06 août 2011

L'urgent et l'essentiel

2.jpg

 

Seigneur, je n’ai pas beaucoup de temps à te consacrer, tant je suis pressé par l’urgence.
J’ai tant de choses à faire : courriers, messages électroniques, dossiers, réunions, rendez-vous…

Comprends-moi Seigneur, dans la vie moderne, tout est devenu urgent.
Mais voici que toi, tu m’apprends à distinguer l’urgent de l’essentiel.

Et si l’essentiel consistait à rester disponible pour tel appel imprévu, pour telle rencontre inopinée ?
Et si l’essentiel se cachait dans les interstices de l’agenda trop rempli ?

Seigneur apprends-moi à rester disponible pour l’imprévu car c’est peut-être en acceptant de perdre son temps que finalement on le gagne.

Qu’importe les choses urgentes à faire, l’essentiel aujourd’hui, c’est de guetter ta présence.

Seigneur, apprends-nous chaque jour à faire passer l’essentiel avant l’urgent.

 

Jean-Marie PETITCLERC

 

Voir la vidéo du jour

 

Publié dans Prière | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

05 août 2011

Heureux ceux qui vont à la rencontre !

3.jpg

HEUREUX ceux qui vont à la rencontre
De ceux dont l'Eglise est loin:
Non-croyants, croyants d'autres traditions religieuses,
Pauvres et étrangers,
Hommes et femmes d'autres cultures.

HEUREUX ceux qui acceptent d'aimer
Même ceux qui refusent de les aimer.

HEUREUX ceux qui acceptent d'exposer leurs idées
Tout en acceptant que les autres n'y adhèrent pas.

HEUREUX ceux qui suscitent dans l'Eglise et la société
Des lieux et temps où chacun
Puisse être reconnu et prendre la parole.

HEUREUX ceux qui, sans craindre les épreuves,
S'enracinent dans la durée et la patience,
Sans jamais se lasser de faire des petits pas
Pour rencontrer enfin les autres.

HEUREUX ceux qui ont un souci de cohérence
Entre leur propre vie et le combat qu'ils mènent.

HEUREUX ceux qui s'en remettent à Dieu
Chaque jour dans la prière.

HEUREUX ceux qui espèrent toujours:
Ils trouveront la route qui conduit
Au coeur des autres et de Dieu.

 

Voir la vidéo du jour

Publié dans Général | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

04 août 2011

La maladie du bonheur :

2.jpg


Attention ! Une épidémie mondiale est en train de se propager à une allure vertigineuse.

L’O.M.B. (Organisation Mondiale du Bien-être) prévoit que des milliards de personnes seront contaminées dans les dix ans à venir.

Voici les symptômes de cette maladie :

  1. Tendance à se laisser guider par son intuition personnelle plutôt que d’agir sous la pression des peurs, idées reçues et conditionnements du passé.

  2. Manque total d’intérêt pour juger les autres, se juger soi-même et s’intéresser à tout ce qui engendre des conflits.

  3. Perte complète de la capacité de se faire du souci (cela représente l’un des symptômes les plus graves).

  4. Plaisir constant d’apprécier les choses et les êtres tels qu’ils sont, ce qui entraîne une disparition de l’habitude de vouloir changer les autres.

  5. Désir intense de se transformer soi-même pour développer ses potentiels de santé, créativité et d’amour.

  6. Attaques répétées de sourire, ce sourire qui dit "merci" et donne un sentiment d’unité et d’harmonie avec tout ce qui vit.

  7. Ouverture sans cesse croissante à l’esprit d’enfance, à la simplicité, au rire et à la gaieté.
  8. Si vous voulez continuer à vivre dans la peur, les conflits, la maladie et le conformisme, évitez tout contact avec des personnes présentant ces symptômes.

  9. Cette maladie est extrêmement contagieuse. Si vous présentez déjà des symptômes, sachez que votre état est probablement irréversible.  Les traitements médicaux chimiques peuvent faire disparaître momentanément quelques symptômes, mais ne peuvent s’opposer à la progression inéluctable du mal.

