18 novembre 2009

« Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »

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« Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »
Etrange béatitude, presque scandaleuse, par laquelle Jésus, dans le discours sur la montage, semblerait canoniser les larmes, la souffrance et la mort !
 
Serait-ce cela, la béatitude de Jésus qui a pleuré sur la mort de son ami Lazare et qui a gémi de douleur au moment de rendre sur la croix, son dernier soupir ?
 
Non, la troisième béatitude n'est pas l'exaltation de la souffrance. Elle est celle de la compassion. Elle n'est pas celle de l'humiliation injustement subie, elle est celle du courage et de l'amitié. C'est la béatitude de la foi et de la confiance à travers tout, celle de l'espérance. Bienheureux ceux qui pleurent non sur leur propre souffrance, mais sur celle des autres. Bienheureux ceux qui, loin d'accepter le mal et l'injustice, luttent pour les faire disparaître, mais aussi ceux qui devant l'inéluctable, savent trouver les mots de la consolation, les gestes du réconfort : attention, délicatesse, présence silencieuse ou prière. Jésus nous aide à croire que même au centre de la souffrance, le soleil de l'espérance peut luire en n os cœurs à condition de nous plonger dans l'amour et de nous laisser transformer par lui.
 
 (Revue « Fidélité ».

14 novembre 2009

LA SOUFFRANCE PEUT ELLE DEVENIR CHEMIN DE CROISSANCE ?

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Souffrance, maladie. Des réalités auxquelles tout être humain est confronté tôt ou tard. Des réalités qui sont au cœur de nos vies. Comment les vivre ? Pourquoi certaines personnes surmontent-elles l'épreuve en gardant confiance et en vivant sereinement ? Que manque-t-il à celles qui semblent  se traîner dans l'existence, écrasées par ce qui leur advient ?


« Espérer contre toute espérance ». La formule est belle, biblique. Mais comment espérer lorsqu'on passe par l'épreuve ? Notre vie spirituelle ne se joue- t- elle pas au cœur de cette confrontation ? La maladie et plus généralement la souffrance, ne peuvent-elles pas être une occasion de grandir, comme toute expérience humaine ?

A ces questions, les grandes religions et les philosophies ont tenté d'apporter des réponses. Le christianisme les éclaire en renvoyant au mystère pascal, ce passage de la mort à la vie à travers la crucifixion, la mort et la résurrection de Jésus. Une telle espérance permet de croire en la vie, de composer avec elle, de la vivre, quelque soit le poids des morts quotidiennes.


Comment espérer ? La réponse se trouve sans doute enfouie dans les récits d'épreuves, de luttes et d'espérance que nous trouvons dans la Bible, pour nous chrétiens. L'histoire du peuple de Dieu,  de l'Exode jusqu'à nous aujourd'hui, est un long cycle d'épreuves qui permet à des semences d'espérance de germer au cœur de nos vies de femmes et d'hommes.

 

Michel Van Herck  Revue : Visiteurs de Malades

 

07 novembre 2009

Qui est l'autre ?

 

 

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L'autre c'est celui que tu rencontres sur ta route, celui qui grandit à côté de toi, travaille, se réjouit, ou pleure à côté de toi ; celui qui aime ou hait à côté de toi, celui dont tu dis : « J'en ai plein la vue »ou « je ne veux pas Le voir », celui dont tu ne dis rien, dont tu ne penses rien, parce que tu passes sans regarder, et que tu ne l'as pas vu...

L'autre, c'est celui auquel tu dois t'unir pour devenir l'homme « total », « le frère universel », celui auquel tu dois t'unir pour te réussir et te sauver avec toute l'Humanité.

L'autre, celui avec qui tu collabores chaque jour pour achever la création du Monde.

L'autre c'est ton prochain, celui que tu dois aimer de tout ton cœur, de toutes tes forces, de toute ton âme.

L'autre, c'est celui en face de qui tu seras jugé.

L'autre, c'est celui qui te grandit, c'est un cadeau d'amour du Christ.

L'autre, c'est l'envoyé du Père, une question d'amour du Christ.

L'autre c'est celui par qui Dieu s'exprime, par qui Dieu invite, par qui Dieu enrichit, par qui Dieu mesure notre amour.

L'autre c'est ton pain quotidien, ton hostie quotidienne.

L'autre s'appelle Jean, Pierre, Jacqueline, M. Dupont, Mme Durand. Il habite la même maison que toi,

Travaille au même bureau, prend le même bus, est assis à côté de toi au cinéma...

L'autre s'appelle Jésus-Christ.

Jésus-Christ habite la même maison que toi, travaille au même bureau, prend le même bus, est assis à côté de toi au cinéma..

L'autre !...

 

M. QUOIST.

 

29 octobre 2009

de la parole...

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Alors un lettré dit : parlez-nous de la Parole.

Et il répondit, disant :
Vous parlez lorsque vous cessez d'être en paix avec vos pensées.

Et lorsque vous ne pouvez rester davantage dans la solitude de votre cœur,vous vivez dans vos lèvres, et le son est un divertissement et un passe-temps.

Et dans une large part de vos discours, la pensée est à moitié assassinée.

Car la pensée est un oiseau de l'espace, qui dans une cage de mots peut ouvrir ses ailes mais ne peut voler.

Il en est parmi vous qui recherchent les bavards de peur d'être seuls

Le silence de la solitude révèle à leurs yeux leur moi dans sa nudité et ils voudraient s'enfuir.

Et il en est qui parlent, et sans savoir ou préméditation, révèlent une vérité qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes ; et il en est qui ont la vérité en eux mais ne l'expriment pas en paroles.

Dans le sein de ceux-ci l'esprit demeure dans le rythme du silence.

Quand vous rencontrez votre ami sur le bord de la route ou sur la place du marché, que l'esprit en vous anime vos lèvres et dirige votre langue.

Que la voix en votre voix parle à l'oreille de son oreille ; car son âme gardera la vérité de votre cœur tel le bouquet du vin qui persiste.

Quand la couleur en est oubliée et que la coupe n'est plus.

 

Khalil GIBRAN .

 

28 octobre 2009

« Il cherchait à voir qui était Jésus »

Paul VI (1897-1978), pape 

 

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      On recherche tout, sauf Dieu. Dieu est mort, dit-on ; ne nous en occupons plus. Mais Dieu n'est pas mort ; pour tant d'hommes d'aujourd'hui, il est perdu. Alors, ne vaudrait-il pas la peine de le chercher ?

      On recherche tout : ce qui est nouveau et ce qui est ancien ; ce qui est difficile et de qui est inutile ; ce qui est bon et ce qui est mauvais. On pourrait dire que cette recherche est ce qui caractérise la vie moderne. Pourquoi ne pas rechercher Dieu ? N'est-il pas une « valeur » qui mérite notre recherche ? N'est-il pas une réalité qui requiert une connaissance meilleure que celle purement nominale d'usage courant ; meilleure que celle de certaines expressions religieuses superstitieuses et extravagantes que nous devons ou bien rejeter parce qu'elles sont fausses ou bien purifier parce qu'elles sont imparfaites ; meilleure que celle qui se croit déjà informée et oublie que Dieu est un mystère indicible, que connaître Dieu est pour nous une question de vie, de vie éternelle ? Dieu n'est-il pas, comme on dit, un «problème » qui nous touche de près, qui met en jeu notre pensée, notre conscience, notre destinée, et inévitablement, un jour, notre rencontre personnelle avec lui ?

      Et Dieu ne serait-il pas caché pour que nous ayons à le chercher, par une démarche passionnante qui est pour nous décisive ? Et si c'était Dieu lui-même qui était à notre recherche ?