09 septembre 2009

Je parlerai à ton coeur

PICT0108 (2)

 

 

"Le bien suprême, c'est la prière, l'entretien familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n'est donc pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne se limite pas à des heures ou à des moments déterminés, mais elle déploie son activité sans relâche, nuit et jour.


En effet, il ne convient pas seulement que la pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu'elle s'applique à la prière; il faut aussi, même lorsqu'elle est absorbée par d'autres occupations - comme le soin des pauvres ou d'autres soucis de bienfaisance -, y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très savoureuse, assaisonnée par l'amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l'univers. Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.


La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes.


Par elle, l'âme s'élève vers le ciel, et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable; assoiffée du lait divin, comme un nourrisson, elle crie avec larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible.


Car la prière se présente comme une puissante ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l'âme.


Lorsque je parle de prière, ne t'imagine pas qu'il s'agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour indicible qui ne vient pas des hommes et dont l'Apôtre parle ainsi: Nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.


Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à quelqu'un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l'âme. Celui qui l'a goûté est saisi pour le Seigneur d'un désir éternel, comme d'un feu dévorant qui embrase son coeur.


Lorsque tu la pratiques dans sa pureté originelle, orne ta maison de douceur et d'humilité, illumine-la par la justice; orne-la de bonnes actions comme d'un revêtement précieux; décore ta maison, au lieu de pierres de taille et de mosaïques, par la foi et la patience. Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l'édifice pour porter ta maison à son achèvement. Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une demeure parfaite. Tu pourras l'y accueillir comme dans un palais royal et resplendissant, toi qui, par la grâce, le possèdes déjà dans le temple de ton âme."

 

07 août 2009

Tout donner pour tout recevoir

Vénérable Charles de Foucauld (1858-1916),
ermite et missionnaire au Sahara
Méditations sur l'Evangile, dans Oeuvres spirituelles, (1958), p. 184.


 

PICT0117

 

 


 

Tout donner pour tout recevoir

 

 

      Dieu n'a pas attaché le salut à la science, à l'intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n'ont pas reçus, non. Il l'a attaché à ce qui entre dans les mains de tous, d'absolument tous, des jeunes et des vieux, des humains de tout âge et de toute classe, de toute intelligence et de toute fortune. Il l'a attaché à ce que tous peuvent lui donner, ce que chaque humain quel qu'il soit peut lui donner, moyennant un peu de bonne volonté : un peu de bonne volonté, c'est tout ce qu'il faut pour gagner ce ciel que Jésus attache à l'humilité, au fait de se faire petit, de prendre la dernière place, d'obéir, qu'il attache ailleurs à la pauvreté d'esprit, à la pureté de cœur, à l'amour de la justice, à l'esprit de paix. Espérons, puisque par la miséricorde de Dieu le salut est si près de nous, entre nos mains, et qu'il nous suffit d'un peu de bonne volonté pour l'obtenir.

 

28 juillet 2009

REGARD

Il y a des personnes qui sont comme des lumières.  Des clartés: elles font lever les yeux!  Quand on les regarde, c'est comme une invitation à se redresser, à quitter les positions assises de l'habitude.  A grimper sur la montagne avec elles.  À devenir un autre.  À suivre leurs traces pour devenir soi-même dans le total épanouissement des beautés cachées en nous.
 
Dans la vie, beaucoup dépend des personnes que l'on choisit de regarder.  Puisque d'une certaine façon on décide de les suivre.  Puisque d'avance on sait qu'elles vont nous entraîner.  Puisque d'une certaine façon, on se prépare à leur ressembler.
 
Pas à les imiter! Jamais!  Mais à inventer soi-même sa vie en se laissant éclairer.
 
Si on regarde celui qui ne craint pas de parler avec courage pour dévoiler les injustices et les méchancetés, celle qui agit pour que chacun soit respecté...

Si on regarde celui ou celle qui est toujours prêt à rendre service, à faire passer l'autre avant lui, qui donne sans compter, qui partage et lutte contre la pauvreté...

Si on regarde celui ou celle qui met le sourire sur les lèvres, qui n'utilise pas le coup de griffes, qui place la bonté et la tolérance dans son regard et ses paroles, qui ne juge pas…

Si on regarde Jésus de Nazareth et son Évangile qui est une Bonne Nouvelle...
 
En regardant toujours la lumière, elle finit par se poser sur le visage, elle y reste et le transfigure.   
                                                                       

 

 

 Ch.SINGER "Terres"

 

27 juillet 2009

L'icône endommagée

 

PICT0057

 

A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l'aider en rien.

 

 On n'aide pas une personne en isolant ce qui ne va pas chez elle, ce qui est laid, ce qui est déformé.

 

Le Christ regardait toutes les personnes qu'il rencontrait, la prostituée, le voleur, et voyait la beauté cachée en eux. C'était peut-être une beauté déformée, abîmée, mais elle était néanmoins beauté, et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.

 

C'est ce que nous devons apprendre à faire envers les autres.

 

Mais, pour y parvenir, il nous faut avant tout avoir un cœur pur, des intentions pures, l'esprit ouvert, ce qui n'est pas toujours le cas... afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée.

 

Chacun de nous est à l'image de Dieu, et chacun de nous est semblable à une icône endommagée. Mais si l'on nous donnait une icône endommagée par le temps, par les événements, ou profanée par la haine des hommes, nous la traiterions avec tendresse, avec révérence, le cœur brisé. C'est à ce qui reste de sa beauté, et non à ce qui en est perdu, que nous attacherions de l'importance.

 

Ainsi, nous devons apprendre à réagir envers chacun... 

                                                                     

 

 

Anthony Bloom, moine orthodoxe

extrait de la revue "Ombres et Lumière", n° 114, juin 1996

25 juillet 2009

Le secret du bonheur ...

 

PICT0036

 

 

Vous valez ce que vaut votre cœur. Toute l'histoire de l'humanité est l'histoire du besoin d'aimer et d'être aimé.

 

Cette fin de siècle (surtout dans les régions d'évolution sociale accélérée) rend plus difficile l'épanouissement d'une saine affectivité. C'est sans doute pourquoi beaucoup de jeunes et de moins jeunes recherchent l'ambiance de petits groupes, afin d'échapper à l'anonymat et parfois à l'angoisse, afin de retrouver leur vocation profonde aux relations interpersonnelles. A ne croire une certaine publicité, notre époque serait même éprise de ce que l'on pourrait appeler un doping du cœur.

 

Il importe en ce domaine, de voir clair. Quel que soit l'usage qu'en font les humains, le cœur (symbole de l'amitié et de l'amour) a aussi ses normes, son éthique. Faire place au cœur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n'a rien à voir avec la sensiblerie ni même la sentimentalité. le cœur, c'est l'ouverture de tout l'être à l'existence des autres, la capacité de les deviner, de les comprendre.  Une telle sensibilité, vraie et profonde, rend vulnérable. C'est pourquoi certains sont tentés de s'en défaire en se durcissant.

 

Aimer, c'est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'aller vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi (oeuvre de longue haleine) est épuisante et exaltante. Elle est source d'équilibre. Elle est le secret du bonheur.                                                                  

 

Jean-Paul II

Extrait du Message aux jeunes de France, Paris, 1980