  10. Aucun vaccin anti-bonheur n’existe.

  11. Comme cette maladie du bonheur provoque une perte totale de la peur de mourir qui est le pilier central des croyances de la société matérialiste moderne, des troubles sociaux graves risquent de se produire, tels que grèves de l’esprit belliqueux, rassemblements de gens heureux pour chanter, danser et célébrer la vie, cercles de partage et de guérison, crises collectives de fou-rire.

 

Dr Christian Tal Schaller

 

voir la vidéo du jour

Publié dans Général | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

03 août 2011

« Qui nous enseignera le bonheur ? »

2.jpg

Pendant de nombreuses années, le philosophe Paul Ricœur, de tradition protestante, avait l’habitude de venir à Taizé. Il est décédé vendredi 20 mai 2005 à l’âge de 92 ans. Les extraits ci-dessous proviennent d’un entretien lors de son séjour à Taizé pendant la Semaine sainte 2000.

 

J’aime beaucoup le mot bonheur.

Longtemps, j’ai pensé que c’était soit trop facile, soit trop difficile de parler du bonheur.

Et j’ai dépassé cette pudeur. Ou plutôt je l’approfondis, cette pudeur, en face du mot bonheur. Je le prends dans toute la variété de ses significations, y compris celle des Béatitudes. Je dirais que la formule du bonheur c’est : « Heureux celui qui… »

Alors, le bonheur, je le salue comme justement une « re-connaissance », dans les trois sens du mot : je le reconnais comme étant mien, je l’approuve chez autrui, et j’ai de la gratitude pour ce que j’en ai connu, ces petits bonheurs, parmi lesquels ceux de la mémoire, pour me guérir des grands malheurs de l’oubli.

Et c’est là que je fonctionne à la fois comme philosophe, nourri des Grecs, et lecteur de la Bible et de l’Évangile, où on peut suivre le parcours du mot bonheur, mais dans les deux registres. Parce que le meilleur de la philosophie grecque est une réflexion sur le bonheur, le mot grec eudeimon - on a parlé de l’eudémonisme philosophique, chez Platon, chez Aristote -, et je m’y retrouve très bien avec la Bible. Je pense tout d’un coup au début du psaume 4 : « Ah ! Qui nous enseignera le bonheur ? » C’est une question un peu rhétorique, mais qui a sa réponse dans les Béatitudes.

Et les Béatitudes, c’est l’horizon de bonheur d’une vie sous le signe de la bienveillance, parce que le bonheur, ce n’est pas simplement ce que je n’ai pas, ce que j’espère avoir, mais aussi ce que j’ai goûté.

Paul Ricoeur

 

Voir la vidéo du jour

et notre prière de la semaine

02 août 2011

Sur le visage de Marie

2.jpg

 

« La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant.  Ce qu'il faudrait peindre sur son visage, c'est un émerveillement anxieux, qui n'apparut qu'une fois sur une figure humaine. Car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l'a porté neuf mois, et lui donnera le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Et par moments, la tentation est si forte qu'elle oublie qu'il est Dieu. Elle le serre dans ses bras. Et elle dit : mon petit.

Mais à d'autres moments, elle demeure interdite et pense : Dieu est là (...). Toutes les mères sont ainsi arrêtées par moments, devant ce fragment rebelle de leur chair qu'est leur enfant. Et elles se sentent en exil devant cette vie neuve faite avec leur vie et qu'habitent des pensées étrangères. Mais aucun enfant n'a été plus cruellement et plus radicalement arraché à sa mère, car il est Dieu et il dépasse de tous côtés ce qu'elle peut imaginer.

Mais je pense qu'il y a d'autres moments, rapides et glissants, où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle, et qu'il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : ce Dieu est mon enfant, cette chair divine est ma chair. Il est fait de moi, il a mes yeux, et cette forme de sa bouche, c'est la forme de la mienne, il me ressemble.

Et aucune femme n'a eu de la sorte son Dieu pour elle seule, un Dieu tout petit qu'on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu'on peut toucher et qui rit. Et c'est dans un de ces moments-là que je peindrais Marie si j'étais peintre.

 

Jean-Paul Sartre

(Écrit en décembre 1940, dans un camp de prisonniers de guerre, en Allemagne - extrait de "Bariona")

 

Voir la vidéo du jour