26 novembre 2008

« Jésus disait...qu'il faut toujours prier »

Saint Basile (vers 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église  - Homélie 5 (trad. Eds. Ouvrières rev.)

source : www.levangileauquotidien.org


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 Il ne faut pas restreindre ta prière à la seule demande en paroles.
 
Dieu, en effet, n'a pas besoin qu'on lui tienne de discours ; il sait, même
si nous ne demandons rien, ce qui nous est utile. Qu'est-ce à dire ? La
prière ne consiste pas en formules ; elle englobe toute la vie. « Soit que
vous mangiez, soit que vous buviez, dit l'apôtre Paul, quoi que vous
fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1Co 10,31). Es-tu à table ?
Prie : en prenant ton pain, remercie celui qui te l'accorde ; en buvant ton
vin, souviens-toi de celui qui t'a fait ce don pour te réjouir le coeur et
soulager tes misères. Le repas terminé, n'oublie pas pour autant le
souvenir de ton bienfaiteur. Quand tu mets ta tunique, remercie celui qui
te la donne ; quand tu mets ton manteau, témoigne de l'affection à Dieu qui nous fournit des vêtements appropriés pour l'hiver et l'été, et pour
protéger notre vie.
 
      Le jour terminé, remercie celui qui t'a donné le soleil pour les
travaux de la journée et le feu pour éclairer la nuit et pour pourvoir à
nos besoins. La nuit te fournit des motifs d'actions de grâces ; en
regardant le ciel et en contemplant la beauté des étoiles, prie le Maître
de l'univers qui a fait toutes choses avec tant de sagesse. Lorsque tu vois toute la nature endormie, adore encore celui qui nous soulage par le
sommeil de toutes nos fatigues et nous rend par un peu de repos la vigueur de nos forces.
 
      Ainsi tu prieras sans relâche, si ta prière ne se contente pas de
formules et si au contraire tu te tiens uni à Dieu tout au long de ton
existence, de manière à faire de ta vie une prière incessante.

21 novembre 2008

Les enfants

De Khalil Gibran


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Et une femme qui portait un enfant dans les
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ras dit, parlez nous des enfants.

Et il dit :
 
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel
De la Vie à elle même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous,
Ils ne vous appartiennent pas.
 
Vous pouvez leur donner votre amour
Mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
 
Vous pouvez accueillir leurs corps
Mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,
Que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
 
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
Mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière,
Ni ne s'attarde avec hier.
 
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
Comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini,
Et Il vous tend de Sa puissance
Pour que ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer
Soit pour la joie;
Car de même qu'il aime la flèche qui vole,
Il aime l'arc qui est stable.

18 novembre 2008

Le sens spirituel de l’écoute mutuelle

 de  Robert Guelluy 


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Ce que nous avons à faire, c’est écouter Dieu parlant dans l’autre, et pas seulement écouter l’autre.
 
Pas seulement être attentif au voisin
- ce qui est déjà énorme comme effort -
mais être attentif à Dieu
se dévoilant dans le voisin.
 
Vous voyez combien ce dialogue
est une forme exigeante du recueillement
et le critère de l’authenticité du recueillement.

 

16 novembre 2008

On ne naît pas chrétien, on le devient.

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Si les chemins sont variés pour le devenir, celui des enfants est souvent balisé par la catéchèse. S'appuyant sur une expérience de   terrain quel constat pouvons-nous faire ? 

 Aujourd'hui

 Si les familles, premiers éducateurs de leurs enfants sont moins  nombreuses qu'hier à proposer la foi, elles restent majoritairement convaincues que l'enfant a besoin de grandir harmonieusement dans sa tête, dans son corps et dans son cœur. Le catéchisme va permettre ce mûrissement, cette ouverture aux autres, à l'Autre : Dieu.

 Pour d'autres familles, le choix est laissé à l'enfant. Il est libre de se préparer aux sacrements mais se retrouve seul pour assumer ses engagements de chrétien : le voilà dans une impasse car on n'est pas chrétien tout seul.

 D'autres situations existent bien sûr, comme celles des familles séparées, recomposées ou éprouvées. Elles doivent assumer ces   bouleversements qui les touchent et sont parfois loin de reconnaître le Christ comme Celui qui vient nous rejoindre dans l'épaisseur de nos vies humaines.

 Mais l'horizon des enfants ne se limite pas à leurs familles. 

Aujourd'hui plus qu'hier, les enfants évoluent dans un milieu pluri-culturel, pluri-religieux, enrichissant dans sa diversité mais où il n'est pas facile d'être chrétien. L'enfant s'interroge, est interrogé dans sa foi par son entourage. Ces confrontations sont autant de prises de conscience du sens de sa vie.

 Beaucoup de loisirs s'offrent aux enfants. Les emplois du temps s'en trouvent de plus en plus compliqués à gérer. Ils " zappent " d'une activité à l'autre et le caté est considéré comme une activité supplémentaire.

 La réduction du temps de travail donnera-t-elle aux parents plus de disponibilité pour le dialogue et pour l'éducation religieuse ou faut-il craindre une " RTC " (Réduction du Temps pour la Catéchèse), liée aux sollicitations trop nombreuses et aux emplois du temps parfois différemment surchargés ?

 S'agit-il aujourd'hui de cultiver les loisirs, de donner des repères culturels, des valeurs morales ou de transmettre la foi à la suite du Christ ?

