22 octobre 2010

La prière personnelle.(1)

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La prière personnelle.

La démarche spirituelle oriente vers d’autres formes de prière, d’autres attitudes plus accordées à l’expérience de l’intériorité.

Tout d’abord, même si l’on perçoit bien, assez naturellement, que la vie spirituelle passe par le recueillement et l’intériorité, la démarche de prière se cantonne souvent dans le seul registre de la demande. On demande à Dieu son aide pour la vie spirituelle, davantage de foi, sa lumière pour comprendre ce qui est à faire et pour discerner dans les situations compliquées. Une telle prière de demande est utile et nécessaire, elle témoigne d’une ouverture de l’esprit et du cœur indispensable pour progresser. Elle n’est toutefois qu’une dimension de la prière. A en rester là, la prière tourne court.

La seule prière de demande peut maintenir la vie spirituelle dans une attitude étroite. Le développement de cette vie spirituelle suppose que la prière devienne progressivement  une disposition fondamentale d’ouverture de soi à l’Autre, à la Présence, ce qui implique le silence intérieur. C’est ce silence qui permet l’attention à cette Présence.

Pour la foi chrétienne, la prière n’est pas seulement appel, élan du cœur vers Dieu, elle est aussi, et peut-être d’abord, écoute, accueil de ce Dieu Père qui se donne à nous en son Fils Jésus et qui nous attire à lui par son Esprit.

 

Trouver sa respiration spirituelle.

A chacun aujourd’hui de trouver son propre rythme et sa respiration spirituelle en s’aménageant des « breaks pour Dieu ». Ceux-ci peuvent être plus ou moins longs en fonction du rythme (hebdomadaire, mensuel, annuel…).Il semble toutefois nécessaire de se libérer un ou deux espaces quotidiens pour se relier consciemment à Dieu. Associer notre présence consciente à Dieu à notre rythme fondamental de veille ou de sommeil, qui scande la succession de nos journées, est essentiel pour acquérir une vie spirituelle qui ait « un souffle » suffisant.

 

... à suivre

21 octobre 2010

La logique de l'Evangile

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On ne peut être à la fois pour l'Évangile
et pour le fanatisme.
On ne peut se prétendre du Christ
et défendre la ségrégation raciale.
On ne peut affirmer: Dieu est unique
et entretenir division et séparation.
On ne peut se situer dans l'Évangile qui met les petits à côté de Dieu
et se ranger résolument du côté des puissants.
On ne peut se nommer serviteur à la façon de Jésus de Nazareth
et se comporter comme un seigneur.
On ne peut inviter à l'humilité du Fils
et, en même temps, exiger la première place.
On ne peut chanter une Église joyeuse et ouverte à tous
et inventer des conditions de pureté telles que plus personne ne désire y entrer.

On ne peut annoncer un Sauveur venu d'abord pour les pécheurs et les brebis perdues
et accueillir seulement les purs et les dignes et les conformes. 
Qui oserait décider du «casier» des hommes et des femmes à la quête de Dieu?
On ne peut crier que l'Évangile détient la puissance d'inventer le monde
à l'image créatrice de Dieu

et se contenter de reproduire les coutumières structures du passé.

Seigneur, où trouverai-je la grâce de vivre en logique avec l'Évangile du Christ?

 

Ch Singer "Terres", Edts du Signe

16 octobre 2010

Osez être Heureux

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Osez être Heureux
C'est accepter de l'être tout de suite.
Oui ! Sans conditions, à l'aube de chaque instant,
En étant capable d'accueillir simplement
L'inouï du présent.

Être heureux c'est savoir entrer dans le fragile
Et l'éphémère de l'événement, de s'accorder avec lui
Dans le meilleur de ce qu'il recèle.

Être heureux c'est être à la fois le réceptacle et
Le don dans l'immédiateté d'un regard,
L'intensité d'une intention, la liberté d'un geste.

