24 août 2010

La concentration

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Parce qu'elle sait capter la lumière et la chaleur du soleil pour la faire converger sur un seul point, la loupe est capable d’allumer un incendie. Si tu sais rassembler tes forces pour les jeter dans la bataille au moment et à l’endroit précis du combat, tu n’as pas besoin de beaucoup de troupes. Il suffit de les mobiliser rapidement et totalement. La concentration n’est pas essentiellement une façon de « faire » ; mais d’abord une façon « d’être ». (…)

A l’extérieur, refuse ce qui pourrait te disperser. Evite l’encombrement de ton placard, ta table de travail, ton sac, tes poches…, cela t’aidera à éviter l’encombrement de ton esprit. Ne fais pas plusieurs choses à la fois. Prends chaque problème l’un après l’autre. Tire ton dossier du classeur quand l’autre est fermé et rangé. Ouvre-le si tu as vraiment l’intention de penser ou de régler le problème.


Ne jette pas « un coup d’œil en passant » sur ce livre, cette revue, cette lettre ; lis un chapitre, un article, écris la lettre, sinon range le tout…et garde ton coup d’œil. C’est en distribuant, morceau par morceau ton attention que tu la disperses et l’épuises. (…)


Veux-tu être efficace ? Apprends à te limiter ; à vouloir tout faire, tu ne fais rien sérieusement. Si le tuyau d’arrosage est criblé de trous, l’eau péniblement gouttera au bout de ta lance. Bouche les fuites, la pression reviendra. (…) L’enfant dont le pupitre est plein de jouets, les poches pleines de bonbons et la tête pleine d’histoires, ne peut plus faire attention à son devoir. (…)


Ne détruis rien, classe tout et range tout pour pouvoir le retrouver. Comment ? En donnant tout à Dieu, paisiblement. Ce qui est en toi est force vive : ton esprit, tes idées, ton imagination, ta sensibilité, tes aspirations, tes impulsions, tes émotions, tes affections, tes antipathies, ton enthousiasme, tes découragements, même tes tentations…mais cet étourdissant dynamisme qui éclate en tous sens est souvent mal aiguillé ou gaspillé.


Si tu veux bien t’en servir, il faut d’abord abandonner tout à Dieu, dans une confiance totale. Quand tu ne garderas plus rien, tu pourras tout réussir car Dieu te fournira, au moment voulu, ce dont tu as besoin pour la tâche présente.


Se concentrer, ce n’est pas courir après tout ce qui grouille en toi pour le maintenir, par la force, immobile, c’est d’abord faire le vide…en donnant tout. Pour faire le vide, détends-toi : ton corps, tes muscles, tes nerfs, puis fais cadeau au Père de toutes tes puissances. Contemple-Le, laisse-toi regarder et puis engage-toi dans la tâche du moment.


Chaque jour, offre-toi ainsi à Dieu pendant quelques instants privilégiés de recueillement et de silence. Dans la journée, surtout lorsque tu es inquiet, pressé, surchargé, répète ton geste en une seconde d’amour, et tu seras pleinement disponible et sûrement efficace.


Si tu agis « à contrecœur », si tu accomplis ton travail « comme une corvée », si tu vis « parce qu’il faut bien », ton action, ton travail, ta vie, imposés de l’extérieur seront un esclavage, mais si tu adoptes chacune de tes activités, tu agiras de l’intérieur vers l’extérieur, et tu seras un homme libre. (…)


Adopter chacune de tes activités, c’est te dire, en face de toute action, si petite soit-elle : Plus je me concentre, plus je me valorise en me rendant efficace. Je ne suis pas seul, mais sur un immense chantier où tous ont besoin de ce geste ; avec tous, je bâtis le Monde, j’unis l’Humanité et je les sauve.


Pourquoi regarder l’importance extérieure de mon ouvrage, puisque je dois le faire ; ce qui compte, c’est la profondeur de mon amour. Au cœur de cette action, Dieu est déjà au travail, il m’a donné rendez-vous.


…alors la corvée sera transmuée en œuvre gigantesque et tu ne seras plus partagé, dispersé, mais intensément présent.


Michel QUOIST

Extrait du chapitre "Savoir se concentrer" pp 112 à 116 du livre "Réussir" aux Editions ouvrières, Paris, 1969

23 août 2010

Je me tiens là, en prière

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Je me tiens là, en prière

Comme un arbre de gestes

Je me tiens debout entre terre et ciel

Entre soir et matin

Entre ce qui naît et qui meurt

Je me tiens là sans voix dressé vers le ciel

Ivre du désir de voir venir mon Seigneur.

 

 

Je me tiens là, en prière.

Comme une femme porte un enfant

Je me tiens assis enlaçant ce centre de moi

Groupé autour du cœur de mon cœur

Mon corps tel une grotte

Je me tiens sans voix

Tourné vers l’intime de mon intimité

Ivre du désir de sentir mon Seigneur.

 

 

Je me tiens là en prière.

Comme jésus prosterné au dernier soir

Je tiens à genoux entre hier et demain

Entre son départ et sa venue

Entre son silence et son feu

Je me tiens sans voix

Inclinant mon corps pour saluer l’Époux

Ivre du désir de voir l’avenir surgir mon Seigneur.

 

 

Je me tiens en prière.

Comme disciple recevant le pain

Je me tiens les mains ouvertes

Entre travail et repas entre peine et repos

Entre fardeau et cadeau

Je me tiens sans voix joignant mes mains

Ivre du désir qu’elles soient prises

Dans les mains de mon Seigneur.

