27 novembre 2010

Désir de Paix ...

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Si tu sais regarder tout homme avec amour,
Accueillir l'étranger comme un frère, un ami,
Combattre avec les pauvres et tous les opprimés,
Créer des liens plus forts que la race et le sang...

Si tu sais te réjouir avec celui qui chante
Et partager la peine avec celui qui pleure
Si partageant ton pain, tu y joins ton sourire,
Et en ouvrant tes bras, tu donnes aussi ton coeur...

Si tu ne crois pas que l'homme est un loup pour l'homme,
Dominé par la crainte, écrasé par la peur,
Et si tu restes sourd aux chants des "va‑t‑en‑guerre",
Attaquant les premiers, se croyant agressés...

Si pour bâtir la paix, tu refuses de suivre
Ceux qui oeuvrent sans cesse à préparer la guerre
Et qui clament bien fort "légitime défense",
Ou qui ont pour devise "oeil pour oeil, dent pour dent"...

Si tu crois qu'un sourire est plus puissant qu'une arme
Et qu'une main offerte est plus forte que tout,
Que ce qui unifie et rassemble les hommes
Est bien plus important que ce qui les divise...

Si pour toi la colère est faiblesse et non force,
Si tu crois qu'un pardon vaut mieux qu'une vengeance,
Que l'amour seul est fort, qui domine la haine,
Et que la non‑violence est l'arme de la paix...

Alors, la paix viendra:
Tu en es l'ouvrier !

L'unité se fera:
Tu en es l'artisan !

Et ton coeur chantera à l'unisson des hommes
Et ton coeur chantera à l'unisson de Dieu...

 

M. Vidil – Groupe Théotime

24 novembre 2010

VEILLER

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II ne faudrait pas confondre « veiller» avec l'attitude de celui qui attend calme­ment, parfois en dormant, des jours meilleurs, où la venue de l'Ami qui s'est annoncé!

À ce compte-là, on pourrait veiller en se réfugiant sous la chaleur de l'édredon: on manquerait le passage de l'Ami et on ne verrait pas le bonheur qui surgit à la croisée des jours.

Veiller consiste à mettre la maison en beauté, afin que  quelque chose d'heureux puisse s'y dérouler;  à tout   mettre en état pour que la fête puisse avoir lieu, sans    perdre de temps quand arrivera l'Ami qu'on attend.

Veiller consiste à chasser les ténèbres pour ouvrir à la  lumière, à chasser le men­songe pour ouvrir à la vérité.

Veiller consiste à hâter la venue de Celui qu'on aime: comment pourrait-il résister au désir de rejoindre ceux qui l'attendent avec tant d'impatience?

Veiller consiste à laisser l'Évangile entrer dans la maison.­.


Ch.Singer

17 novembre 2010

Construire l'Église de demain

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Il est bon parfois de prendre du recul et de regarder derrière soi.
Le Royaume n'est pas seulement au de-là de nos efforts,
Il est aussi au-delà de notre vue.

Durant notre vie, nous n'accomplissons qu'une petite partie
de cette entreprise magnifique qu'est le travail de Dieu.

Rien de ce que nous faisons n'est achevé,
ce qui voudrait dire, en d'autres termes,
que le Royaume se trouve toujours au delà de nos possibilités.

Aucune déclaration ne dit tout ce qui peut être dit.
Aucune prière n'exprime complètement notre foi.
Aucune religion n'apporte la perfection.
Aucune visite pastorale n'apporte la plénitude.
Aucun programme n'accomplit la mission de l'Église.
Aucun ensemble de buts et d'objectifs ne peut être complet.

C'est ainsi que nous sommes.

Nous plantons des graines de semence qui un jour pousseront.
Nous les arrosons, sachant qu'elles portent en elles la promesse du futur.
Nous posons des fondements sur lesquels d'autres construiront.
Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au-dessus de nos capacités.

Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération.
Cela nous permet de faire quelque chose, et de la faire bien.
Ce n'est peut être pas fini, mais c'est un début, un pas de plus sur le chemin,
une opportunité de laisser entrer la grâce du Seigneur qui fera le reste.

Nous pouvons ne jamais voir le résultat final,
mais c'est la différence entre le maître artisan et l'ouvrier.

Nous sommes des ouvriers, pas des maîtres artisans,
pas des ministres, pas des messies.
Nous sommes les prophètes du futur
et non de nous-mêmes.

Amen.

Mgr Oscar Romero

 

 

16 novembre 2010

la Religion

de Khalil GIBRAN.

 

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Et un vieux prêtre dit,
Parlez-nous de la Religion.

Et il dit :
Ai - je parlé aujourd’hui de quelque autre chose ?

La religion n’ est -ce pas tout acte et toute réflexion.  Et ce qui n’est ni acte, ni réflexion, mais un étonnement et une surprise toujours naissant dans l’âme, même lorsque les mains taillent la pierre ou tendent le métier ?

Qui peut séparer sa foi de ses actions ou sa croyance de ses occupations ?

Qui peut étendre ses heures devant lui, disant : « Ceci pour Dieu et ceci pour moi-même ; ceci pour mon âme et ceci pour mon corps ? »

Toutes vos heures sont des ailes qui battent à travers l’espace d’un moi à un moi.

