22 octobre 2011
« Ne devais-tu pas à ton tour, avoir pitié de ton compagnon ? »
Si le pape Paul VI a indiqué à plusieurs reprises que la « civilisation de l'amour » était le but vers lequel devaient tendre tous les efforts dans le domaine social et culturel comme dans le domaine économique et politique, il convient d'ajouter que ce but ne sera jamais atteint tant que, dans nos conceptions et nos réalisations concernant le domaine large et complexe de la vie en commun, nous nous en tiendrons au principe « œil pour œil et dent pour dent » (Ex 21,24; Mt 5,38), tant que nous ne tendrons pas, au contraire, à le transformer dans son essence, en agissant dans un autre esprit.
C'est aussi dans cette direction que nous conduit le Concile Vatican II, lorsque, parlant d'une manière répétée de « la nécessité de rendre le monde plus humain » (GS 40), il présente la mission de l'Église dans le monde contemporain comme la réalisation de cette tâche.
Le monde des hommes ne pourra devenir toujours plus humain que si nous introduisons dans le cadre multiforme des rapports interpersonnels et sociaux, en même temps que la justice, cet amour miséricordieux qui constitue le message messianique de l'Évangile. Le monde des hommes pourra devenir « toujours plus humain » seulement lorsque nous introduirons, dans tous les rapports réciproques qui modèlent son visage moral, le moment du pardon, si essentiel pour l'Évangile.
Le pardon atteste qu'est présent dans le monde l'amour plus fort que le péché. En outre, le pardon est la condition première de la réconciliation, non seulement dans les rapports de Dieu avec l'homme, mais aussi dans les relations entre les hommes. Un monde d'où on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice froide et irrespectueuse, au nom de laquelle chacun revendiquerait ses propres droits vis-à-vis de l'autre... C'est pourquoi l'Église doit considérer comme un de ses principaux devoirs -- à chaque étape de l'histoire, et spécialement à l'époque contemporaine -- de proclamer et d'introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus Christ.
Bienheureux Jean-Paul II
Encyclique « Dives in misericordia » ch. 7, §14 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)
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21 octobre 2011
Que signifie vivre de la foi ?
On dit souvent : « Les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres ! », ou « Ils n’ont pas l’air sauvés ! ».
Certes, même après le baptême, notre conversion n’est pas achevée et une grande partie de notre existence se poursuit à un niveau pré-chrétien. Celui qui est conscient de la grâce de son baptême se découvre constamment « en voie de conversion » : il apprend, jour après jour, à faire confiance, à mettre sa foi dans le Seigneur plus que dans ses seules forces ; plus il lui fait confiance, plus il perçoit qui est Dieu pour lui, de quel amour il est aimé et, par-dessus tout, de quel amour il est réellement habité.
La foi est plus qu’un appel à vivre conformément au Christ et à l’Evangile. Parce que le croyant fait confiance et accueille le don de Dieu, la foi lui donne réellement la force d’aimer de l’amour même du Christ.
Celui qui habite en nos cœurs œuvre en nous et dans le monde, parce qu’il est vivant ! Il nous donne des frères et des sœurs et ne cesse de rassembler tous les enfants de Dieu dispersés.
Extrait du Livre de la Fo i- Les Evêques de Belgique
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20 octobre 2011
L'Amour nous vient de Dieu
Le Souffle divin parle à nos côtés en un silence émerveillé,
Langueurs indicibles pour contempler les murmures du temps,
Les secondes coulent leurs derniers moments,
L'émerveillement puise sa puissance dans le coeur de Dieu,
Nous le savons depuis les commencements,
Mais nos consciences sont obscurcies depuis longtemps,
La clarté ne pénètre plus la cécité de nos yeux,
Notre âme d'enfant est morte sans mot dire,
Le firmament cherche les reflets de nos désirs,
Il suffit pourtant de retourner en dedans,
De nos corps figés par les convenances périmées,
Pour retrouver ce sens premier cette immortalité,
Ce sentiment d'enfanter d'inexorables enchantements,
En présence d'une Présence qui ne se présente plus,
Tant nous savons la mémoire de son absence,
Un bruissement que l'on croyait perdu,
Revient à chaque pas dans les ciels de nos trépas,
Car nous mourons un peu plus chaque jour,
Mais cela ne compte pas quand nous sommes Amour..
Bruno Leroy, éducateur de rue et écrivain
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19 octobre 2011
Passer sur l'autre rive...
« Depuis l’enfance, dévoile Colette, j’étais taraudée par le souci d’une vie donnée et surtout par l’appel à la pauvreté tant rappelée dans l’Evangile et si merveilleusement incarnée par François d’Assise.
Après mes études d’infirmière et non de médecine, comme l’eût préféré ma famille (premier choix décisif d’un service me situant plus humblement), j’ai peu à peu et de plus en plus vécu divers engagements en faveur des pauvres et avec eux. Entre autres, comme responsable d’une association intermédiaire, puis d’une communauté Magdala ; comme visiteuse en maison d’arrêt ; mais aussi accueillant régulièrement des sans-abri à mon domicile, ... La rencontre avec Michel et Agnello est un « coup de foudre » : je suis séduite par leur appel qui représente à mes yeux ma recherche de toujours.
Je demande à suivre leurs pas pour des séjours de deux semaines en rue. Expérimenter moi aussi de « passer sur l’autre rive », « d’être avec » simplement (non plus « faire » : organiser, rassembler, animer) et m’en découvrir pleinement réjouie.
Quand Michel et moi avons pris la route ensemble, j’ai laissé toute activité rémunérée, passé des relais sur le terrain ; j’ai quitté mon appartement, offert ma 4 L, mes livres, mes affaires…
Sans rien renier des étapes précédentes de ma vie, mais au contraire comme un aboutissement, une nouvelle éclosion, j’ai cessé de développer la dimension « pasteur d’un troupeau » pour emprunter plutôt le sillage du « prophète », quitté la vie sédentaire pour celle de pèlerin. Après avoir symbolisé davantage « la lumière », j’ai choisi de devenir « levain », si discret, imperceptible, invisible. Là réside sans doute pour moi l’exigence la plus décisive de ce chemin, son dépouillement suprême.
En empruntant cette voie d’abaissement (si déroutante, même pour les chrétiens) j’y ai « perdu » en reconnaissance sociale et ecclésiale. Sans doute pas en ardeur évangélique, je l’espère du moins.
Michel et Colette COLLARD-GAMBIEZ
Le 5 novembre à Petit-Hornu : cliquer ICI.... Vous êtes invités !
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18 octobre 2011
La branche morte
Un mot du jour pour le soir ...
La branche morte,
Celle qui jamais plus ne portera de feuilles nouvelles,
Ni de fleurs ou de fruits,
Celle que la vie a désertée pour toujours...
Il lui reste une possibilité merveilleuse :
Accepter d'être jetée dans le feu,
Et celle qui ne servait à rien
Devient lumière et chaleur
Pour ceux qui sont dans la maison.
Je t'offre ce soir Seigneur
Les branches mortes de ma journée.
Je sais qu'au feu de ton AMOUR
Elles seront transformées !
... Mais au soir des tempêtes souvent hélas
Je laisse à terre pourrir mes branches mortes.
Michel Quoist
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