15 novembre 2017

Prier chaque jour

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Il faut prier chaque jour. Je dis bien : chaque jour. Vous me demandez pourquoi chaque jour ? Parce que c'est ainsi que l'homme est fait. Nous sommes des êtres pétris du sol de notre terre.

Nous sommes solidaires de cette terre et des êtres vivants qui nous entourent. Il y a des jours et des nuits, des soirs et des matins, comme le dit le premier chapitre de la Genèse.

Notre vie se déroule dans le temps. Notre liberté est la liberté d'un être de chair et de sang qui doit vivre dès à présent dans l'éternité de Dieu, mais au jour le jour.

Quand on veut ainsi remettre à Dieu sa vie, il faut la lui remettre chaque jour. Vous connaissez bien la demande du Notre Père : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour." Quelles qu'en soient la traduction et l'interprétation, elle porte sur "l'aujourd'hui".

Prendre sa vie pour l'offrir à Dieu, c'est accepter chacun des jours comme un don que Dieu fait et le lui rendre, dans une prière d'action de grâce, de bénédiction, de demande, de supplication.

Prier dans le secret. Je dirai plus : prier au moins matin et soir.

Je vais m'endormir et me livrer à la nuit. Par l'abandon au sommeil, je me dispose au repos dont mon corps, mon esprit, mon psychisme ont besoin, le repos qui va refaire mes forces.

L'Église met sur nos lèvres la prière du Christ qui, sur la croix, avant de mourir, prononce (Lc 23, 46) cette phrase du psaume 30, 6 : "Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit." Nous sommes donc associés à l'abandon du Christ entre les mains de son Père, non seulement à l'heure de notre mort, mais chaque soir, dans cette remise de nous-mêmes à la souveraine liberté de Dieu.

Ainsi, l'endormissement devient un acte de confiance en la bonté de Dieu ; il nous dénoue des tensions de la journée, des duretés de la vie. Prier le soir, c'est s'endormir avec le Christ ; c'est, avec le Christ, s'abandonner entre les mains de Dieu.

La prière du matin. Quand je me réveille, au lieu de sortir péniblement du sommeil en secouant ma fatigue comme une bête et en me dépêchant pour ne pas être en retard, avant les premières occupations, prendre un moment, si court soit-il, pour magnifier le jour qui vient, ce réveil qui m'est donné comme un événement de la création et du monde et de notre vie, comme un instant où je peux à neuf recevoir l'existence jaillissant gratuitement de la main de Dieu, comme une résurrection, un surgissement avec le Christ.

Chaque jour de notre vie est un événement ! Un événement qu'il faut prendre comme un cadeau que Dieu nous fait, comme un espace où nous sera donnée la liberté de l'aimer et d'aimer nos frères ; de l'adorer et de faire connaître sa splendeur aux hommes créés à sa ressemblance et à l'image de son Fils bien-aimé ; de vivre et d'accomplir notre tâche d'homme et de femme, la mission que Dieu nous confie, lui qui nous fait exister et qui nous donne la vie. Chaque jour doit être reçu comme le présent qui nous est fait en cet instant par Dieu, notre Créateur et Père.

Chrétiens, par la grâce qui nous est donnée, nous pouvons de tout le jour - et non seulement "sept fois par jour" - faire la matière d'une offrande et d'une louange adressées à Dieu notre Père.

Cardinal Lustiger

 
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14 novembre 2017

Le chant du silence

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Le temps que l’on passe à aimer, ici-bas, a comme un goût d’éternité car toutes choses accomplies avec amour plait à Dieu et lui est comme une offrande.

Ces « choses bien faites », aussi humbles soient-elles s’inscrivent dans la mémoire des anges, dans un espace de paix infini d’où s’élève une louange à la Gloire du divin, dans le silence.

Ce chant du silence…. Que savez –vous de ses harmoniques? l’avez –vous écouté ? Qu’en est-il ?

Il est composé de toutes nos bonnes actions, nos œuvres réalisées avec charité, parfois dans plus le grand secret, nos mains tendues, notre sourire, nos peines et nos larmes , nos rires et nos joies offertes ; c’est la musique temporelle que nous écrivons chaque jour pour l’honneur d’un Roi, intemporel.

Dans cette humanité de surcroît, un jour notre destin s’achèvera. Et il suffira d’un instant, au souffle d’ un dernier moment de grand silence, pour que s’ouvre alors la porte de l’ Éternité.

Nous l’entendrons ce chant du silence, en une multitude de résonances, de belles transparences, comme autant d’êtres lumineux qui le soutiennent et le subliment. Ils nous transporteront dans un élan mystérieux, vers le Père.

Ce chant de notre amour, de tous les amours, est un chant éternel qui murmure en nos cœurs comme une source vive, puisant son eau dans l’immensité de l’Ultime Profondeur; il s’invente et nous accompagne chaque jour …
 
Patrick Cannard
 
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13 novembre 2017

Refusons la misère

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Pour ces millions d’enfants
tordus par les douleurs de la faim,
n’ayant plus de sourire,
voulant encore aimer.
Pour ces millions de jeunes qui,
sans raison de croire, ni d’exister,
cherchent en vain un avenir
en ce monde insensé.
Toi notre Père nous te prions
envoie des ouvriers pour faire ta moisson.

