29 août 2013

Comme une danse

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Je pense que vous en avez peut-être assez
des gens qui toujours parlent
de vous servir avec des airs de capitaines,
de vous connaître avec des airs de professeurs,
de vous atteindre avec des règles de sport…

Un jour où vous aviez envie d’autre chose,
vous avez inventé saint François
et vous en avez fait votre jongleur.

A nous de nous laisser inventer
pour être des gens joyeux qui dansent leur vie avec vous.
Mais nous oublions la musique de votre Esprit
et nous faisons de notre vie un exercice de gymnastique.
Nous oublions que, dans vos bras, elle danse.
Que votre Sainte Volonté est d’une inconcevable fantaisie,
et qu’il n’est de monotonie et d’ennui que pour les vieilles âmes
qui font tapisserie dans le bal joyeux de votre Amour.

Seigneur, venez nous inventer…
Faites-nous vivre notre vie,
non comme un jeu d’échecs où tout est calculé,
non comme un match où tout est difficile,
non comme un théorème qui nous casse la tête,
mais comme une fête sans fin où votre rencontre nous renouvelle,
comme un bal, comme une danse entre les bras de votre Grâce,
dans la musique universelle de l’amour.

Madeleine Delbrel

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28 août 2013

Le désert

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Il y a dans le monde de nombreux paysages plus beaux, mais aucun, je crois, ne peut façonner l’esprit humain de façon si souveraine.

Dans sa rigueur et son austérité, le désert élimine de notre aspiration à comprendre la vie tous les subterfuges et toutes les multiples illusions par lesquels une nature généreuse peut prendre au piège l’esprit humain et l’amener à projeter sa propre imagerie autour de lui.

Le désert qui est nu et propre ignore tout compromis.

Il balaye au cœur de l’homme toutes les aimables fantaisies qui pourraient servir d’atours aux désirs pris pour des réalités, et ainsi lui confère la liberté de s’abandonner à un Absolu sans image : le plus éloigné de ce qui est loin, mais aussi le plus proche de ce qui est près.

Depuis que l’homme a commencé à réfléchir, le désert a été le berceau de toutes ses croyances en un Dieu unique.

Muhammad Asad – 1976

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27 août 2013

Le collecteur de mots

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C'était un collecteur de mots.

Il allait par les rues du village et devant chaque porte demandait des phrases, des images, des silences. Oui des silences car il pensait que les mots étaient posés dans le vase des silences. Il allait dans les jardins et caressaient les plantes et susurrait des secrets aux différentes fleurs. C'était un secret différent pour chacune.

Il était amoureux des ruisseaux et à chaque période de l'année il comparait leurs courants aux variations de la parole. Et parfois la sécheresse le faisait tantôt pleurer, tantôt rire aux éclats car il n'est rien qui demeure.

C'était un collecteur de mots, il avait de grands trésors, un peu partout dans la vaste poche de son pantalon-mémoire. Pourtant il ne gardait rien pour lui, il était follement épris du partage. Il partageait les plus précieux, les plus rares mais aussi les mots de tous les jours. Il ne parlait pas au nom des autres, non les autres parlaient par sa voix et se reconnaissaient.

C'était un collecteur des mots, un diseur de bonne aventure, un conteur de la vie dans la tristesse ou la joie. On pensait qu'il était un peu fou mais il avait sa place au sein du village.

Un soir il est monté dans une étoile et c'est pourquoi il est fréquent certaines nuits d'entendre tomber des mots du ciel. Des phrases, des fragments, des poèmes, des silences. Peu importe, il faut tendre l'oreille dans l'obscurité. Il y a toujours suffisamment d'espoir et de vertiges dans cette nuit des mots.

© Patrick Chemin (2011)
Extrait du livre « Les écrits dans l’arbre » - Editions Epingle à Nourrice

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26 août 2013

Peu importe

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Peu importe comment tu gagnes ta vie. Ce que je veux savoir, c’est l’objet de ce désir qui brûle en toi à t’en faire mal ; ce que je veux savoir, c’est si tu oses, ne serait-ce que rêver de réaliser le désir profond de ton cœur

Peu importe l’âge que tu as. Je veux savoir si tu es prêt à risquer de passer pour un fou, au nom de l’amour, au nom de tes rêves secrets, au nom de la simple aventure d’être vivant

Peu m’importe quelles planètes sont en conjonction avec ta lune. Je veux savoir si tu as touché le centre de ta tristesse, si tu t’es ouvert aux trahisons de la vie ou si tu t’es ratatiné, refermé de peur de ressentir une douleur de plus. Je veux savoir si tu peux t’asseoir avec la douleur, la mienne ou la tienne, et rester là sans bouger, sans essayer de la cacher, de l’éviter ou de la travestir

Je veux savoir si tu peux être un avec la joie, la mienne ou la tienne ; si tu peux danser sauvagement, laisser l’extase te remplir jusqu’au bout des doigts et des orteils sans nous prévenir constamment de faire attention, d’être réaliste sans nous rappeler à chaque seconde que l’être humain a des limites dont on doit tenir compte

Peu importe que l’histoire que tu racontes soit vraie ou fausse. Je veux savoir si tu es capable de décevoir quelqu’un pour rester fidèle à toi-même ; si tu peux supporter d’être accusé de trahison pour ne pas trahir ton âme ; si tu peux être sans foi et cependant digne de confiance

Je veux savoir si tu peux continuer de voir la beauté même quand ce n’est pas très joli au jour le jour et si tu as choisi de nourrir ta vie à cette source

Je veux savoir si tu peux vivre avec l’échec, le tien comme le mien, te tenir néanmoins au bord du lac et crier Oui ! à la pleine lune argentée

Peu importe où tu habites, combien d’argent tu as. Je veux savoir si tu peux te lever après une nuit de douleur et de désespoir, épuisé et meurtri, et faire ce qu’il faut pour les enfants

Peu importe qui tu connais, par quel chemin tu es venu ici. Je veux savoir si tu te tiendras au centre du feu avec moi sans chercher à t’en aller ou à reculer

Peu importe ce que tu as étudié, où, avec qui. Je veux savoir ce qui te porte et te soutient à l’intérieur quand tout le reste s’est évanoui

Je veux savoir si tu peux être seul avec toi-même et si tu aimes vraiment ta propre compagnie dans les moments vides."

Texte de sagesse amérindienne.

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25 août 2013

Je te prie

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Notre Père,
Je te prie, toi que nous nommons Père.
En toi, je reconnais la source et le commencement,
le premier mot, le premier élan et le terme de tout ce qui existe.
En tes mains, ma vie repose
et je te remercie de pouvoir t’appeler « notre Père ».

Notre Sauveur,
Je te prie, toi qui es le Fils
En toi je reconnais le chemin, la lumière et la liberté.
Tu as prononcé les paroles qui ne passent pas
et tu as donné l’exemple du plus grand amour.
Vers toi, chaque jour, je tends les mains,
te rendant grâce de pouvoir te nommer « notre Sauveur ».

Esprit de Dieu,
Je te prie, toi qui es l’Esprit Saint :
Esprit du Père et Esprit du Fils,
unique Esprit qui fais de nous le corps du Christ.
Devant toi, j’ouvre mes mains,
j’ouvre mon cœur implorant ton souffle, implorant ton feu.
Viens, Esprit Saint, fais-loi vivre dans l’amour et dans la vérité.

Jean-Yves Garneau

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