08 juin 2015

Se créer une âme amicale...

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Il est un bon moyen de se créer une âme amicale : le sourire.
 
Pas le sourire ironique et moqueur, le sourire en coin de lèvres, qui juge et rapetisse. Mais le sourire large, net, le sourire scout à fleur de rire. Savoir sourire : quelle force ! Force d’apaisement, force de douceur, de calme, force de rayonnement. Un type fait une réflexion sur ton passage… tu es pressé… tu passes… mais souris, souris vastement.  Si ton sourire est franc joyeux, ton type sourira aussi… et l’incident sera clos dans la paix… Essaie.
 
Tu veux faire à un camarade une critique que tu juges nécessaire, lui donner un conseil que tu crois utile. Critiques, conseils, choses dures à avaler. Mais souris, compense la dureté des mots par l’affection de ton regard, le rire de tes lèvres, par toute ta physionomie joyeuse. Et ta critique, ton conseil porteront mieux… parce qu’ils n’auront pas blessé.
 
Il est des moments où, devant certaines détresses, les mots ne viennent pas, les paroles consolatrices ne veulent pas sortir… Souris avec tout ton cœur, avec toute ton âme compatissante. Tu as souffert et le sourire muet d’un ami t’a réconforté. Tu ne peux pas ne pas avoir fait cette expérience. Agis de même pour les autres.
 
Christ quand ton bois sacré me harasse et me déchire, donne-moi quand même la force de faire la charité du sourire. 
 
Car le sourire est une charité.
 
Souris à ce pauvre à qui tu viens de donner deux sous…, à cette dame à qui tu viens de céder ta place…, à ce monsieur qui s’excuse parce qu’il t’a écrasé le pied en passant. Il est malaisé parfois de trouver le mot juste, l’attitude vraie, le geste approprié.
 
Mais sourire ! C’est si facile… et cela arrange tant de choses ! Pourquoi ne pas user et abuser de ce moyen si simple? Le sourire est un reflet de joie. Il en est source. Et là où la joie règne – je veux dire la vraie joie, la joie en profondeur et en pureté d’âme – là aussi s’épanouit cette « âme amicale ». Soyons des porteurs de sourires, et par là des semeurs de joie.
 
Guy de Larigaudie
 
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06 juin 2015

La paix du coeur

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Dans la paix du cœur se dissipent les inquiétudes sur soi-même
et tu vas jusqu'à découvrir à quel point tu te réalises dans une vie donnée…
Tu t'interroges : mais où est la source à laquelle puiser un tel élan ?
Elle est dans la mystérieuse présence d'un amour.
 
Le plus important pour toi est de découvrir que Dieu t'aime.
Là est la source. Et son amour est présence et pardon.
Il t'aime, même si tu penses ne pas l'aimer.
Et viendra un jour où tu lui diras :
je t'aime, peut-être pas comme je voudrais, mais je t'aime…
 
Par son Esprit Saint, le Ressuscité traverse, pour le transfigurer,
même le plus déconcertant en toi.
Les pessimismes que tu portes sur toi-même se dissolvent.
Fais la chasse aux impressions sombres que peut secréter l'imagination.
 
Et s'éclaire la paix du cœur.
Chante mon âme : je suis au Christ, je suis du Christ.
Imperceptible changement au-dedans,
la transfiguration de l'être se poursuit au long de l'existence.
Elle donne de vivre dans le moment présent,
elle fait de chaque jour un aujourd'hui de Dieu.
 
Déjà sur la terre, elle est le commencement de la Résurrection,
le début d'une vie qui n'a pas de fin.
Pensais-tu qu'en toi le sable d'un désert avait recouvert l'amour ?
 
Des déserts intérieurs, il y en a.
Mais est-il nécessaire de s'y arrêter ?
Sur une terre aride fleurit l'amandier…
 
Et s'il y avait moins de déserts qu'on le suppose...
 
 
Frère ROGER
(Extrait de la Lettre de Russie - Taizé, 1989)
 
 

03 juin 2015

Le Pardon

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Pardonner suppose l'oubli de soi, l'attention aux autres.
L'humilité, le dépouillement, le courage.

Pardonner, ce n'est pas oublier
ou, comme on dit, "passer l'éponge".
L'offense laisse toujours des traces.

