qu'ils aient été broyés . Si le froment n'est pas d'abord moulu et s'il n'est pas imbibé d'eau, on ne peut lui donner la forme du pain.  De même, il vous a fallu passer par l'humiliation des jeûnes et l'exorcisme des scrutins; puis vous avez été lavés par l'eau du baptême qui vous a pénétrés, pour vous faire prendre la forme du pain.  Mais on ne peut faire de pain sans feu . Par quoi le feu est-il ici représenté?  Par le saint chrême, car l'huile qui alimente notre feu, c'est le sacrement de l'Esprit Saint... L'Esprit Saint vient donc ici comme le feu après l'eau; et vous devenez ce pain qui est le corps du Christ. Ce sacrement est donc comme un symbole de l'unité...

Quelle grandeur dans ce sacrement!  Serait-il moins digne de ton respect parce que tu l'as sous les yeux?  Ce que tu vois passe; ce qu'il signifie, étant invisible, ne passe pas; cela demeure... La réalité signifiée par ce sacrement demeurera éternellement, bien que les signes extérieurs, qui sont consumés, semble passer.

 

25 avril 2009

Promettre !

réflexion sur l'engagement salésien à l'occassion de la promesse de vie salésienne en tant que Coopératrice / Coopérateur.  

à (re)lire également : la présentation de la promesse.


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La promesse est un fruit: celui d'un cheminement plus ou moins long, d'une formation qui vise à éclairer l'engagement qu'elle initie.  C'est le fruit d'une "folle" réponse réfléchie... mais c'est à travers ce oui d'un instant que le fruit devient semence et que l'aboutissement qu'elle représente devient chemin d'espérance. 

Ce oui de l'engagement, c'est le geste du semeur.  C'est un acte de foi et de confiance.

Semer l'avenir, participer à cet engendrement patient, c'est vivre au plus profond de soi, la plénitude de la liberté que nous offre le Seigneur quand il nous dit: "Viens, suis-moi".  Promettre librement, c'est investir dans un présent en continuel devenir.   L'insécurité, les peurs, les craintes font place à l'assurance d'un amour plus fort.  C'est la paix qui grandit, c'est une joie qui sourit à la fine pointe de notre âme

Par cette promesse, notre responsabilité n'est plus de faire, mais elle est de vouloir et de vouloir ensemble, en communion.  Par notre oui nous entrons dans le possible de la volonté de Dieu, nous choisissons d'être toujours en chemin, d'être en mouvement, d'être, avec les autres, le mouvement de cet amour, le mouvement de son cœur! 

Promettre, c'est rejoindre la foule immense des autres qui marchent, qui vont, qui aiment au gré des quotidiens parfois déchirés.  Tous ces pèlerins de l'Evangile qui poussés par l'Esprit, n'ont de chez soi qui ne soit ailleurs. 

Confions ces promesses à Marie, l'Auxiliatrice. 
Que notre cœur batte à l'unisson de sa fête. 
Que dans l'humilité de son oui,
nous puissions y inscrire le nôtre.

Marie silence,
Marie présence toujours renouvelée...

Lorsque le silence revenu,
la promesse ne sera plus pour chacun de nous que le oui d'un instant,
qu'elle nous aide à découvrir en nous la force de la persévérance. 
Le oui est un mot qui se répète, qui se redit.

Qu'à son exemple, nous puissions redire tous les "oui" de notre vie
 et parcourir avec Elle, le chemin qui, du "magnificat de nos quotidiens",
nous conduit au service humble de nos frères. 

Franz D.

 

20 avril 2009

ETRE TEMOINS DE LA LIBERTE DU CHRIST

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La résurrection de Jésus n'est pas un prodige évident. Si elle l'était, où serait la liberté de la foi ?

 

Pourrions-nous croire encore en l'humilité d'un Dieu qui contraindrait notre raison ? Ou faudrait-il déclarer incultes, ignorants ou de mauvaise foi, ceux qui prétendent échapper à cette contrainte ?

Au vrai, l'Évangile post pascal ne nous propose que des signes modestes qui sollicitent la foi. Nul n'a vu Jésus sortir du tombeau. Il ne s'est pas montré ressuscitant. Il apprend simplement aux siens à le re

 

On est ici à l'extrême opposé des mythologies. Rien qui évoque l'idée d'un dieu mort qui prend sa revanche éblouissant par une victoire éclatante ceux qui l'ont fait périr. Si, au mépris des textes, nous glissons vers une représentation de ce type, nous faisons Dieu à notre image transposant en lui notre agressivité et notre rêve malsain d'une histoire dont à l'aide de merveilles supraterrestres il serait possible de s'évader.

