13 octobre 2014

L'aube d'une renaissance

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Il existe des antidotes au poison du découragement et de la passivité qu'il entraîne. Il convient d'abord d'avoir à l'esprit que le monde que nous voyons à travers les médias n'est pas le monde réel, mais un spectacle du monde, quotidiennement mis en scène par les médias selon une partition limitée à la litanie des mauvaises nouvelles. À moins de vivre dans les pires des ghettos de misère et de non-droit, on peut voir autour de soi que la violence n'est pas omniprésente, qu'il existe plein de gens heureux, positifs, que l'amour, la famille, l'amitié sont des valeurs encore puissantes, que la solidarité s'exprime de mille et une manières.
 
À force de ne regarder que des informations déprimantes à la télévision ou sur le Net, on finit en effet par être déprimé. Sans ignorer les mauvaises nouvelles, regardons aussi et plus encore des programmes positifs, constatons autour de nous que nombre de gens, même placés dans des situations parfois difficiles, manifestent de grandes qualités de cœur et restent attachés à des valeurs fondamentales comme le respect, la justice, le partage. Cette attitude positive ne conduit nullement à nier les problèmes, mais permet de les relativiser et de sortir du découragement et de l'attitude passive qu'ils provoquent. Elle nous redonne confiance pour nous battre, nous impliquer, nous engager. Pour être des acteurs de la guérison du monde.
 
Il ne s'agit pas de remettre en cause les acquis sociaux de la modernité, mais d'apprendre à les gérer avec une maturité nouvelle. En d'autres termes, il va nous falloir désormais apprendre à conjuguer responsabilité individuelle (je suis capable de me prendre en main) et responsabilité collective (je peux aussi compter sur les autres et je les aide à mon tour). Cette équation n'est pas impossible, et nombreux sont ceux qui la mettent déjà en oeuvre au quotidien. C'est le cas lorsque nous militons dans une association humanitaire, achetons des produits issus de l'agriculture biologique ou du commerce équitable, aidons une personne âgée à traverser la rue ou laissons notre place à une femme enceinte dans un bus, éteignons les lumières inutiles, veillons à fermer les robinets d'eau, utilisons moins nos voitures, ramassons les restes après un pique-nique en pleine nature, non par obligation, mais par solidarité, pour le bien commun. Une telle logique n'implique pas un désengagement de l'État, au contraire: plus responsables, nous pouvons d'autant mieux demander des comptes à nos dirigeants, leur réclamer d'infléchir leur politique dans un sens plus écologique, plus éthique, plus solidaire, moins soumis aux lois aveugles du marché. 
 
Frédéric Lenoir,  dans: "La guérison du monde".
(coll. Livre de Poche/LGF, 2014)
 
Voir la vidéo du jour 

12 octobre 2014

Aimer

(une méditation sur 1 Co 13/1-8)
 

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Aimer...
non pas aider, mais aimer,
non pas seulement donner, mais aussi recevoir.

Aimer...
non pas asservir, mais servir,
non pas posséder, mais respecter.

Aimer...
non pas travailler à son compte, en solitaire,
mais œuvrer avec d'autres, en solidaires.

Aimer...
non pas céder sans discernement
à toutes les impulsions de son "bon coeur",
mais chercher le comportement le plus responsable,
savoir dire "oui"... et "non" quand il le faut.

Aimer...
non pas tant éprouver de grandes émotions,
aussi intenses qu'éphémères,
que choisir de durer et goûter la fidélité,
non pas seulement affaire de sentiments, mais aussi de volonté.

Aimer...
non pas chercher l'exploit, la performance,
mais donner poids et sens à l'humble quotidien,
non pas d'abord une action, mais une disponibilité de tout l'être.

Aimer...
non pas avoir, savoir ou pouvoir,
mais simplement aimer.

Aimer maintenant...
non pas rêver du futur, mais accueillir l'instant présent,
aimer maintenant tel que je suis et non tel que je rêve d'être.

Aimer comme Dieu...
sans limite, sans arrière-pensée,
sans regret ni amertume,
sans jamais désespérer.

M'aimer moi-même suffisamment
pour que l'invitation qui m'est faite
à aimer le prochain comme moi-même ait du sens...

Aimer ceux que Dieu me donne pour compagnons de route,
bien mieux, pour frères...
Aimer celui qui, tel un mendiant,
frappe à la porte de mon coeur et de ma vie.

