01 février 2011

Que vaut l'Homme ?

 

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A quoi le Seigneur nous appelle-t-il aujourd’hui, nous qui doutons si souvent de ses appels ou de notre capacité à y répondre ?

« Je ne vaux rien. Je suis incapable de rien. La tâche est trop lourde. Inutile de me le demander, je ne peux pas le faire …»

Que vaut l’homme aux yeux des autres ? A ses propres yeux ? Pour qui se prend-il ?

Mais que vaut-il aux yeux de Dieu ? Que vaut-il aux yeux du Dieu de Jésus-Christ ?

« Combien coûtent deux moineaux ? dit Jésus. Quelques sous… » Il suffisait de demander aux marchands d’oiseaux, là, sur place. Des moineaux… c’est commun, ce n’est pas cher, il y en a tant et pourtant… «  Pas un d’entre eux,  ajoute Jésus,  ne saurait tomber à terre sans la permission de votre Père »

Dieu, notre Dieu… Il a le souci des moineaux. Il sait qu’ils existent, les moineaux. Il s’intéresse aux moineaux, il les aime, les moineaux. Leur vie l’intéresse, pas un seul qui ne tombe…sans qu’il en prenne connaissance, sans qu’il le sache…

Et Jésus continue : « Quant à vous, vos cheveux même sont tous comptés »

Alors, Dieu s’intéresse à moi. Alors Dieu est avec moi. Alors Dieu pense à moi. Alors Dieu pense avec moi. Alors Dieu a besoin de moi ! Il me dit : « Viens et vois »

Alors Dieu est présent dans ma vie, il est attentif à mon existence. Pour lui je vaux quelque chose par le simple fait que j’existe.

Alors, que je sois fort ou faible, stable ou instable, fonceur ou trop prudent, peu importe ! Dieu est avec moi quand même. Dieu est attentif à ma vie quand même. Il compte sur moi quand même. Il me confie une tâche quand même.

Dieu est sur toutes les routes et, à cause de lui, à cause de sa présence, tout événement, toute rencontre porte pour moi une chance de vie parce que tout événement, comme toute rencontre, est gonflée de la présence aimante de Dieu.

Pour Dieu, je vaux plus que tout l’or du monde, je vaux plus que deux moineaux, je vaux plus que tout. Pour Dieu, pas un être humain qui n’ait valeur suprême car pas un être humain qui ne soit…son propre Fils !

Pour Dieu, pas un homme qui n’ait vocation unique et irremplaçable, pas un homme dont l’humanité puisse se passer. Pas un qui ne coûte… la mort de Jésus-Christ.

« Alors, continue Jésus, soyez sans crainte, vous valez mieux vous, qu’une multitude de passereaux ».

Ecouter Jésus, retrouver ma valeur, la valeur de tout homme, de toute femme, de tout jeune qui m’interpelle. Retrouver la valeur du plus écrasé, du plus démuni, du plus coupable… Elle ne vient pas de nous. Elle vient de Dieu. Chaque être humain est de sa famille et rien ne pourra jamais changer cela ».


D’après « Dieu est drôle » Fr. CHALET Ed. ouvrières.



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31 janvier 2011

Fête de saint Jean Bosco

 

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(Homélie)

En ce jour de la fête de saint Jean Bosco, il nous plaît de réentendre l'invitation de St Paul à nous réjouir sans cesse dans le Seigneur. L'Apôtre des nations invite les Philippiens à porter en quelque sorte (anachronisme) un regard salésien sur le monde: « Que votre sérénité soit connue de tous (..), ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez dans l'action de grâce ... ». C'est un regard positif sur la vie, les situations et les personnes, un regard auquel nous sommes, nous aussi, invités.

Il est bon que l'on nous voie, que l'on nous reconnaisse pour ce que nous sommes: des chrétiens heureux, joyeux. Même les plus âgés peuvent avoir "une figure de jeune homme". Cela se voit, cela se communique, cela se nourrit par la confiance, par la bienveillance, par l'amour même qui peuvent transparaître dans nos gestes, dans nos paroles, dans nos rencontres. C'est la richesse de l'héritage spirituel que nous recevons de Don Bosco.

