04 février 2011

Marie.

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Tu as gardé la Parole de Dieu dans ton cœur, pas simplement Comme on garde un bon souvenir ou comme on garde des meubles qui peuvent encore servir ou comme on garde une forêt pour l’empêcher de périr ou comme on garde dans un coffre des bijoux pour que personne ne puisse les ravir.

Tu as gardé la Parole de Dieu un peu comme on garde un enfant pour le faire grandir, comme on garde un malade pour l’aider à guérir ; comme on garde la foi en essayant de l’affermir, comme on garde confiance même lorsqu’il faut souffrir.

Tu as accueilli la Parole de Dieu pour la garder vivante et pour qu’elle prenne corps en toi.

La parole s’est faite chair pour changer le cœur de pierre de tous les hommes de la terre.


Bernard HUBLER sdb.

 

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03 février 2011

Histoire de belle-mère...

 

 

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GUERISON DE LA BELLE-MERE DE SIMON.

La femme idéale. La belle-mère rêvée. Alors que très souvent dans de nombreux couples la fameuse belle-mère pose problème, nous découvrons l’image de celle que toutes et tous aimerions avoir. Elle était peut-être un peu grippée ou autre chose, en tout cas au lit. Et voilà qu’à peine guérie, au moment où la fièvre la quitte, elle se met à les servir.

Qu’est-ce qui fait qu’elle ne perd pas de temps ? Femme soumise ? Une vie dévouée au service des autres ? Non, si la belle-mère se met à servir, c’est peut-être sa manière à elle de remercier non pas tant d’avoir été guérie mais de la manière dont cela s’est fait.

« Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et il la fit lever ».

Devant la belle-mère de Pierre, Jésus se tait. Il n’y a ni mot, ni discours, ni paroles. Juste un geste accompagnant un regard. Un geste simple. Un regard vrai, tout en tendresse. Rien d’autre. Une raison en tout cas pour que celle qui vient d’être guérie, ait envie de remercier le Christ.

Nous aussi dans nos vies, nous sommes confrontés à la souffrance morale ou physique de l’autre, à la maladie d’un être cher. Et souvent nous sommes mal à l’aise. Nous ne savons quoi dire. Les mots nous manquent et nous préférons parfois éviter la rencontre. Alors, que dire, que faire ? Rien si ce n’est d’être là et reconnaître surtout que nous ne pouvons jamais tout à fait comprendre la souffrance de l’autre.

Il y a donc d’abord cet acte d’humilité à faire : je t’accompagne dans ce que tu vis mais en même temps je reconnais que je n’ai pas la prétention de tout saisir. Je ne suis pas toi, tu n’es pas moi. Je suis là et c’est bien ainsi.

Mais alors revient en nous la question : que faire, que dire ? Il n’y a rien à dire  puisque toute expérience de souffrance est de l’ordre du mystère, de l’indicible. Il y a alors le silence. Pas le silence vide de sens et pesant, mais plutôt un silence à l’écoute de la chair de l’autre pour sentir en nous la vibration de son être, la vibration de sa vie. Et sans autre prétention que celle d’accompagner la personne aimée dans ce qu’elle ressent. Il n’y a plus de parole dans ce monde là, si ce n’est qu’une écoute attendrie, empreinte de douceur accompagnée d’un geste de tendresse et d’un regard aimant. Et parfois ces gestes nous font peur. Nous les vivons souvent comme étant maladroits. Et cette maladresse n’est que le signe de notre pauvreté et de notre fragilité face au drame de l’autre. Il nous ramène constamment à notre propre finitude, à notre propre mortalité. Et ça c’est difficile à vivre dans un monde comme le nôtre qui essaye de nous faire croire que nous sommes des êtres immortels en éloignant de nous le plus possible la réalité de notre mort.

C’est vrai, devant la souffrance, la nôtre et celle des autres, nous sommes profondément démunis et impuissants.

Nous aimerions tant pouvoir changer le cours des choses mais cela ne nous a pas été donné. Il nous reste alors l’exemple du Christ.

A nous aussi de nous rapprocher de celles et ceux qui souffrent et de leur prendre la main. Cela ne changera pas la maladie mis notre geste, notre regard redonnera à l’autre toute sa dignité. Il ou elle pourra à nouveau être debout à ses propres yeux.

Jésus nous ouvre le chemin...


