16 janvier 2008

Discerner les temps où nous sommes

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      Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur… Porteurs d’un message de salut qu’il leur faut proposer à tous, la communauté des chrétiens se reconnaît réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire… 
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Pour mener à bien sa tâche, l’Eglise a le devoir à tout moment de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future… Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique… Marqués par la situation complexe du monde actuel, un très grand nombre de nos contemporains ont beaucoup de mal à discerner les valeurs permanentes … Une inquiétude les saisit et ils s’interrogent avec un mélange d’espoir et d’angoisse sur l’évolution actuelle du monde. Celle-ci jette à l’homme un défi… 
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L’Eglise, quant à elle, croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation. 
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Concile Vatican II  -  Gaudium et spes 1,4,10 (trad. alt.)

 

15 janvier 2008

Solidarité

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En diabolisant les clandestins, les demandeurs d’asile, les étrangers mais aussi les minimexés, les chômeurs… qui profitent tous du système, on détourne notre attention des véritables failles du système qui permettent à certains de gagner des millions en quelques secondes sans en rétrocéder un franc à l’État, en détruisant la production donc l’emploi. Le tout au vu de tous, en toute légalité. C’est à cause de la spéculation financière que des pays fragilisés se retrouvent étouffés sous des crises économiques insurmontables qui obligent leurs habitants à partir vers d’autres cieux. Parlons-en aussi.
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 Raymonde Harchies  - Solidarité Mondiale

La solidarité est la tendresse des peuples.
Dom Helder Camara

« L’espérance que nous prêchons aux pauvres est destinée à leur rendre leur dignité et à les encourager à être eux-mêmes, les artisans de leur propre destin. »
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« On a persécuté et attaqué cette partie de l’Église qui s’est mise du côté du peuple pauvre et qui a pris sa défense ». « C’est à partir des pauvres que l’Église pourra exister pour tous ».
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« Une Église qui ne s’unit pas aux pauvres pour dénoncer, à partir d’eux, les injustices qu’on leur a fait subir, n’est pas la véritable Église de Jésus-Christ ».
« Il n’y a aucun honneur pour l’Église à entretenir de bonnes relations avec les puissants. L’honneur de l’Église, c’est que les pauvres la sentent à eux ».
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Mgr Romero
tombé sous les balles des militaires le 24 mars 1980
tandis qu’il célébrait la messe…

12 janvier 2008

Aimer, c'est libérer !

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On parle beaucoup d'amour, on ne parle pas assez d'aimer.  Nous devons aimer pour vivre en aimant.  Cela paraît évident, mais trop nombreux sont nos refus d'aimer, d'être aimé, de nous aimer nous-mêmes. 
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Recherchons donc simplement à recevoir les temps de notre vie comme des champs d'amour que nous devons travailler pour y semer la vie.  Dieu a besoin de nous, tel que nous sommes.  Il compte sur notre transparence pour devenir au monde.  Cette dimension de l'incarnation est la plus belle preuve de son amour.  C'est aussi la plus grande de nos responsabilités.  Travaillons donc cette transparence pour qu'Il puisse ainsi, à travers nous, toucher le monde.  Laissons-nous faire et pour nous abandonner à Lui, sachons nous abandonner à nous-mêmes.  Nous avons trop besoin de vérité pour exister vraiment. 
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Moi et moi-même, moi et Dieu, moi et les autres, tout nous parle de ce constant besoin d'être des êtres en relation, ce constant besoin de nous relier pour vivre. 
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Dieu, les autres et moi, voilà le chemin trinitaire de notre vie où nous devons garder le juste équilibre.   Un juste équilibre, qu'il n'est jamais facile à tenir.  Souvent, on est tenté de garder le milieu, de faire comme si tout était bien et pourtant, c'est là, dans ces lieux stériles, que la vie cesse de se renouveler.  Tout se fige.  Il faut sans cesse avancer, pas forcément à grand pas mais en nourrissant notre volonté d'aller plus loin. 
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Le danger des extrêmes est lui aussi tout aussi dangereux.  Garder l'équilibre, c'est éviter l'aveuglement des certitudes, c'est oser la possibilité de l'opposé, du différent, de l'étranger.  C'est garder notre capacité d'étonnement, de changement.  C'est vivre la différence de la nouveauté.
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Grande est notre capacité d'aimer.  Elle est le talent de notre humanité.  A nous de redécouvrir ce don, cette force.  A nous de devenir des ouvriers de l'Amour.
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Mais nous ne saurons partager ce présent que dans la liberté.  Elle est la chaleur du verbe aimer, elle en est le fruit et la volonté.  Aimer, c'est libérer.  C'est permettre à l'autre de naître, c'est lui donner la vie.
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L'amour que l'on partage, l'amour que l'on ressent, ne l'est vraiment que dans le respect et la liberté.  Ne forçons pas l'amour.  Ne l'imposons pas.  L'amour ne sera jamais un combat mais un don qui ne peut se partager que dans la mesure où il se reçoit.  L'amour est un choix qui détermine la vie et qui impose qu'on lui abandonne tout le reste.  C'est dans cet abandon qu'il libère et nous fait prendre conscience de notre puissance.
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Choisir d'aimer, c'est vouloir vivre libre.
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Non pas hors de toute contrainte, mais au contraire, plongé dans nos réalités, l'amour donne la juste mesure des évènements et nous oblige à renouveler les "ouis" de nos engagements. 
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Aimer c'est libérer.  Libérer, c'est aimer.  Voilà les verbes que je vous confie en vous invitant à les articuler à votre quotidien.  Au travers de vos actions, au fil de vos engagements, soyez généreux et patients. 
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Confiez la vie et bénissez là.  Toujours et partout.

