01 novembre 2014

Aimer à la manière de Dieu

Bonne  fête !

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Aimer, c’est apprendre à écouter la différence de l’autre. Nous serons toujours différents, mais quand tu sais écouter l’autre différent de toi, tu fais entrer en toi une vision qui n’est pas tienne. L’autre, tu ne le change pas, mais ta vision, oui tu peux la changer.  Qu’est ce que l’autre sent, attend, et que je peux lui donner ?
 
L’amour, c’est ce complément d’être que je donne mais tel que l’autre le désire, et non pas tel que je l’imagine. L’amour c’est  ce complément d’être que, réciproquement, l’autre me donne, mais à sa façon.
 
Je suis persuadée que chacune et chacun d’entre nous connaît suffisamment ce mystère pour au moins l’espérer. Je puise cette foi que j’ai en l’homme dans ma foi en Dieu. A ce mystère, en effet, je donne un visage. « Dieu est amour. »
 
Dieu dans sa passion d’amour pour l’homme, en vient à aimer l’homme à la manière de l’homme, à lui parler à la manière d’un homme, à répondre à ses attentes d’homme. En nous aimant, il ne nous sort pas de notre condition humaine, c’est lui qui vient à elle.
 
C’est lorsque que nous aimons à la manière de Dieu que nous aimons vraiment.
 
Sœur Emmanuelle,
extrait de "Vivre à quoi ça sert"
 
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25 octobre 2014

Parler de Dieu

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Impossible de parler de Dieu sans prononcer aussitôt une quantité invraisemblable de bêtise. On ne peut rien dire de Dieu, seulement parler avec lui, en lui. Si cette phrase semble folle ou prétentieuse, on l’entendra sans doute mieux en y remplaçant le mot « Dieu » par le mot « amour » qui est son exact équivalent : impossible de parler de l’amour sans prononcer aussitôt une quantité invraisemblable de bêtises. On ne peut rien dire de l’amour, seulement parler avec lui, en lui.
 
Les fous, les lépreux, les hystériques, les aveugles, le muets, les paralytiques : le Christ vient à bout de tous. Il n’y a que deux catégories devant lesquelles il échoue et s’impatiente : les imbéciles et les doctes. Ceux-là ont en commun leur suffisance. Personne, jamais, ne leur fera entendre une chose aussi simple : que l’amour est source de la plus grande intelligence possible. La bêtise et l’esprit de système sont deux endurcissements, deux manières d’éprouver sa puissance sur le monde. Personne, jamais, ne lâche de son plein gré la puissance qu’il a, fut-elle imaginaire.
 
BOBIN, Christian,
Autoportrait au radiateur, Paris, Ed. Gallimard, 1997.
 
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18 octobre 2014

La confiance

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Faire confiance donne des ailes, la méfiance paralyse. 
La confiance détruit les préjugés, dynamite les soupçons, 
Se rit du qu’en dira-t-on, dissipe malentendus et quiproquos. 
 
Qui fait confiance jamais ne soupçonne, 
N’imagine rien qui ne soit fondé sur le réel, 
Ne prête jamais à l’autre des intentions qu’il n’a pas, 
N’interprète pas de travers, 
Ne rumine rien par-derrière, 
Ne phosphore pas en l’air. 
 
La confiance n’impose pas ses propres idées, 
Ne projette pas ses propres phantasmes, 
Ne met jamais d’étiquettes, 
Refuse de juger, de trancher, de cataloguer. 
 
Faire confiance a priori dissipe tous les a priori 
La confiance se donne d’avance : elle anticipe sur demain. 
La confiance est contagieuse : on se laisse contaminer. 
Elle provoque l’autre à donner sa confiance à son tour. 
 
La confiance engendre la confiance.
La confiance mutuelle : rien ne dilate autant le cœur. 
Donnée l’un à l’autre, elle est source d’une paix 
Qui n’est pas de ce monde. 
Elle fait grandir le meilleur chez l’autre, 
En voyant toujours en lui le plus digne de ... Confiance. 
 
La confiance rend tout possible, 
En voyant toujours le possible encore en germe. 
Elle ne désespère jamais, elle attend toujours davantage, 
Elle provoque toujours le pas suivant. 
Elle rend l’obéissance légère, 
La vie fraternelle joyeuse, l’épreuve supportable. 
 
Elle est le propre de l’enfant. 
L’enfant s’en remet à l’autre, se fie à l’autre, compte sur l’autre. 
 
