07 mars 2015

Abandonner

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On est tenté parfois de tout lâcher : les promesses qu'on a faites, la vocation qu'on a reçue, les engagements qu'on a acceptés.
 
Le poids est trop lourd à porter : toujours des décisions à prendre, des oppositions à affronter, des moqueries à supporter.
 
Qu'il serait doux de vivre au calme, comme tout le monde, sans ce feu intérieur qui pousse constamment à pendre position, à lutter pour que la terre soit plus humaine selon le projet de Dieu.
 
D'autres pourraient, eux aussi, donner leur temps et leur passion !
 
On a envie parfois de tout déposer et de se coucher.
 
Pourquoi serait-ce toujours nous qui portions le poids du jour et qui recevrions tous les coups ?
 
Et si on se trompait ? Et si c'était peine perdue ? Et si le mal gagnait de toute façon ?
 
Un jour ou l'autre, cette tentation-là saisit tous ceux qui donnent tout pour accomplir l'œuvre à laquelle ils ont été appelés.
 
Comme les prophètes, comme tout être humain, Jésus lui-même, au jardin des Oliviers, a été tenté de tout lâcher, par peur. Il a tenu bon en se confiant au Père.
 
Voici le secret aux heures où l'on voudrait tout abandonner : s'appuyer sur Dieu et sur ceux qui nous aiment.  Ils comptent  sur nous et nous font confiance.  Avec eux, nous irons jusqu'au bout de l'œuvre qui reste à achever.
                                                                                             
auteur ? (Edt. du Signe).
 
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06 mars 2015

Qu’aimons-nous dans ceux que nous aimons ?

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J’ai lu le récit fait par une femme sur son père atteint par la maladie d’Alzheimer. Elle publie son livre à compte d’auteur, pour l’entourage et d’éventuels inconnus. C’est une tentative désespérée et réussie de donner à voir la majesté d’une personne que le vieillissement et l’indifférence asilaire ont dépouillée de sa beauté, de son intelligence, de sa liberté, de son passé, de son avenir, bref de tout ce qui fait une personne.

L’amour est là devant le pire, confronté à son propre mystère :
qu’aimons-nous dans ceux que nous aimons ?

Leur force – mais quand ils n’en ont plus ?
Leur charme – mais quand il les a désertés ?
Leur parole – mais quand elle est détruite ?
Qu’est-ce qu’une « personne » ?
Qu’est ce qu’aimer ?
Aimons-nous ceux que nous croyons aimer ?

Questions, questions, questions – et pour les réponses on verra dans une autre vie.
Peut-être. Sûrement. Peut-être.

Christian Bobin
extrait de son journal journal 1996-1997

Pour aller plus loin :  le rejet du grand âge est un scandale (Pape François) ►

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02 mars 2015

Contagion

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" Malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile (…)
 En annonçant l’Évangile, j’offre gratuitement l’Évangile "
(1ère Epître aux Corinthiens 9, 16-18)
 
Et si nous devenions chacun à notre manière, des témoins vivant du Christ tout comme saint Paul, animé du feu de l’Esprit, pour qu’annoncer l’Évangile soit pour nous plus que nécessaire, un surcroît de la Grâce, la joie de faire connaître à tous le bonheur de croire…
 
« Puisque tes Paroles, ô mon Dieu, ne sont pas faites pour rester inertes dans nos livres, mais pour nous posséder et pour courir le monde en nous, permets que, de ce feu de joie allumé par Toi, jadis, sur une montagne, et de cette leçon de bonheur, des étincelles nous atteignent et nous mordent, nous investissent et nous envahissent.  Fais que, comme ''des flammèches dans les chaumes'', nous courions les rues de la ville, nous longions les vagues des foules, contagieux de la Béatitude, contagieux de la joie »
 
Madeleine Delbrêl
 
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27 février 2015

Un chemin de Lumière

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ITINÉRAIRE SPIRITUEL - LE CHRIST PÉDAGOGUE :
 
S'il est un mot largement mis en avant aujourd'hui, c'est bien celui de liberté. N'est-il qu'une revendication d'individualisme ? Il pourrait aussi révéler une insatisfaction face à des systèmes plus ou moins coercitifs. L'Évangile, loin d'être un système, se présente comme chemin de liberté. La manière dont Jésus présente le Royaume dont il vient est pour le moins étrange. Pilate ne saisit pas grand-chose, et les Douze eux-mêmes s'esquivent au moment douloureux de la Passion. Et pourtant à la lumière de la Résurrection pleinement dévoilée en l'Esprit de Pentecôte, le chemin de Lumière est clairement tracé dans ce même Évangile. Il est tracé selon une pédagogie à la fois ferme et délicate. Contemplons le dialogue de Jésus avec la Samaritaine (Évangile selon Saint Jean chapitre 4). Comment ne pas être ému de ces fines touches avec lesquelles le Christ se laisse découvrir ? Rien n'est violemment imposé, tout est finement suggéré.
 