Le fondateur de notre famille religieuse ne se contente pas de contempler le "ciel" de ses jeunes élèves. Il vit au milieu d'eux et il sait qu'ils ne supportent pas uniquement des pensées sérieuses; en outre, il a l'occasion de percevoir ceux qui souffrent de la "pauvreté", de l' ''abandon'' et quelles sont leurs requêtes, exprimées avec plus ou moins de clarté. Sa pédagogie "s'humanise" nécessairement dans les contenus et les méthodes. Le "salut éternel" est ainsi recherché à travers les formes indispensables du salut terrestre (nourriture, vêtement, logement, travail, profession, socialisation) et un style adapté sur mesure à la sensibilité des jeunes (sécurité, affectivité, sérénité, vie en famille, joie).

Voilà donc pour la joie, qui trouve tout naturellement sa place dans notre célébration. Quant au texte d'évangile choisi pour ce jour, ce n'est pas l'habituel récit de la rencontre entre Jésus et les enfants. C'est un autre texte proposé lui aussi pour la fête de St Jean Bosco. La parabole de l'évangéliste Matthieu sur le sel de la terre et la lumière du monde.

La joie que Saint Paul nous invite à cultiver n'est pas une joie naïve. Elle se fonde sur un projet de vie, sur une vision du monde, sur des valeurs qui n'est pas forcément partagée par tous.

Dans un monde où il semble que tout se vaut, être sel de la terre, c'est montrer que certains choix sont constructifs et d'autres pas. Le sel, c'est le goût. Le goût de la vie, c'est le sens que nous lui donnons. Or il y a des sens interdits, des voies sans issue ... Nous ne voulons pas non plus emprunter les avenues du suivisme. Alors, dans un monde en manque de repères, être lumière du monde, c'est oser indiquer des chemins d'humanisation et de bonheur.

Quand Jésus nous demande d'être sel de la terre et lumière du monde, c'est aussi pour nous inviter à aller à contre-courant; à oser dire qu'on peut fonder sa vie sur l'amour, et montrer ainsi que la solidarité est importante, que chacun mérite d'être accueilli et écouté, et qu'il y a une place pour lui, que le service de l'autre et le don de soi peuvent éclairer une vie.

Mais bien sûr, dans notre foi, comme dans notre vie, rien n'est jamais acquis une fois pour toutes, et nous ne vivons pas toujours selon les principes que nous proclamons. Il suffit de regarder l'histoire et même l'actualité de la vie des hommes: que de conflits inutiles, de haines et de souffrances injustifiés. Et nos communautés ont aussi toujours besoin de conversion.

C'est pourquoi Don Bosco est encore prophète lorsqu'il invite ses successeurs à œuvrer encore et toujours à l'accueil, au soutien, à l'accompagnement, à la promotion. Nous sommes rarement à la hauteur de son audace quand nous concevons nos projets pastoraux. Mais Don Bosco nous appelle à la passion pour la vie, il nous invite à nous émerveiller de ce qui est positif dans toute vie, et bien sûr dans celle des jeunes.

Vous me permettrez deux citations:

Umberto Eco (essayiste italien) écrivait à propos de Don Bosco: "Ce génial réformateur entrevoit que la société industrielle exige de nouveaux modes de socialisation et il invente alors une machine parfaite (. .. ) gérée sur des bases minimes; il prescrit à ceux qui la fréquentent un code moral et religieux, mais il accueille aussi ceux qui ne le suivent pas. En ce sens, le projet de Don Bosco investit toute la société de l'ère industrielle, à laquelle a manqué son "projet Don Bosco" avec la même imagination, la même inventivité (...), le même sens des temps".

Par ailleurs, l'un des cofondateurs du Parti communiste italien écrivait en 1920: "Don Bosco ! C'était un grand homme, que vous devriez essayer de connaître. Dans le cadre de l'Eglise ... Il sut créer un imposant mouvement d'éducation, en redonnant à l'Eglise le contact avec les masses, qu'elle était en train de perdre. Pour nous qui sommes en dehors de l'Eglise et de toute Eglise, il est un héros, le héros de l'éducation préventive et de l'école-famille. Ses continuateurs peuvent en être fiers " (G. Lombardo Radiee, Clericali e massoni di tronte al problema della scuola, Rome, La Voce, 1920, pp. 62-64, 1 Appendice).

Ces auteurs ont compris le cœur de l'œuvre de Don Bosco, son sens véritable: un grand amour envers les jeunes, se traduisant en un service en vue de leur formation humaine, spirituelle et professionnelle.

C'est un héritage à partager, à faire toujours davantage fructifier dans notre société qui a tant besoin de valeurs et de témoins.


Jean-Noël Charmoille sdb
Vicaire provincial
Paris 31 Janvier 2009

 

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27 janvier 2011

LE FOU ET LES SAINTS

 

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Au départ le fou et le saint se ressemblent comme deux frères jumeaux.
Au départ ils disent tous deux la vérité.
Au départ le fou et le saint ont cette même insensée prétention de dire la vérité.

