19 août 2015

Compétition

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On est en train de courir le plus vite possible dans la pire des directions. La direction de la compétition,  la direction de la destruction des uns par les autres, c’est une folie totale.

Ce qui me semble par exemple monstrueux, c’est de penser que l’on a pris comme moteur de notre société occidentale la compétition,  il faut être meilleur que l’autre pour passer devant l’autre…

Mais songeons à ça : pour devenir moi,  j’ai besoin du regard de l’autre,  j’ai besoin de tisser des liens et par conséquent je suis en train de me suicider.

C’est ça qu’on devrait nous dire : toute compétition est un suicide.
 
Albert Jacquard
 
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16 août 2015

La sobriété

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"La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire ; car, en réalité ceux qui jouissent plus et vivent mieux chaque moment, sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cher-chant toujours ce qu’ils n’ont pas, et qui font l’expérience de ce qu’est valoriser chaque personne et chaque chose, en apprenant à entrer en contact et en sachant jouir des choses les plus simples. Ils ont ainsi moins de besoins insatisfaits, et sont moins fatigués et moins tourmentés.
 
On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière.
 
Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie."
 
Pape François
(encyclique Laudato si')

13 août 2015

La joie

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" « Conquérir sa joie vaut mieux que de s’abandonner à la tristesse. » notait Gide le 12 mai 1927 dans son Journal. 
 
Qu’est-ce que la joie ? Une façon pleine, satisfaite, reconnaissante d’habiter l’existence. 
 
Le joyeux ne manque de rien. Pourtant il n’a pas tout – qui possède tout ?  En revanche, il se contente de ce qu’il a. Mieux : il s’en délecte. 
 
Le joyeux n’éprouve pas de frustration.  Alors qu’au déçu, au déprimé, au mélancolique, au fatigué, tout fait défaut. 
 
Si la tristesse est conscience d’une absence, la joie est conscience d’une présence. Quand la tristesse vise ce qui n’existe pas ou plus – chagrin d’avoir perdu quelqu’un, dégoût de se savoir faible, mortel, impuissant, limité -, la joie découle d’une plénitude. Elle crie notre plaisir d’être vivants, là, éblouis par ce qui nous entoure. 
 
Se réjouir et jouir, telle s’avère la joie. Elle ne demande rien, elle ne déplore rien, elle ne se plaint de rien. Elle célèbre. Elle remercie. La joie est gratitude.
 
Quelle légèreté nous apporte la joie en nous délestant de ce qui nous alourdit, ambitions, regrets, remords, obsessions, amertumes, illusions, prétentions ! 
 
Notre époque n’aime pas la joie. Elle aime l’étourdissement et le divertissement, ces pratiques qui nous arrachent à l’ennui ou l’affliction sans approcher la joie. Dans le joyeux, elle ne voit qu’un abruti, jamais un sage. 
 
Or, il y a une sagesse de la joie. Heureux de vivre, non seulement je consens mais j’aime: je consens à ce qui existe et j’aime ce qui tombe sous mes sens. J’épouse et j’adore l’univers."
 
Eric-Emmanuel Schmitt
(Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent)
 
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11 août 2015

Basculement

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L’humanité semble s’enfoncer dans l’histoire comme un aveugle sourd et muet qui cherche désespérément sa route. Elle est incapable de demander son chemin à qui que ce soit. Sourde, elle ne peut se laisser conduire par les bruits du vent et de la mer. 

Pourtant, à certaines heures de son destin, du plus profond de cette humanité monte, mêlé aux affres de la misère, le cri d’un peuple qui souffre.

Il réclame sans doute le pain, mais surtout des lendemains où des hommes érigeront la justice en première urgence. 

Ce sont ces hommes-là qui créent les avancées de l’histoire et la font basculer dans la fraternité.
 
Père Joseph
 
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08 août 2015

L'Âme du monde

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Un Sage prit la parole et dit :
 
« Apprenez à accueillir et à aimer vos fragilités. La faille de l’être, c’est la béance par laquelle la vie nous relie les uns aux autres par l’amour. Ne nous relions pas seulement aux autres par la synergie de nos forces et de nos dons, mais aussi, et surtout, par la complémentarité de nos manques et de nos faiblesses. La Vie veut que nous ayons besoin les uns des autres et que nous puissions nous soutenir dans l’amour. L’Âme du monde a fait ainsi : chaque être est doté d’un don qui lui permet d’être un soutien, une consolation ou une lumière pour les autres ; mais aussi d’une faille, d’une fêlure, d’une fragilité, qui réclame l’aide d’autrui. »
 
Frédéric Lenoir « L’Âme du Monde »
 
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