La clef du bien-être ne doit pas être confondue
Avec la recherche du bonheur,
Elle est dans l'acceptation inconditionnelle
Du meilleur de soi dans la rencontre
Avec le meilleur de l'autre

Quand je sais dire oui ou non,
Sans me blesser ou me culpabiliser.
Quand je sais entendre et recevoir
Le oui ou le non de l'autre comme étant bien le sien.

Quand je sais sans réticence accepter mes possibles
Et me différencier de ceux de l'autre.
Quand je sais me respecter
Et me définir face aux valeurs
Et croyances parfois si éloignées des miennes.

Un bonheur se reçoit et s'amplifie
Dans l'imprévu d'une rencontre,
Dans le rire d'un partage,
Dans l'étonnement d'un abandon.

Quand je cherche à l'emprisonner
Dans la répétition ou l'exigence,
Il se dérobe et se perd à jamais.


Jacques Salomé

14 octobre 2010

LE SECRET DU CŒUR.

 

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« Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur ». Lc 2.19.

Pendant près de trente-cinq ans, Marie a vécu a Nazareth avec Jésus enfant, adolescent et adulte. Elle l’a rejoint ensuite à plusieurs reprises sur les routes de Palestine.  Elle était là, au pied de la croix.

Quel était le secret de Marie ? Comment l’a-t-elle vécu ?

Comment a-t-elle entrevu, peut-être découvert, le mystère de son fils ? Même Luc, qui dit pourtant s’être « informé soigneusement » (Lc 1,3) nous laisse sur notre faim.

Il dit simplement à deux reprises que Marie « méditait – ou gardait fidèlement – les événements dans son cœur » (Lc 2,19 et 51).

Il ajoute encore qu’au moment où Jésus adolescent était resté au Temple « son père » comme « sa mère », ne comprirent pas la parole de Jésus : « je me dois aux affaires de mon Père » (Lc 2,49).

Ce silence de l’évangile de Luc et des autres évangiles est éloquent : il préserve une zone de respect dans l’approche du mystère de Jésus.

Aujourd’hui ne pourrait-on pas y voir une double invitation d’une part à conserver et à méditer dans notre cœur des découvertes et expériences qui nous ont marqués, d’autre part à respecter le secret de chacun, sauf s’il désire le partager ?

08 octobre 2010

Aux sources de la Foi

Frère Roger, de Taizé

 

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Ouvrant l’Evangile, chacun peut se dire: ces paroles de Jésus sont un peu comme une lettre très ancienne qui me serait écrite dans une langue inconnue; comme elle m’est adressée par quelqu’un qui m’aime, j’essaie d’en comprendre le sens, et je vais aussitôt mettre dans la pratique de ma vie le peu que j’en saisis…

Ce ne sont pas les vastes connaissances qui importent au début. Elles auront leur grande valeur. Mais c’est par le coeur, dans les profondeurs de soi-même, que l’être humain commence à saisir le Mystère de la Foi. Les connaissances viendront. Tout n’est pas donné d’un seul coup. Une vie intérieur s’élabore pas à pas. Aujourd’hui plus qu’hier, nous pénétrons dans la foi en avançant par étapes.

Au tréfonds de la condition humaine repose l’attente d’une présence, le silencieux désir d’une communion. Ne l’oublions jamais, ce simple désir de Dieu est déjà le commencement de la foi.

De plus, personne ne parvient à comprendre tout l’Evangile à lui seul. Chacun peut se dire: dans cette communion unique qu’est l’Eglise, ce que je ne comprends pas de la foi, d’autres comprennent et en vivent. Je ne m’appuie pas sur ma foi seulement mais sur la foi des chrétiens de tous les temps, ceux qui nous ont précédés, depuis la Vierge Marie et les apôtres jusqu’à ceux d’aujourd’hui. Et jour après jour je me dispose intérieurement à faire confiance au Mystère de la Foi.

Alors il apparaît que la foi, la confiance en Dieu, est une réalité toute simple, si simple que tous pourraient l’accueillir. Elle est comme un sursaut mille fois repris tout au long de l’existence et jusqu’au dernier souffle.

 




" Qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif;
l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissante en vie éternelle. "

Jean 4.14