COCHINAUX  Philippe
Dominicain

 

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02 février 2011

Douce lumière

 

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Conduis-moi…

Conduis-moi, douce Lumière,
à travers les ténèbres qui m’encerclent.
Conduis-moi, Toi, toujours plus avant !
La nuit est d’encre et je suis loin de la maison.
Conduis-moi, Toi, toujours plus avant !
Garde mes pas !
Je ne demande pas à voir déjà ce qu’on doit voir là-bas !
Un seul pas à la fois, c’est bien assez pour moi.
Je n’ai pas toujours été ainsi et je n’ai pas toujours prié,
pour que tu me conduises, Toi, toujours plus avant.
J’aimais choisir et voir mon sentier…
Mais maintenant, conduis-moi, Toi, toujours plus avant !
Si longuement ta puissance m’a béni ;
sûrement elle saura encore me conduire toujours plus avant
par la lande et le marécage, sur le rocher abrupt et le flot du torrent,
jusqu’à ce que la nuit s’en soit allée…

Conduis-moi, douce lumière,
conduis-moi, Toi, toujours plus avant !

Cardinal Henry NEWMAN

 

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01 février 2011

Que vaut l'Homme ?

 

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A quoi le Seigneur nous appelle-t-il aujourd’hui, nous qui doutons si souvent de ses appels ou de notre capacité à y répondre ?

« Je ne vaux rien. Je suis incapable de rien. La tâche est trop lourde. Inutile de me le demander, je ne peux pas le faire …»

Que vaut l’homme aux yeux des autres ? A ses propres yeux ? Pour qui se prend-il ?

Mais que vaut-il aux yeux de Dieu ? Que vaut-il aux yeux du Dieu de Jésus-Christ ?

« Combien coûtent deux moineaux ? dit Jésus. Quelques sous… » Il suffisait de demander aux marchands d’oiseaux, là, sur place. Des moineaux… c’est commun, ce n’est pas cher, il y en a tant et pourtant… «  Pas un d’entre eux,  ajoute Jésus,  ne saurait tomber à terre sans la permission de votre Père »

Dieu, notre Dieu… Il a le souci des moineaux. Il sait qu’ils existent, les moineaux. Il s’intéresse aux moineaux, il les aime, les moineaux. Leur vie l’intéresse, pas un seul qui ne tombe…sans qu’il en prenne connaissance, sans qu’il le sache…

Et Jésus continue : « Quant à vous, vos cheveux même sont tous comptés »

Alors, Dieu s’intéresse à moi. Alors Dieu est avec moi. Alors Dieu pense à moi. Alors Dieu pense avec moi. Alors Dieu a besoin de moi ! Il me dit : « Viens et vois »

Alors Dieu est présent dans ma vie, il est attentif à mon existence. Pour lui je vaux quelque chose par le simple fait que j’existe.

Alors, que je sois fort ou faible, stable ou instable, fonceur ou trop prudent, peu importe ! Dieu est avec moi quand même. Dieu est attentif à ma vie quand même. Il compte sur moi quand même. Il me confie une tâche quand même.

Dieu est sur toutes les routes et, à cause de lui, à cause de sa présence, tout événement, toute rencontre porte pour moi une chance de vie parce que tout événement, comme toute rencontre, est gonflée de la présence aimante de Dieu.

Pour Dieu, je vaux plus que tout l’or du monde, je vaux plus que deux moineaux, je vaux plus que tout. Pour Dieu, pas un être humain qui n’ait valeur suprême car pas un être humain qui ne soit…son propre Fils !

Pour Dieu, pas un homme qui n’ait vocation unique et irremplaçable, pas un homme dont l’humanité puisse se passer. Pas un qui ne coûte… la mort de Jésus-Christ.

« Alors, continue Jésus, soyez sans crainte, vous valez mieux vous, qu’une multitude de passereaux ».

Ecouter Jésus, retrouver ma valeur, la valeur de tout homme, de toute femme, de tout jeune qui m’interpelle. Retrouver la valeur du plus écrasé, du plus démuni, du plus coupable… Elle ne vient pas de nous. Elle vient de Dieu. Chaque être humain est de sa famille et rien ne pourra jamais changer cela ».


D’après « Dieu est drôle » Fr. CHALET Ed. ouvrières.



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31 janvier 2011

Fête de saint Jean Bosco

 

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(Homélie)

En ce jour de la fête de saint Jean Bosco, il nous plaît de réentendre l'invitation de St Paul à nous réjouir sans cesse dans le Seigneur. L'Apôtre des nations invite les Philippiens à porter en quelque sorte (anachronisme) un regard salésien sur le monde: « Que votre sérénité soit connue de tous (..), ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez dans l'action de grâce ... ». C'est un regard positif sur la vie, les situations et les personnes, un regard auquel nous sommes, nous aussi, invités.

Il est bon que l'on nous voie, que l'on nous reconnaisse pour ce que nous sommes: des chrétiens heureux, joyeux. Même les plus âgés peuvent avoir "une figure de jeune homme". Cela se voit, cela se communique, cela se nourrit par la confiance, par la bienveillance, par l'amour même qui peuvent transparaître dans nos gestes, dans nos paroles, dans nos rencontres. C'est la richesse de l'héritage spirituel que nous recevons de Don Bosco.

