13 février 2009

Visage de Dieu


A quoi me servirait de contempler le visage de Dieu
si je ne m'étonne de celui de mes frères?
En vérité il y a, tout autour de moi,
la multitude des visages de Dieu,
visage de joie et visage de souffrance,
visage d'enfance et sisage de rides,
visage de transparence et visage de paix,
visage de tristesse et visage d'espérance...

12 février 2009

ouvre ta porte ...

Sans titre 1


Si nous laissons le visiteur s'avancer, il va s'introduire dans notre vie. Nous avons peur de cette aventure,  car nous qui étions trop sûrs de ce que nous allions lui proposer,  nous ne savons pas ce qu'il va nous demander,  nous donner.   Assurément ce ne sera pas ce que nous avions prévu, et nous craignons cet inattendu.
 
Accueillir, c'est accepter ce qui est autre, quelqu'un d'autre, autre chose.  Plus grave encore, c'est laisser s'ouvrir la possibilité que cet autre vous rende autre à votre tour.  Qui ne fait pas cette expérience quand il aime ?   Ce n'est pas moi qui vais par mon accueil imposer mes conditions à celui qui vient,  mais ce sera peut-être lui qui me changera. L'entreprise est si compromettante qu'elle peut bien provoquer réflexe de défense et réaction de panique. 
 
 
Pourtant si l'on s'engage dans cette aventure de l'accueil, on s'ouvre la possibilité de connaître autrui, de recevoir dans sa vie une vie différente, de faire naître ensemble quelque chose de nouveau qui sera l'amitié ou l'amour, l'échange ou l'enfant.   Qui pourra être aussi la foi.   Celui qui s'ouvre totalement à l'autre qui vient vers lui saura accueillir le visiteur qui frappe à la porte pour venir rompre le pain et nous partager sa vie.   
 
Serait-ce que l'accueil ne devient possible qu'avec la visite de celui qui, venu peur nous livrer sa vie, sait perdre la sienne en prenant la nôtre ?

 

10 février 2009

La Beauté humaine

 Auteur : Jean Vanier


 


La Beauté humaine

c'est de s'accepter enfin tel qu'on est.
Ne plus vivre dans les rêves ou les illusions,
dans la colère ou la tristesse,
ne plus rien avoir à prouver,
ne plus avoir besoin de fuir ;
avoir le droit d'être soi-même.
 
C'est alors qu'on se découvre aimés de Dieu,
précieux à ses yeux.
 
Peut-être n'est-on pas appelés
à faire de grandes choses de sa vie,
à briller comme un soleil,
mais on est appelés à aimer et à s'aimer.
 
Chacun où on en est,
comme on est,
avec ses fragilités,
ses handicaps.
On est appelé
à accueillir et aimer
et à communiquer
ainsi la vie.

 

29 janvier 2009

La Parole de Dieu, une source inépuisable

Source: http://www.interbible.org


Pourquoi disons-nous que la bible est parole de Dieu? Parce qu'elle nous inspire? Et comment? 

Nous proposons à votre réflexion un texte d'une qualité et d'une richesse exceptionnelles.  Il a été écrit au IVe siècle par le diacre saint Éphrem.


sanstitre16

 


Qui est capable de comprendre toute la richesse d'une seule de tes paroles, ô Dieu? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons, tout comme les gens assoiffés qui s'abreuvent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, tout comme sont nombreuses les perspectives de ceux qui l'étudient.

     Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu'il aime. Et il a caché dans sa parole tous les trésors pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu'il médite. Sa parole est un arbre de vie qui, de toutes parts, te tend des fruits bénis; elle est comme ce rocher ouvert dans le désert, qui devint pour tout homme, de toutes parts, une boisson spirituelle: « lls ont mangé un aliment spirituel, et ils ont bu un breuvage spirituel. » (1 Co 10, 3-4)

      Que celui qui obtient en partage une de ces richesses n'aille pas croire qu'il n'y a dans la parole de Dieu que ce qu'il y trouve; qu'il se rende compte plutôt qu'il n'a été capable d'y découvrir qu'une seule chose parmi bien d'autres. Enrichi par la parole, qu'il ne croie pas que celle-ci est appauvrie; incapable d'épuiser sa richesse, qu'il rende grâces pour sa grandeur.

      Réjouis-toi, parce que tu es rassasié, mais ne t'attriste pas de ce que la richesse de la parole te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s'attriste pas de son impuissance à épuiser la source. Mieux vaut que la source apaise ta soif, plutôt que ta soif n'épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si, au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur. 

     Rends grâce pour ce que tu as reçu et ne murmure pas pour ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part; mais ce qui reste est aussi ton héritage. Ce que tu n'as pas pu recevoir aussitôt à cause de ta faiblesse, reçois-le à d'autres moments grâce à ta persévérance. N'aie l'impudence, ni de vouloir prendre d'un coup ce qui ne peut être pris en une fois, ni de t'écarter de ce que tu pouvais recevoir peu à peu.

 Sources chrétiennes, no 121, pp. 52-53

13 janvier 2009

le visage du Christ

sanstitre11


Un jour, le moine Epiphane découvrit en lui
un don du Seigneur : il savait peindre de très belles icônes.
Il voulut en peindre un qui serait son chef-d'œuvre :
il voulait peindre le visage du Christ.
Mais où trouver un modèle adapté
qui exprimerait à la fois souffrance et joie,
mort et résurrection, divinité et humanité ?

Epiphane n'était plus en paix : il se mit en voyage ;
il parcourut l'Europe en scrutant chaque visage. Rien.
Le visage adapté pour représenter le Christ n'y était pas.
Un soir il s'endormit en répétant les paroles du psaume :
«Ton visage, Seigneur, je le cherche.
Ne me cache pas ton visage. »

Il fit un rêve : un ange le reconduisait chez les personnes rencontrées et lui indiquait un détail qui rendait ce visage semblable à celui du Christ : la joie d'une jeune épouse,
l'innocence d'un petit enfant, la force d'un paysan, la souffrance d'un malade, la peur d'un condamné,
la bonté d'une mère, la peur d'un orphelin,
la sévérité d'un juge, la joie d'un clown,
la miséricorde d'un confesseur,
le visage bandé d'un lépreux.

Epiphane revint à son couvent et se mit au travail.
Un an plus tard, l'icône du Christ était prête
et il la présenta à l'Abbé et à ses confrères
qui restèrent stupéfaits et tombèrent à genoux.
Le visage du Christ était merveilleux, émouvant,
il scrutait
l'intime et questionnait.
En vain ils demandèrent à Epiphane qui lui avait servi de modèle.


 

Ne cherche pas le Christ

dans le visage d'une seule personne,

mais cherche en toute personne

un fragment du visage du Christ.


Giancarlo Bregantini, évêque,

Visages et lieux d'une Église jeune,  Elledici-ISG 2007