06 juin 2010

400 ans : bon anniversaire !

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" Au cours de son ministère, l'évêque [François de Sales] avait rencontré nombre de jeunes filles, de dames, de veuves, que les austérités du cloître empêchaient d'embrasser la vie religieuse après laquelle elles soupiraient. Il rêvait d'une Congrégation d'où seraient exclues les pénitences corporelles, mais où les Sœurs se livreraient entièrement à l'amour de Dieu et à la pratique des " petites vertus " d'humilité, de patience, de douceur, qui obligent au renoncement continuel et à l'oubli de soi.

Ce projet avait été longuement mûri dans la réflexion et la prière. Le 29 mars 1610, la baronne de Chantal quittait sa famille et se rendait à Annecy ; et le 6 juin, en la fête de la Sainte Trinité, naissait en cette ville la Visitation Sainte-Marie. "


C'est ainsi que M. le Chanoine Vidal, dans Aux Sources de la joie avec saint François de Sales, résume en quelques lignes tant la fondation de la Visitation que l'esprit qui anime cet Institut.

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et bonne fête à toutes les Soeurs salésiennes de la Visitation !

 

à Sainte Marie, compagne du voyage…

 

Sainte Marie,

Mère tendre et forte,

notre compagne de voyage sur les routes de la vie,

chaque fois que nous contemplons les grandes choses

que le Tout-Puissant a faites en toi,

nous éprouvons un regret si vif de nos lenteurs

que nous ressentons le besoin d'allonger le pas

pour marcher près de toi.

 

Satisfais donc notre désir de te prendre par la main,

et accélère nos cadences de marcheurs un peu fatigués.

Devenus nous aussi pèlerins dans la foi,

non seulement nous chercherons le visage du Seigneur,

mais, en contemplant en toi l'icône de la sollicitude humaine

envers ceux qui se trouvent dans le besoin,

nous rejoindrons la «ville» en hâte

en lui apportant les mêmes fruits de joie

que tu apportas un jour à la lointaine Élisabeth.

 

05 juin 2010

ECOUTER ET SE TAIRE.

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Il n'est pas toujours possible de les tenir à distance.
 
C'est un fait qu'il est bon de se rappeler : il n'y a pas d'écoute si d'abord, il n'y a pas de silence.
 
Silence extérieur certes.
Ecouter, c'est d'abord laisser de la place matériellement à son interlocuteur, lui donner l'espace dont il manque souvent dans la vie quotidienne pour s'exprimer, pour se dire.
 
Silence intérieur surtout.
Ecouter requiert qu'on ne se laisse pas envahir soi-même par ses propres idées, ses propres souvenirs, ses propres émotions que suscitent les paroles ou les attitudes de celui qui cherche quelqu'un à qui parler.
 
En fait, ce silence intérieur est le plus difficile à réaliser. Car, fatalement, il y a des tas de choses qui se passent en nous quand nous écoutons, des choses neuves ou qui se répètent mais qui, le plus souvent, sont imprévisibles.

 

Extraits de « Ecouter l'Autre » A. VANNESSE.

 

 

04 juin 2010

Prier, c'est quoi ?

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Prier, c'est arrêter le temps et traverser l'écran,
Découvrir la face cachée des êtres et des choses.
 
Prier, c'est pousser la porte et se retrouver au confluent
Des univers près de Dieu et près des hommes.
 
Prier, c'est briser la coquille de nos carapaces
Et se frayer un chemin à travers les ronces.
 
Prier, c'est dénicher les stries de lumière accrochées
Aux événements,
C'est ouvrir la fenêtre et regarder le soleil
Qui se roule sur l'horizon.
 
C'est s'arracher au temps, se couler dans l'éternité
Et revenir irradié.
 
C'est percer la réalité de multiples ouvertures
Où s'engouffrera la lumière de l'Autre.
 
C'est ouvrir le passage
Comme on ouvre un écluse.
 
Prier, c'est communiquer.

 (Charles SINGER).

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03 juin 2010

Prière et action

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Si aujourd'hui on ne peut plus prier « comme » jadis, à moins d'être dans un monastère ou dans certaines situations particulières de vie, il n'en découle pas cependant qu'on ne doive plus prier, mais au contraire qu'il faut prier autrement et c'est cet autrement qu'il faut découvrir.   (Madeleine DELBREL)

Madeleine DELBRËL (1904-1964) à vingt ans est foudroyée par Dieu et se convertit. Elle pense se retirer dans un monastère cloîtré. Elle choisit, au contraire, comme lieu de sa sainteté un faubourg ouvrier de Paris et elle en vit les difficultés et les aliénations. Madeleine est une femme d'action, une chrétienne laïque, libre des schémas mentaux. Une croyante qui  trouve dans la prière rude, essentielle et tissée d'amour l'élément unifiant de sa vie.

Tout en étant très proche de nous dans le temps et plongée dans l'accélération urbaine de Paris, elle déclare qu'il n'y a pas de conflit entre l'action et la prière. « Ce qui nous menace d'asphyxie - dit-elle- c'est l'agitation car elle « nous essouffle ». Eloigner l'agitation de notre vie semble important au moins autant que les temps de prière.

Dans la prière/action l'âme rencontre, avec douceur et calme, Dieu présent et à l'œuvre en elle. Et elle insiste : « Comme nous trouvons dans l'amour une occupation suffisante, nous ne nous attardons pas à classifier les actes en prière et actions. Nous considérons que la prière est une action et que l'action est une prière : il nous semble qu'une action vraiment amoureuse est toute pleine de lumière ».

Peu importe donc, ce que l'on fait, mais comment on le fait, avec quelle charge d'amour on l'accomplit. « ...tenir à la main un balai ou un stylo ; parler ou se taire ; raccommoder ou faire une conférence ; soigner un malade ou taper à la machine. Tout ceci n'est que l'écorce de la réalité étonnante, la rencontre de l'âme avec Dieu, renouvelée à chaque instant... On sonne ? Vite, allons ouvrir ; c'est Dieu qui vient nous aimer. Un renseignement ?... Le voici... C'est Dieu qui vient nous aimer. Laissons-le faire ».

02 juin 2010

L'icône endommagée

 

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A moins de regarder une personne et de voir la beauté en elle, nous ne pouvons l'aider en rien. On n'aide pas une personne en isolant ce qui ne va pas chez elle, ce qui est laid, ce qui est déformé.
 
Le Christ regardait toutes les personnes qu'il rencontrait, la prostituée, le voleur, et voyait la beauté cachée en eux. C'était peut-être une beauté déformée, abîmée, mais elle était néanmoins beauté, et Il faisait en sorte que cette beauté rejaillisse.
 
C'est ce que nous devons apprendre à faire envers les autres.
 
Mais, pour y parvenir, il nous faut avant tout avoir un cœur pur, des intentions pures, l'esprit ouvert, ce qui n'est pas toujours le cas... afin de pouvoir écouter, regarder et voir la beauté cachée.
 
Chacun de nous est à l'image de Dieu, et chacun de nous est semblable à une icône endommagée.
 
Mais si l'on nous donnait une icône endommagée par le temps, par les événements, ou profanée par la haine des hommes, nous la traiterions avec tendresse, avec révérence, le cœur brisé.
 
C'est à ce qui reste de sa beauté, et non à ce qui en est perdu, que nous attacherions de l'importance.
 
Ainsi, nous devons apprendre à réagir envers chacun...                                                                        

 

Anthony Bloom, moine orthodoxe