Le fondateur de notre famille religieuse ne se contente pas de contempler le "ciel" de ses jeunes élèves. Il vit au milieu d'eux et il sait qu'ils ne supportent pas uniquement des pensées sérieuses; en outre, il a l'occasion de percevoir ceux qui souffrent de la "pauvreté", de l' ''abandon'' et quelles sont leurs requêtes, exprimées avec plus ou moins de clarté. Sa pédagogie "s'humanise" nécessairement dans les contenus et les méthodes. Le "salut éternel" est ainsi recherché à travers les formes indispensables du salut terrestre (nourriture, vêtement, logement, travail, profession, socialisation) et un style adapté sur mesure à la sensibilité des jeunes (sécurité, affectivité, sérénité, vie en famille, joie).

Voilà donc pour la joie, qui trouve tout naturellement sa place dans notre célébration. Quant au texte d'évangile choisi pour ce jour, ce n'est pas l'habituel récit de la rencontre entre Jésus et les enfants. C'est un autre texte proposé lui aussi pour la fête de St Jean Bosco. La parabole de l'évangéliste Matthieu sur le sel de la terre et la lumière du monde.

La joie que Saint Paul nous invite à cultiver n'est pas une joie naïve. Elle se fonde sur un projet de vie, sur une vision du monde, sur des valeurs qui n'est pas forcément partagée par tous.

Dans un monde où il semble que tout se vaut, être sel de la terre, c'est montrer que certains choix sont constructifs et d'autres pas. Le sel, c'est le goût. Le goût de la vie, c'est le sens que nous lui donnons. Or il y a des sens interdits, des voies sans issue ... Nous ne voulons pas non plus emprunter les avenues du suivisme. Alors, dans un monde en manque de repères, être lumière du monde, c'est oser indiquer des chemins d'humanisation et de bonheur.

Quand Jésus nous demande d'être sel de la terre et lumière du monde, c'est aussi pour nous inviter à aller à contre-courant; à oser dire qu'on peut fonder sa vie sur l'amour, et montrer ainsi que la solidarité est importante, que chacun mérite d'être accueilli et écouté, et qu'il y a une place pour lui, que le service de l'autre et le don de soi peuvent éclairer une vie.

Mais bien sûr, dans notre foi, comme dans notre vie, rien n'est jamais acquis une fois pour toutes, et nous ne vivons pas toujours selon les principes que nous proclamons. Il suffit de regarder l'histoire et même l'actualité de la vie des hommes: que de conflits inutiles, de haines et de souffrances injustifiés. Et nos communautés ont aussi toujours besoin de conversion.

C'est pourquoi Don Bosco est encore prophète lorsqu'il invite ses successeurs à œuvrer encore et toujours à l'accueil, au soutien, à l'accompagnement, à la promotion. Nous sommes rarement à la hauteur de son audace quand nous concevons nos projets pastoraux. Mais Don Bosco nous appelle à la passion pour la vie, il nous invite à nous émerveiller de ce qui est positif dans toute vie, et bien sûr dans celle des jeunes.

Vous me permettrez deux citations:

Umberto Eco (essayiste italien) écrivait à propos de Don Bosco: "Ce génial réformateur entrevoit que la société industrielle exige de nouveaux modes de socialisation et il invente alors une machine parfaite (. .. ) gérée sur des bases minimes; il prescrit à ceux qui la fréquentent un code moral et religieux, mais il accueille aussi ceux qui ne le suivent pas. En ce sens, le projet de Don Bosco investit toute la société de l'ère industrielle, à laquelle a manqué son "projet Don Bosco" avec la même imagination, la même inventivité (...), le même sens des temps".

Par ailleurs, l'un des cofondateurs du Parti communiste italien écrivait en 1920: "Don Bosco ! C'était un grand homme, que vous devriez essayer de connaître. Dans le cadre de l'Eglise ... Il sut créer un imposant mouvement d'éducation, en redonnant à l'Eglise le contact avec les masses, qu'elle était en train de perdre. Pour nous qui sommes en dehors de l'Eglise et de toute Eglise, il est un héros, le héros de l'éducation préventive et de l'école-famille. Ses continuateurs peuvent en être fiers " (G. Lombardo Radiee, Clericali e massoni di tronte al problema della scuola, Rome, La Voce, 1920, pp. 62-64, 1 Appendice).

Ces auteurs ont compris le cœur de l'œuvre de Don Bosco, son sens véritable: un grand amour envers les jeunes, se traduisant en un service en vue de leur formation humaine, spirituelle et professionnelle.

C'est un héritage à partager, à faire toujours davantage fructifier dans notre société qui a tant besoin de valeurs et de témoins.


Jean-Noël Charmoille sdb
Vicaire provincial
Paris 31 Janvier 2009

 

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