Désarmante, sa confiance ! 
Être confiant n’est pas, pour l’enfant, une contrainte; 
Faire confiance, c’est simplement être lui-même. 
 
Au-dedans d’une confiance, tout est reçu, accueilli, aimé. 
Hors de la confiance, rien ne passe, sinon de travers, 
Comme venant du dehors et restant au-dehors. 
 
Là où est atteinte la confiance mutuelle, 
Là s’éteint la présence du ciel. 
Mais là où l’on est branché sur la confiance, 
Là le courant de l’Esprit donne sa puissance. 
 
Là où la confiance s’altère, 
Là ne passe plus la lumière. 
Mais là où la confiance jamais ne se lasse, 
Là l’Esprit toujours passe. 
 
Père Daniel-Ange
"Les feux de l’aube, les vois-tu ?" - Fayard.
 
 

17 octobre 2014

Le geste et le cœur

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Il est bon de soigner notre entrée en prière, ce passage.
 
Quand on prie dans une assemblée, des gestes et des paroles, des chants nous aident à nous rassembler, nous disent symboliquement la présence de Dieu qui nous attend.
 
Dans la prière solitaire, on peut reprendre l’un ou l’autre élément de ces rites.  Un signe de croix, une invocation à l’Esprit, par exemple, ou une attitude du corps, attentif, éveillé.
 
Mais ces gestes, ces paroles ne valent que parce que le « cœur » veut ce qu’ils disent : le désir de se dégager de ses occupations ordinaires pour accueillir dans la foi la présence de Dieu.
 
Si on entretient ce désir de se présenter au Seigneur, jour après jour, la vie intérieure va se développer.  Se tenir dans le « fin silence » de Dieu - autre traduction de la « brise légère » - rend sensible aux multiples bruits du monde.

Le besoin de lire les Écritures est avivé.  C’est une grande aventure qui commence…
 
Enseigne-nous ta loi d’Amour
 
Rassemble-nous, Seigneur Jésus,
autour de ta parole et de ton pain.
Que sans cesse nous te rendions grâce
pour la vie que tu nous donnes 
et pour l’espérance qui nous habite.
Enseigne-nous, Seigneur Jésus, ton Évangile, 
ta loi d’amour, Bonne Nouvelle pour aujourd’hui.
Apprends-nous à grandir chaque jour en fils et filles de Dieu, unis à toi.

(Jean Grou, Canada)
 
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15 octobre 2014

Rien ne nous oblige...

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"Je n'irai pas voir les images de décapitations, je n'irai pas voir. Je ne lirai pas les commentaires haineux sous les publications de certains quotidiens après publication de certains faits divers, je ne les lirai pas. Je n'ai plus assez de Nux Vomica en stock, je ne lirai donc plus rien de tout cela.
 
Je ne lirai plus rien sur l'urgence des changements climatiques, cela me plombe le moral. Je ne dirai plus rien sur l'urgence qu'il y a à changer de paradigme, après tout l'humanité toute entière ressemble à un fumeur invétéré persuadé d’échapper au cancer du poumon.
 
Mais je continuerai à vous dire l'urgence de nous dire "je t'aime", je continuerai à vous dire, quitte à passer pour une imbécile, l'urgence qu'il y a à nous partager les petits bonheurs quotidiens. 
 
Je continuerai à vous dire l'humanité, notre humanité. Je continuerai à vous dire cette humanité, dans ses petits gestes, dans ses regards, dans ce qu'elle a de doux, de bon, je continuerai à vous dire que notre humanité, aussi imparfaite soit elle, est ce que nous avons trouvé de mieux pour contrer la barbarie. Je continuerai à croire à cette humanité là.
 
Alors, quitte à passer pour une imbécile, je continuerai, ici à partager des petits bouts de ce qui fait notre quotidien, dans ce qu'il a de mieux, dans ce qu'il a de grand, dans ce que ce quotidien nous fait humain, terriblement humain...
 
Quitte à passer pour une imbécile.
 
Nous marchons tous sur un fil, rien ne nous oblige à passer du côté sombre de la frontière, rien. Rien, ni personne, que nous...
 
Et nous sommes plus nombreux que nous ne l'imaginons.
 
Rien, donc, ne nous oblige à nous polluer le cerveau, le cœur, l'âme avec la noirceur du monde, rien.Rien ne nous oblige à alimenter la noirceur. Rien."
 
Un texte de Martine Cornil (Ancienne journaliste)