C’est après que cela se gâte.

Le fou est celui qui, énonçant la vérité, la renvoie aussitôt à son vrai destinataire, comme on rajoute sur une enveloppe l’adresse qui manquait.

Je dis le vrai donc je ne suis pas fou, dit le fou.
Je dis le vrai mais je ne suis pas vrai, dit le saint.
Je ne suis pas saint dit le saint, seul Dieu l’est, à qui je vous renvoie.

Les fous et les saints se côtoient dans l’Histoire.

Ils se frôlent, ils se cherchent et parfois se rencontrent pour le plus grand malheur du fou, pour son plus beau désastre.

Trois des quatre évangélistes décrivent la guérison par le Christ d’un possédé qui « avait sa demeure dans les tombes et que personne ne pouvait lier, même avec une chaîne ».

Le fou est dans la compagnie des morts. Il a son visage tourné vers l’ombre. Plus rien ne lui arrive que du passé. Il ne peut se lier à rien ni personne, il ne peut nouer aucune histoire vivante avec les vivants.

Le saint a son visage tourné comme une proue vers ce qui vient de l’avenir pour féconder le présent,  pollen de Dieu transporté par toutes sortes d’anges.

Le saint n’en finit pas de relier le proche au lointain, l’humain au divin, le vivant au vivant.


Christian BOBIN « le très-bas »

 

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25 janvier 2011

Reste avec nous

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Frères, quand est-ce que le Seigneur s'est fait reconnaître ? A la fraction du pain. Nous en sommes donc assurés nous-mêmes : quand nous rompons le pain, nous reconnaissons le Seigneur. S’il n’a voulu être reconnu qu’à cet instant, c’est pour nous, nous qui ne devions pas le voir dans la chair, et qui pourtant devions manger sa chair. Toi donc qui crois en lui, qui que tu sois, toi qui ne portes pas en vain le nom de chrétien, toi qui n'entres pas au hasard dans l'église, toi qui écoutes la parole de Dieu dans la crainte et l'espérance, la fraction du pain sera pour toi une consolation. L'absence du Seigneur n'est pas une vraie absence. Aie foi, et il est avec toi, quoique tu ne le voies pas.

Quand le Seigneur les a abordés, les disciples n'avaient pas la foi. Ils ne croyaient pas en sa résurrection ; ils n'espéraient même pas qu'il puisse ressusciter. Ils avaient perdu la foi ; ils avaient perdu l'espérance. C'étaient des morts qui marchaient avec un vivant ; ils marchaient, morts, avec la vie. La vie marchait avec eux, mais en leur cœur, la vie n'était pas encore renouvelée.

Et toi, désires-tu la vie ? Imite les disciples, et tu reconnaîtras le Seigneur. Ils ont offert l'hospitalité ; le Seigneur semblait résolu à poursuivre sa route, mais ils l'ont retenu… Toi aussi, retiens l'étranger si tu veux reconnaître ton Sauveur… Apprends où chercher le Seigneur, où le posséder, où le reconnaître : en partageant le pain avec lui.

 

un tyexte de St Augustin

 

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17 janvier 2011

Le semeur sème sans compter

 

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Je n'ai pas persuadé aujourd'hui mon auditeur, mais peut-être le ferai-je demain, peut-être dans trois ou quatre jours ou dans quelque temps.

Le pêcheur qui a jeté inutilement ses filets pendant un jour entier prend quelquefois sur le soir, au moment de partir, le poisson qu'il n'avait pas pu prendre pendant le jour.

Le laboureur ne cesse pas de cultiver ses terres, même s'il n'a pas eu de bonne récolte pendant plusieurs années, et à la fin, une seule année répare souvent et abondamment toutes les pertes antérieures.

Dieu ne nous demande pas de réussir, mais de travailler ; or, notre travail ne sera pas moins récompensé parce qu'on ne nous aura pas écoutés...

Le Christ savait bien que Judas ne se convertirait pas et pourtant jusqu'à la fin il essayait de le convertir, en lui reprochant sa faute dans les termes les plus touchants : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » (Mt 26,50 grec).

Or, si le Christ, le modèle des pasteurs, a travaillé jusqu'à la fin à la conversion d'un homme désespéré, que ne devons-nous pas faire pour ceux envers qui il nous est ordonné de toujours espérer ?

Saint Jean Chrysostome

 

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