A+

 

08 janvier 2008

L’Eglise que j’aime.

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Celle qui est convaincue que le Christ est le port et qu’elle n’en est que le phare.
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Celle qui préfère être semeuse d’espérance plutôt que glaneuse de peurs.
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Celle qui dit honnêtement et sans arrogance :
 
« Nous sommes un peuple en marche vers une fin commune et nous devons cheminer la main dans la main, boire à la même fontaine et traverser les mêmes périls ».
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Celle qui ne m’offre pas un Dieu congelé et figé, mais un Dieu vivant, présent et que nous pouvons découvrir à tout moment, parce que c’est un Dieu inépuisable.
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Celle qui craint davantage pour ceux qui ne bougent pas, de peur de pécher, que pour ceux qui ont péché parce qu’ils marchaient.
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Celle qui me parle plus de la liberté que de l’obéissance, de l’espérance que de l’autorité, du Christ que d’elle-même, de la faim des pauvres que de la collaboration avec les riches, d’aujourd’hui que d’hier.
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Celle qui se préoccupe davantage d’être authentique que nombreuse, d’être simple et ouverte à la lumière que d’être puissante, d’être œcuménique que d’être dogmatique.
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Celle qui m’offre un Dieu si semblable à moi que je peux jouer avec lui, et si différent que je peux trouver en lui ce dont je ne saurais même rêver.
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A d’autres, un visage différent de l’Eglise pourra plaire davantage.
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Moi, je l’aime comme cela parce que c’est ainsi que je vois en elle avec certitude la présence vivante du Christ ami de la vie, lui qui est venu, non pour juger mais pour sauver ce qui était perdu.

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Juan ARIAS

06 janvier 2008

L’étoile et les mages : dans notre vie d’aujourd’hui

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« Tous les chercheurs ont cette faim, cette soif.
Partir et chercher, encore et toujours.
Je ne peux m’empêcher de penser
Que la foi, elle aussi, est une recherche
Et qu’elle doit nous mettre en partance,
Faire de nous des marcheurs.
Il faut avoir une âme de nomade
Pour trouver Dieu. »
-
Théodore Monod, dans la revue « Prier », juillet-août 1999

Acceptons-nous d’être des nomades ?
Sommes-nous prêts à abandonner nos habitudes, notre confort, nos certitudes, sans savoir précisément où nous allons ?
Nous sommes-nous préparés à reconnaître l’étoile, à lui faire confiance ?

Seigneur,
je ne veux pas me contenter de ce que je suis aujourd’hui,
de mes certitudes, de ma médiocrité.
Seigneur, donne-moi d’avoir
« faim et soif de partir et de chercher, encore et toujours ».

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