Pardonner, ce n'est pas faire une sorte de marché :
reconnais m'avoir offensé, alors je te pardonnerai
(ou à Dieu : je reconnais t'avoir offensé, alors, Toi, pardonne-moi).
Donnant, donnant.

Non. Le pardon est un cadeau.
Il ne vise même pas l'équilibre ou la réciprocité.
Le pardon est gratuit. Il est un don - et même, selon l'étymologie -,
le don au dessus de tous les dons.
Un acte de pur amour.

Pardonner, c'est aimer sans mesure et sans calcul.

"Aimer quand bien même nous ne sommes pas aimés,
pardonner même quand notre pardon n'est pas reçu
",
dit le cardinal Lustiger (Radio Notre-Dame, 1984).

Le pardon rajeunit, et libère.
Il est une source :
la source des réconciliations,
la source de la paix,
la source de la joie.

Comme la prière. Avec la prière.
Pardonner sans prier risque de n'être qu'une générosité passagère.
Comme prier sans pardonner risque de n'être que du vent.

Jean-Pierre Dubois- Dumée
(Prier avec les mots de tous les jours)

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29 mai 2015

Construisons une terre d’espoir !

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Et il faudra nous dire chaque jour que les forces qui peuvent nous soulever sont immenses, que notre volonté d’amour a une puissance insoupçonnée, que nous pouvons, si nous le voulons, toujours reconstruire.
 
Et il faudra nous dire chaque jour, qu’il faut parler d’amour, qu’il faut savoir, tout risquer pour défendre une vérité, un principe de fraternité. Et qu’il faut parfois accepter de se battre pour défendre l’amour vrai.
 
Nous pouvons toujours, à côté d’un arbre mort, planter un arbre de vie.  

Parce que la froide raison ne suffit pas à l’homme. 

Elle n’est qu’une terre qui a besoin d’eau pour germer. L’eau, c’est l’amour, les autres, l’espoir, la croyance que demain, en chaque homme, le neuf et le beau auront surgit. C’est la certitude absolue que l’homme peut vivre en paix avec lui et avec les autres.
 
Plantons un arbre de vie, donnons de l’eau à la terre.
 
Martin GRAY
 
 
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28 mai 2015

Les deux grenouilles

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Voici une histoire racontée par Baden-Powel pour nous aider tous à ne pas baisser les bras.

À une époque où l'on n’avait pas de frigidaire, ni de tank à lait, deux grenouilles se levèrent un matin et partirent faire leur footing à travers prés. Elles arrivèrent ainsi auprès d'une grande jatte pleine de crème. En voulant regarder à l'intérieur, elles y tombèrent. L'une s'écria : "Voici une espèce d'eau que je ne connais pas ! Comment pourrais-je nager dans un tel liquide ? Cela ne vaut pas la peine d'essayer !" C'est ainsi qu'elle se laissa couler au fond de la jatte et s'y noya faute de courage et d'énergie. Elle était défaitiste : "Je suis foutue, je suis foutue" disait-elle. Elle a coulé !

L'autre, au contraire, se débattit dans la crème, se mit à nager, vigoureusement et, toutes les fois qu'elle se sentait couler, elle luttait avec plus de courage pour se maintenir à la surface, en se disant : "J'en sortirai, j'en sortirai !" À la fin, juste au moment où, à bout de forces, elle allait abandonner la partie, il se produisit une chose curieuse : elle avait tant nagé, tant pataugé, tant brassé la crème de ses quatre pattes, que bientôt, celle-ci se trouva transformée en beurre. Et la grenouille eut la surprise de se voir assise en sûreté au sommet d'une belle motte jaune. Alors elle poussa un cri de victoire.

Un jour où Stan Rougier racontait cette histoire à un groupe de jeunes, l'un d'eux demanda : "C'était quoi, son cri de victoire ?" Un autre répondit vigoureusement : "Croa… Crois !"

Baden-Powel disait à ses scouts : "Quand tu verras que ça va mal, souris, chantonne au-dedans de toi et répète-toi : ‘ne lâche pas, ne lâche pas !’ Et tu verras, la victoire est à toi !"

Paraboles d'un curé de campagne - Pierre Trevet

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