 

 

Seigneur, je ne sais que dire.

Alors, voici mon corps.

 

Jean-Yves BAZIOU 

 

 

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22 août 2010

Appelés à choisir d'aimer et d'être aimé

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Nous sommes tous capables de faire le bien comme de faire le mal. Nous ne sommes pas nés mauvais : tout le monde a quelque chose de bon en soi ; les uns le cachent, les autres le négligent, mais la bonté est là. Dieu nous a créés pour aimer et être aimé; aussi choisir un chemin ou l'autre c'est une sorte de test  envoyé par Dieu. La négligence à aimer peut nous amener à dire « oui » au mal et alors nous ne nous  rendons pas compte jusqu'où cela peut nous conduire... Heureusement, nous avons le pouvoir de tout   surmonter par la prière.

 

 

Si nous nous tournons vers Dieu, nous répandons la joie et l'amour sur tous ceux qui nous entourent. En revanche, si le mal s'empare de nous, nous répandons le mal autour de nous. Si nous sommes proches de quelqu'un qui est sur le chemin du mal, faisons tout pour l'aider et lui montrer que Dieu se soucie toujours de lui. Prions fort afin qu'il redécouvre la prière, qu'il revoie Dieu en lui-même et le retrouve dans les autres... Tous nous avons été créés par la même main aimante. L'amour du Christ est toujours plus fort que le mal dans le monde. Il nous faut donc aimer et être aimé. C'est aussi simple que cela, et ce ne      devrait pas être un tel combat pour y parvenir.

 

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997),

 fondatrice des Soeurs Missionnaires de la Charité

 A Simple Path (trad. Un Chemin tout simple, Plon Mame 1995, p.69 alt.)

 

21 août 2010

« Je te suivrai partout où tu iras »

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      « Au soir, donne-nous la lumière. »

 

Seigneur, nous sommes au soir. Je suis dans la soixante-seizième année de cette vie qui est un grand don du Père céleste. Les trois quarts de mes contemporains sont passés sur l'autre rive. Je dois donc, moi aussi, me tenir préparé pour le grand moment. La pensée de la mort ne me donne pas d'inquiétude... Ma santé est excellente et encore robuste, mais je ne dois pas m'y fier ; je veux me tenir prêt à répondre « présent » à tout appel, même inopiné. La vieillesse -- qui est aussi un grand don du Seigneur -- doit être pour moi un motif de silencieuse joie intérieure et d'abandon quotidien au Seigneur lui-même, vers qui je me tiens tourné comme un enfant vers les bras que lui ouvre son père.

 

 

      Mon humble et maintenant longue vie s'est déroulée comme un écheveau, sous le signe de la simplicité et de la pureté. Il ne me coûte rien de reconnaître et de répéter que je ne suis et ne vaux qu'un beau néant. Le Seigneur m'a fait naître de pauvres gens et a pensé à tout. Moi, je l'ai laissé faire... Il est bien vrai que « la volonté de Dieu est ma paix ». Et mon espérance est tout entière dans la miséricorde de Jésus...

 

 

      Je pense que le Seigneur Jésus me réserve, pour ma complète mortification et purification, pour m'admettre à sa joie éternelle, quelque grande peine ou affliction du corps et de l'esprit avant que je ne meure. Eh bien, j'accepte tout et de bon cœur, pourvu que tout serve à sa gloire et au bien de mon âme et de mes chers fils spirituels. Je crains la faiblesse de ma résistance, et je le prie de m'aider, parce que j'ai peu ou pas du tout confiance en moi-même, mais j'ai une confiance totale dans le Seigneur Jésus.

 

 

      Il y a deux portes au Paradis : l'innocence et la pénitence. Qui peut prétendre, pauvre homme fragile, trouver grande ouverte la première ? Mais la seconde aussi est tout à fait sûre. Jésus est passé par celle-là, avec sa croix sur les épaules, en expiation de nos péchés, et il nous invite à le suivre.

 

Bienheureux Jean XXIII (1881-1963), pape

Journal de l'âme, juin 1957 - avant son élection à la papauté

(trad. Cerf 1964, p. 451)

 

 

 

 

20 août 2010

Jésus dit au disciple : voici ta Mère

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Sainte Vierge Marie,

Je crois qu'avec les ans on retrouve peu à peu,

Si ce n'est brusquement,

Et sa foi première, et son âme d'enfant.

Et c'est sans doute pourquoi chaque matin, à présent,

Mon cœur se tourne comme d'instinct vers toi

Et te dit simplement : ''bonjour maman ....oui, bonjour maman''.

 

 

Mais voilà, pour qu'il soit bon, ce jour, vraiment bon,

Je sens tout de suite ici combien l'enfant très faible que je suis

A besoin de ta grâce, de ta présence, de ton appui,

Besoin de te tenir la main, à la fois pour ne pas tomber et

À la fois pour avoir la force d'aimer à ton exemple et

De faire, par là même, la volonté du Père.

 

 

Alors, mère, je t'en prie, comme hier chez Jean,

Demeure chez ton enfant aujourd'hui,

Demeure même bien proche tout le jour, nuit et jour, chaque jour de sa vie.

Et encore, je t'en prie, fais que, son heure venue,

Il s'en aille vers le Père en ta sainte compagnie et

En te disant tendrement, dans son dernier ''AVE'' sur terre :

''Merci maman''.

 

 

Père Gautier

 

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