Aux premiers siècles, les Pères de l'Eglise ont souvent exprimé combien Jésus est le Pédagogue de Dieu dans le rayonnement de l'Esprit-Saint. Ils nous ont fait saisir que par étapes nous sommes invités à nous laisser façonner en cet Amour. Savoir ne pas imposer ce que nous sommes – encore moins ce que nous avons –, mais écouter ce que tout autre propose pour faire route ensemble. Ne sommes-nous pas toujours invités à « l'Ecole d'Emmaüs » !
 
P. Philippe Mollac,
Prêtre de Saint Sulpice
 
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"Jésus lui-même les rejoignit et il fit route avec eux"
un bout de chemin à faire ensemble: Coopbelsud W-E Farnières 2015

24 février 2015

Bon sens commun

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Pour vivre en chrétien, il ne suffit pas d'être idéaliste. Tu dois aussi utiliser ton bon sens !

Tu ne peux jamais être chrétien tout seul. Tu as besoin d'un groupe : ta famille, ta classe, ton mouvement de jeunesse, des amis ...

Bien sûr, ta classe ne sera jamais tout entière derrière toi, mais cela ne veut pas dire qu'avec quelques-uns tu doives former un petit groupe et te couper des autres. Tu n'es pas meilleur que les autres. Naturellement, il doit aussi y avoir un travail en profondeur.

Moi non plus, je ne pourrais pas être chrétien tout seul à cause du Christ et des évêques que je peux rencontrer. J'ai besoin de tant de chrétiens autour de moi qui me demandent : Dis-nous quelque chose de Jésus.  
Cherche des gens qui prient avec toi, qui partagent des expériences et qui se posent la question : comment pouvons-nous nous aider dans les semaines qui viennent ? 

Face à quelqu'un qui ne veut rien savoir de ta foi, ou qui te la reproche, tu ne dois pas toujours commencer par brandir cette foi. Ne te demande pas : Comment ma foi me permettra-t-elle de progresser avec cette personne ? Pose-toi la question : Qu'est-ce que je dois faire pour rendre cette personne plus heureuse ?

Parfois la réponse sera que tu fais mieux de te taire. Jésus s'est tu souvent, Lui aussi...

Te fâcher est toujours un gaspillage d'énergie pour toi et pour l'autre. Si tu te fâches quand même, subis-en les conséquences...
 
De plus, les accompagnateurs et les adultes sont tenus de te donner des modèles grâce auxquels tu puisses voir comment vivre en chrétien. Des modèles qui vivent près de toi, mais aussi les grandes figures et les saints qui appartiennent à l'histoire. François, Don Bosco, Martin Luther King, Romero. Ils te donneront plus de feedback que tu ne le penses.
 
Naturellement tu as besoin d'adultes qui sont et qui osent être des adultes. Qui n'ont pas besoin de jeans ou d'un t-shirt rock pour travailler avec des jeunes. Qui n'essaient pas à tous prix de faire sympa. Des gens qui sont ouverts à tout ce que disent les jeunes, qui les respectent, qui ne racontent pas des bobards quand tu poses des questions difficiles.
 
Comme jeune tu dois vraiment faire confiance à quelqu'un. Les jeunes qui ne se savent aimés de personne ne peuvent pas tenir le coup. L'adulte doit pouvoir fréquemment redonner confiance - ce qui veut dire aussi : pardonner et donner une nouvelle chance. Sinon, tu te sens paralysé comme un lièvre dans la lumière d'un phare...
 
Alors finalement, est-ce que ça vaut encore la peine d'être chrétien ? Oui, l'humanité ne progresse que parce qu'à toutes les époques quelqu'un était là, qui s'est levé et qui a dit : Ça vaut encore la peine !
 
Cardinal G Danneels – "Qui est Dieu pour vous ?"
 
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