Jésus ressuscité confie aux apôtres la mission d'être les témoins de sa liberté. Il a vécu en homme libre. C'est parce qu'il est demeuré libre qu'il est mort. Ressuscité, il devient clair aux yeux de la foi que la liberté même de Dieu était la source de sa liberté d'homme, et qu'il n'a jamais opposé le moindre obstacle à son jaillissement dans le tréfonds de son être. Aucun risque qu'il veuille capter la nôtre, après être allé jusqu'au bout de l'amour pour la sauver ! Il ne change donc pas notre vie dans son multiforme conditionnement, car une liberté créée ne peut être créatrice de soi qu'en traversant des chemins de nuit de déterminisme et de violence. Mais il promet l'Esprit et le donne, pour que l'Énergie d'amour qui le fit libre nous fasse libres à sa ressemblance, et qu'ainsi nous soyons ses frères en liberté.

Jésus ressuscité n'exhibe pas l'incandescence de sa Gloire.

Comment le pourrait-il si le point le plus incandescent de l'Incandescence divine est la puissance de l'amour qui, loin de s'exhiber, s'efface ? Lorsque, radicalement transformés, nous serons nous-mêmes au cœur du Feu, l'identité enfin comprise de l'humilité et de la fulguration splendide sera notre joie adorante.

Ce n'est pas possible dans l'ici-bas. C'est pourquoi Jésus apparaît aux siens selon les lois de la condition humaine, dans la réalité d'une Gloire dont l'essentiel a pour eux forme d'ombre.

 

François Varillon sj

"L'humilité de Dieu", Le Centurion, Paris, 1994,

p. 157-159.

 

 

13 avril 2009

Pâques : Le chant du silence

auteur : Marie-Hélène Renaut


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La pierre qui fermait le tombeau
a été enlevée; plus rien n'obscurcira notre foi.

Le tombeau est vide;
une absence pour dire une infinie présence,
le Seigneur est ressuscité.

Le Christ a souffert
pour habiter nos souffrances.

Il est mort
pour nous accompagner
jusque dans nos tombeaux
et nous en libérer.

Il est ressuscité
pour que sèchent nos larmes;
pour que le poids de nos croix de deuil,
de souffrance, de péché,
soit allégé;
pour que s'ouvrent
les portes de l'Espérance.

Les bouleversants alléluia
nous conduisent aux franges de l'indicible,
là où toute forme d'écriture
le cède à jamais à la musique silencieuse.

 

 

11 avril 2009

SAMEDI SAINT: EN LA VIGILE PASCALE

 

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Jésus ressuscité,
Tu es le FEU nouveau:
Brûle mes égoïsmes,
Détruis mes injustices,
Illumine moi de ta Vérité.
Des cendres de mes vanités,
Fais renaître une flamme dévorante
qui incendie ma tiédeur
et rallume ma ferveur.
Que ta lumière marche devant ton peuple
pour raviver notre enthousiasme à te suivre.

Jésus ressuscité,
Tu es la PAROLE créatrice :
qu'elle me pénètre tout entier
pour nourrir mes paroles
et féconder mes actes.
Qu'à travers mes solidarités
elle devienne appel et cri,
tendresse et pardon,
pour transformer l'histoire des hommes
en sacrement de ta Présence.

Jésus ressuscité,
Tu es la Source d'EAU VIVE,
qui fait grandir et renouvelle,
guérit et désaltère :
donne-moi une soif inépuisable de ton Esprit!
Soif d'accomplir comme Toi la volonté du Père;
soif de renaître toujours
à une vie donnée;
soif d'un regard plus clair
et d'un cœur pacifié;
soif d'être solidaire avec ton peuple
né de la fontaine baptismale.

Jésus ressuscité,
Tu es le PAIN VIVANT:
qu'il reste mémoire de ton passage,
actualité de ton corps livré
et espace de ton "à-venir" !
Augmente ma faim de Toi
afin que tu demeures en moi,
que ma communion devienne service.
 Ainsi ton peuple sera ton Corps,
signe rompu pour un monde d'amour.

Seigneur, dans la nuit de nos violences,
de nos solitudes et de nos morts,
fais nous pressentir la lumière de l'aube de notre propre résurrection
et la joie d'un monde rajeuni dans la Pâque nouvelle.

Amen. Alléluia!