Celui qui ne porte sa moralité que comme son meilleur vêtement, il vaudrait mieux qu’il fût nu. Le vent et le soleil ne feront pas de trous dans sa peau.

Et celui qui règle sa conduite selon l’éthique emprisonne son oiseau -chanteur dans une cage. Le chant le plus libre ne passe pas à travers des barreaux et des fils de fer.

Et celui pour qui l’adoration est une fenêtre, à ouvrir mais aussi à fermer, n’a pas encore visité la demeure de son âme dont les fenêtres sont ouvertes d’une aurore à l’autre.

Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion.

Lorsque vous y pénétrez prenez tout votre être avec vous.

Prenez la charrue et la forge et le maillet et le luth, les choses que vous avez modelées dans le besoin ou pour votre délice.

Car en rêve vous ne pouvez vous élever au-dessus de vos achèvements ni tomber plus bas que vos échecs.

Et prenez avec vous tous les hommes : car en adoration vous ne pouvez voler plus haut que leurs espérances ni vous abaissez plus bas que leur désespoir.

Et si vous voulez connaître Dieu, ne soyez pas préoccupés de résoudre des énigmes. Regardez plutôt autour de vous et vous Le verrez jouant avec vos enfants.

Et regardez dans l’espace : vous le verrez marchant dans les nuages, étendant Ses bras dans l’éclair et descendant en pluie.

Vous le verrez souriant dans les fleurs puis se levant et mouvant Ses mains dans les arbres

13 novembre 2010

L’ange du renoncement

 

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L’ange du renoncement n’a pas la tâche facile de nos jours. Bien des gens en effet associent le mot de renoncement à une morne ascèse. Et pourtant, Dieu veut que nous ayons la vie dans toute sa plénitude. Pourquoi donc renoncer ? Ne s’agit-il pas aujourd’hui de consommer le plus possible, de s’accorder le plus d’agréments et de jouissances possible ? Nous avons bien sûr quantités d’exemples de gens qui, à force de renoncements, sont devenus insupportables. Mais est-il absolument inévitable que le renoncement entraîne une attitude d’hostilité à la vie ?

Renoncer, cela veut dire, en fait, cesser de revendiquer quelque chose qui en principe me revient. Le but en est d’accéder à la liberté intérieure. Celui qui veut avoir tout ce qu’il aperçoit vit dans un état de dépendance totale, il est déterminé du dehors, privé de liberté.

Le renoncement, c’est l’expression de la liberté intérieure. Si je sais renoncer à quelque chose qui me fait normalement plaisir, je suis libre. Le renoncement peut être un entraînement à la liberté. Si par exemple je renonce pendant le carême à l’alcool et à la viande, je m’y entraîne. J’essaie, pour voir si j’arrive à passer six semaines sans boissons alcoolisées, sans viande, sans tabac, sans télévision, voire sans café.

Si je réussis, je me sens bien ; j’ai le sentiment  de n’être pas simplement l’esclave de mes habitudes, que je n’ai pas un besoin absolu de ces stimulants : je me sens libre. Or, notre dignité d’hommes implique la liberté. Si, étant fatigué, j’ai l’impression d’avoir besoin de café, maintenant, tout de suite, c’est que je tombe dans la dépendance, et, en fin de compte, cela m’irrite : je perds ma dignité d’être capable de disposer de lui-même, ce sont plutôt mes besoins subjectifs qui disposent de moi.

A l’occasion d’une émission télévisée sur le thème « Renoncer au plaisir, ou se l’accorder, ou les deux ? », j’ai été interrogé sur ce point, en ma qualité de moine, en même temps qu’un spécialiste de la question et qu’une sexologue. Tous les trois, nous nous sommes trouvés d’accord pour estimer qu’il n’y avait pas de plaisir sans renoncement. Celui qui veut seulement le plaisir ne l’obtiendra pas. Je peux déguster sans problème une part, deux parts de tarte ; mais à la quatrième au plus tard, il ne s’agit plus de plaisir, je ne fais plus que m’enfourner la tarte. Bien des gens aujourd’hui sont devenus incapables d’éprouver du plaisir parce qu’ils ne savent plus renoncer.

Autrefois, c’était plutôt l’inverse. Bien des chrétiens se sont systématiquement privés de plaisir en menant une vie ascétique à l’excès ; pour eux, le plaisir était en soi quelque chose de suspect. Ce point de vue était tout aussi étroit que celui qui consiste aujourd’hui à vouloir tout avoir. L’avidité empêche le plaisir.

Je te souhaite, ami lecteur, d’être conduit par l’ange du renoncement à la liberté intérieure ; qu’il te rende capable de goûter vraiment ce qu’il t’est donné de vivre, d’être tout entier à ce que tu es en train de faire, de sentir pleinement le goût de ce que tu manges, de ce que tu bois. Tu sentiras que cet ange est aussi celui du plaisir et de la joie, et qu’il te fera du bien.

En renonçant à ce qui te revient tout à fait normalement : manger, boire, regarder la télévision, par exemple, c’est toi-même que tu gagnes ; c’est ta vie que tu prends en main. Puisse cet ange t’initier à l’art de vivre par toi-même, de disposer librement de toi-même et prendre ainsi plaisir à la vie.

... un moine