Aimer...
car cela couvre une multitude de péchés.

Aimer...
car cela seul nous fait connaître Dieu.

Aimer...
car cela seul rend éternel.

Aimer...
imiter Dieu...
regarder le Christ...
suivre les appels de l'Esprit.

Philippe Louveau
 
 
 

07 octobre 2014

Où est-il, Dieu ?

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Si tu cherches Dieu dans la puissance du vent capable de briser la pierre et de niveler les hommes et les montagnes, tu es loin de Dieu.
Si tu cherches Dieu dans la violence qui fait trembler l’ordre de l’univers, tu t’écartes de Dieu.
Si tu cherches Dieu dans la force du feu capable de détruire ce qui est inutile et de purifier ce qui est souillé, tu quittes la proximité de Dieu.
 
Mais si tu cherches Dieu dans la discrétion de la brise quand il faut toute l’attention du corps, du cœur et de l’esprit aux aguets et tendus pour déceler sa présence, 
dans la faiblesse quand on est arrivé au bout de ses forces, 
dans la fragilité quand on a du mal à tenir debout, 
dans la petitesse quand les puissants se moquent, 
dans la pauvreté quand l’essentiel vient à manquer, 
dans la détresse quand on ne sait plus vers qui tourner ses cris, 
alors tu es proche de Dieu : il se tient là, tout près.
Et il passe devant toi.
 
Charles Singer – Saisons
 
 
 
 
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Le BICENTENAIRE de la naissance de DON BOSCO
à la paroisse St François de Sales à LIÈGE : 

5 dates à retenir : suivre ce lien
 
Rappel :
ce vendredi 10 octobre,
conférence de Stan Rougier : suivre ce lien
 
 
 

03 octobre 2014

L’amour, une route

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L'amour n'est pas tout fait,
il se fait.
 
Il n'est pas robe ou costume prêt-à-porter,
mais il est pièce d'étoffe à tailler, à monter et à coudre.
 
Il n'est pas appartement, livré clef en main,
mais il est maison à concevoir,
à bâtir, à entretenir, et souvent à réparer.
 
Il n'est pas sommet vaincu,
mais il est départ de la vallée, escalades passionnantes,
chutes dangereuses dans le froid de la nuit
ou la chaleur du soleil éclatant.
 
Il n'est pas un solide ancrage au port du bonheur,
mais il est levée d'ancre et voyage en pleine mer,
dans la brise ou la tempête.
 
Il n'est pas un OUI triomphant,
dit comme un énorme point final qu'on écrit en musique,
au milieu des sourires et des bravos,
mais il est multitude de oui qui pointillent la vie,
parmi une multitude de non qu'on efface en marchant.
 
Ainsi respecter l'autre,
ce n'est pas ne pas s'égarer,
ne pas se battre, ne pas tomber.
C'est toujours se relever et toujours marcher.
C’est vouloir poursuivre jusqu'au bout,
le projet ensemble préparé et librement décidé.
C'est faire confiance à l'autre
au-delà des ombres de la nuit.
C'est se soutenir mutuellement
au-delà des chutes et des blessures.
C'est avoir foi en l'Amour tout-puissant,
au-delà de l'amour. 
 
Michel Quoist
 
 

30 septembre 2014

Du jamais vu ...

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Jusqu’à ce jour, Seigneur mon Dieu, 
je n’ai pas encore vu un seul berger
qui oserait laisser tout son troupeau divaguer au désert
pour se mettre à la recherche d’une seule brebis perdue.
Le risque serait trop grand pour lui
et il n’aurait bientôt plus une seule bête dans son enclos.

Je ne connais pas de paysan
qui laisserait la mauvaise herbe envahir son champ de blé.

Je n’ai jamais vu un semeur
jeter la graine dans les épines ni au bord du chemin.

Quel maître serait assez fou
pour tomber aux genoux de ses sujets
et leur laver les pieds ?

Je n’ai vu jusqu’ici personne
qui se laisse conduire au supplice
pour épargner des malfaiteurs
et qui meure à leur place.

Je n’ai pas encore vu un roi
sans soldats et sans armes,
qui n’aurait rien à proposer que son amour livré.

Tu es le seul à faire ainsi, 
faut-il que tu nous aimes.

Paul Grostefan
« Méditations » Édition du Signe
 
 
Le BICENTENAIRE, toute une histoire ... à voir ICI