Pour ces millions d’hommes,
de femmes et d’enfants
dont le cœur à grands coups
bat encore pour lutter.
Dont l’esprit se révolte
contre l’injuste sort qui leur fut imposé.
Dont le courage exige le droit
à l’inestimable dignité.
Toi notre Père nous te prions
envoie des ouvriers pour faire ta moisson.

Pour ces millions d’enfants,
de femmes et d’hommes
qui ne veulent pas maudire
mais aimer et prier, travailler et s’unir,
pour que naisse une terre solidaire.
Une terre, notre terre,
où tout homme aurait mis
le meilleur de lui-même
avant que de mourir.
Toi notre Père nous te prions
envoie des ouvriers pour faire ta moisson.

Pour que tous ceux qui prient
trouvent écho près de Dieu
et reçoivent de lui
la puissance d’écarter la misère
d’une humanité dont l’image est la sienne.
Toi notre Père nous te prions
envoie des ouvriers pour faire ta moisson.

Joseph Wresinski

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12 novembre 2017

La dernière clef

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Le principal but de la vie, c'est aimer.
Le reste est silence.

Nous avons besoin d'aimer.
Même si cela nous mène au pays où les lacs sont faits de larme. ...
Notre seul et vrai choix, c'est de nous livrer au mystère de cette force incontrôlable. ...
parce que la nature est la manifestation de l'Amour de Dieu.
Malgré tout ce que nous faisons, elle nous aime encore.
Aussi, respectons et comprenons ce que la nature nous enseigne.

Nous aimons parce que l'Amour nous libère.
Et nous nous mettons à dire les mots
que nous n'avions même pas le courage de nous murmurer. ...
Nous prenons la décision que nous laissions pour plus tard.
Nous apprenons à dire "non" sans considérer ce mot comme maudit.
Nous apprenons à dire "oui" sans en redouter les conséquences.
Nous oublions tout ce qu'on nous a appris sur l'Amour,
parce que chaque rencontre est différente et porte en elle ses angoisses et ses extases.

Nous chantons plus fort quand la personne aimée est loin
et nous murmurons des poèmes quand elle est près de nous.
Même si elle n'écoute pas ou n'accorde pas d'importance à nos cris et à nos murmures.

Nous ne fermons pas les yeux sur l'Univers
pour nous plaindre de le trouver sombre.

Nous gardons les yeux bien ouverts, en sachant que sa lumière
peut nous pousser à faire des choses insensées.
Cela fait partie de l'Amour.

Notre cœur est ouvert à l'Amour et nous l'offrons sans crainte,
parce que nous n'avons plus rien à perdre.
Alors nous découvrons, en rentrant chez nous,
que quelqu'un était là à nous attendre,

cherchant la même chose que nous
et souffrant des mêmes angoisses et des mêmes inquiétudes.

Parce que l'Amour est comme l'eau qui se transforme en nuage :
il est haut dans le ciel et voit tout de loin,
conscient qu'il devra un jour regagner la terre.

Parce que l'Amour est comme le nuage qui se transforme en pluie :
il est attiré par la terre et fertilise le champ.

Amour n'est qu'un mot,
jusqu'au moment où nous décidons

de le laisser nous posséder de toute sa force.
Amour n'est qu'un mot,
jusqu'à ce que quelqu'un vienne lui donner un sens.


Ne renonce pas.

En général, c'est la dernière clé du trousseau qui ouvre la porte.

Paulo Coelho
"Le manuscrit retrouvé" (extrait)

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11 novembre 2017

Au pied du mur

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Il y a des murs partout, des, des murailles,
des remparts, des forteresses.
On dit que c'est pour se protéger
mais c'est pour s'enfermer.

Qui est le prisonnier ?
Celui qui est derrière les murs
avec son cœur libre,
ou celui qui est dehors
le cœur enchaîné aux affaires ?

Il y a des murs de mépris...
Il y a des murs de la honte...
il y a des murs qui écrasent...
Il y a le mur de l'argent...
Le mur écrit de cris...

Le mur où il est défendu de déposer les ordures
mais où les hommes sont bien obligés de se poser
parce qu'ils n'ont nulle part ailleurs pour dormir...

Les murs tristes qui font le tour des banlieues,
le béton sans visage qui dresse des tours et des barres,
longues, si longues que de loin,
elles ressemblent à des cercueils...

les murs où les chiens aboient
pour cause de propriété privée, de chien méchant...

Le mur du savoir
avec tous ceux qui n'ont jamais eu le droit d'y entrer
et qui n'ont appris ce qu'ils savent
qu'à l'école du malheur
et à l'université de la misère...

Les murs de la faim...
Les murs d'injustice...
Les murs de soupçon...
les murs de colère...

Et toujours ces murs qui déchirent :
L'Est et l'Ouest, le Nord et le Sud,
Le tiers-monde et le quart-monde,
et le monde tout entier
qui a cessé d'être celui des hommes.

Jean Debruynne

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