 Pour accompagner les enfants à devenir chrétiens, les catéchistes -  par catéchistes j'entends tous ceux qui jouent un rôle dans la transmission catéchétique : prêtres, laïcs, animateurs de terrain comme responsables - ont un rôle important à jouer auprès des familles et même au-delà, en complément de celles-ci.

 La catéchèse est un acte ecclésial où l'ensemble de la communauté chrétienne doit contribuer à sa mise en place, son fonctionnement, son devenir.  Ainsi l'enfant catéchisé, pourra, au sein du peuple de Dieu, trouver et prendre sa place en célébrant avec les autres.  L'enjeu actuel du catéchisme n'est-il pas d'amener les enfants à une réelle expérience de Jésus dans leur vie ?

 Fini le temps où prêtres et religieuses " faisaient " seuls le catéchisme. Aujourd'hui les catéchistes sont des hommes et des femmes qui acceptent de témoigner de leur foi auprès des enfants. Ils sont appelés pour annoncer la Parole de Dieu à la suite des apôtres.  C'est bien le Christ qu'il s'agit d'annoncer et de suivre.  Même s'il n'est pas obligatoire de tout savoir, d'avoir réponse à tout, ils ne peuvent sur leur simple bonne volonté transmettre la foi et parler " de " Dieu si eux-mêmes ne parlent pas " à " Dieu dans la vie de foi qui les anime.

 Les enfants nous questionnent, nous bousculent, nous invitent à  donner comme eux, notre vrai visage de chercheur de Dieu, à la suite du Christ, animés par l'Esprit.  Quelle richesse d'accompagner les enfants mais aussi les adultes sur un chemin de foi !  Ils nous donnent autant qu'ils reçoivent.

 Aujourd'hui la formation des catéchistes est un passage quasi obligé pour permettre un apport biblique, théologique, spirituel, pastoral et s'enrichir ainsi des expériences de foi de chacun en préparant les rencontres avec les enfants.

 Demain

 Forts de ces expériences, il nous faut envisager l'avenir. Nous pouvons avoir confiance, mais il nous faut inventer. En effet, des  innovations pastorales sont à apporter pour rencontrer l'autre dans sa quête parfois balbutiante de Dieu.

 Au niveau du rythme des rencontres, inventons des temps de catéchèse où parents et enfants se retrouvent, pour découvrir le Christ.  Ainsi certains parents pourront, à travers leur enfant, recommencer un chemin de foi, d'autres s'investiront davantage lors de rencontres, non plus d'une heure hebdomadaire, mais pour des temps plus importants mais moins fréquents.

 Soyons audacieux pour mettre en œuvre de nouvelles pratiques. Pensons à déscolariser le catéchisme. Soyons attentifs à individualiser les demandes de sacrements pour ouvrir un véritable chemin de foi pour la vie.

 Ayons confiance en l'Esprit-Saint qui guide et accompagne la vie de tout être, sans oublier d'encourager et de soutenir les familles qui font la démarche aujourd'hui d'inscrire leur enfant au catéchisme.

 Pour que la proposition de foi reste actuelle, n'hésitons pas à nous remettre en question, travaillons la Parole pour qu'elle nous travaille.

 Après-demain

 Sans doute les nouvelles technologies se développeront elles dans la pastorale catéchétique pour servir utilement la transmission de la foi.  Mais l'homme - et " tout homme est une histoire sacrée " -sera toujours le vivant témoin du Christ.

 Je crois à une catéchèse qui rend heureux, et donne sens à la vie. Le catéchiste doit être patient : il sème sans toujours voir les fruits, mais l'Esprit est à l'œuvre.


 Marie-Hélène Jachiet

déléguée diocésaine à la Catéchèse du diocèse de Créteil
1er septembre 2001
Source:  http://www.portstnicolas.org

15 novembre 2008

LA SOUFFRANCE PEUT- ELLE DEVENIR CHEMIN DE CROISSANCE ?

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                                Souffrance, maladie. Des réalités auxquelles tout être humain est confronté tôt ou tard. Des réalités qui sont au cœur de nos vies.  Comment les vivre ?  Pourquoi certaines personnes surmontent-elles l’épreuve en gardant confiance et en vivant sereinement ?  Que manque-t-il à celles qui semblent  se traîner dans l’existence, écrasée par ce qui leur advient ?

                                « Espérer contre toute espérance ».  La formule est belle, biblique.  Mais comment espérer lorsqu’on passe par l’épreuve ?  Notre vie spirituelle ne se joue- t- elle pas au cœur de cette confrontation ?  La maladie et plus généralement la souffrance, ne peuvent-elles pas être une occasion de grandir, comme toute expérience humaine ?

                                A ces questions, les grandes religions et les philosophies ont tenté d’apporter des réponses.  Le christianisme les éclaire en renvoyant au mystère pascal, ce passage de la mort à la vie à travers la crucifixion, la mort et la résurrection de Jésus.  Une telle espérance permet de croire en la vie,  de composer avec elle,  de la vivre,  quelque soit le poids des morts quotidiennes. 

Comment espérer ?  La réponse se trouve sans doute enfouie dans les récits d’épreuves, de luttes et d’espérance que nous trouvons dans la Bible, pour nous chrétiens.  L’histoire du peuple de Dieu,  de l’Exode jusqu’à nous aujourd’hui, est un long cycle d’épreuves qui permet à des semences d’espérance de germer au cœur de nos vies de femmes et d’hommes.

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Michel Van Herck - Revue : Visiteurs de Malades


tiré de "Aube Nouvelle" 11/2008 - revue coop Liège