23 août 2017

Les fruits de ma vie

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"La terre a donné son fruit..." (Psaume 66)

Les actes que j'accomplis, les paroles que je prononce,
les comportements que je mets en œuvre régulièrement,
les manières de penser qui structurent mes jugements
sont les fruits de ma vie.

On peut les voir, on peut les toucher.

Vivre, c'est produire des fruits.
On regarde une vie selon ses fruits.
Une vie prend sens selon ses fruits.
C'est tout ce qui restera de nous.

Il y a des fruits qu'on cueille pour s'en nourrir et s'en réjouir.
Il y en a d'autres qui sont inutilisables parce qu'ils sont sans saveur et rabougris.
Il y a des fruits qui soutiennent l'existence et fournissent l'énergie nécessaire pour avancer.
Il y en a qui embellissent les jours. Il y en a qui font désespérer.
Il y a des fruits avec lesquels on savoure la joie de vivre.
Il y en a d'autres qu'on recrache parce qu'ils empoisonnent l'existence avec leur goût de pourriture.

Qu'est-ce qui pousse sur l'arbre de ma vie?

Pour tout humain il reste toujours à se poser cette question!
Car une vie se regarde à ses fruits!

Comme croyant au Christ, cette question m'accule à une précision accrue:
Quels sont donc les fruits d'Évangile qui poussent sur l'arbre de ma vie?

C'est alors que nous prenons conscience de notre péché, car notre péché,
c'est d'éloigner notre vie du Christ et de laisser proliférer des fruits,
dont la couleur, le goût n'ont rien à voir avec l'Évangile, avec l'amour de Dieu et de nos frères.

Vois Seigneur, les fruits de notre vie!
Ils ne sont pas tous beaux, ni bons.
Ne tiens pas compte seulement de ceux-là, qui sont notre péché,
mais regarde aussi ceux qui sont notre fierté
et qui ont poussé grâce à ton aide sous le soleil de l'Évangile.

Vois l'arbre de notre vie, Seigneur!
Nous aimerions tellement qu'il grandisse et produise de beaux fruits d'humanité et d'Évangile.

Seigneur, notre arbre a besoin de ta patience et de ta tendresse.

Charles Singer
"Terres" - Edts du Signe

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21 août 2017

La joie du pardon

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Ce qui est saisissant dans l'Évangile, c'est le pardon, celui que Dieu donne, et celui qu'il nous invite à nous donner les uns aux autres. En Dieu, nulle volonté de punition. Tout lui confier, jusqu'à l'inquiétude. Alors nous nous découvrons aimés par lui, réconfortés, guéris.

L'Évangile contient des paroles qui coupent le souffle : « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous font du mal. » Aimer et pardonner : là se trouve une des sources de la joie. Quand nous pardonnons, notre vie se met à changer. Les sévérités elles-mêmes font place à une infinie bonté. Qui aspire à vivre du pardon cherche plus à écouter qu'à convaincre, plus à comprendre qu'à s'imposer.

Pour ma part, dans ma jeunesse, en cette période où il y avait tant de déchirures à travers le monde, je m'interrogeais : pourquoi ces jugements, ces oppositions entre les humains, entre les chrétiens eux-mêmes ? Un jour que je peux dater, dans la lumière tamisée d'un soir de fin d'été, alors que les ombres descendaient sur la campagne, je me dis : commence par toi-même, engage-toi à ne pas porter de jugements sévères, cherche à comprendre plutôt qu'à être compris, et tu y trouveras une joie. J'avais à peu près dix-sept ans. Ce jour-là, j'eus l'espérance que cette résolution vaudrait pour toujours.

Frère Roger

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20 août 2017

Planter un pommier

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Au creux de nos chagrins, alors que nos cœurs se serrent plus encore, ne pas laisser la haine gagner. Résister à ce que la folie meurtrière aveugle atteigne nos âmes. Ne pas autoriser le mal à entrer en nous, tel un venin sans antidote. Mais, jusque dans notre douleur, cultiver la bienveillance les uns envers les autres, soutenir la liberté, et nous ancrer, contre vents et marées de violence et de désolation, dans l’espérance pour ce monde qui est le nôtre et celui de notre Dieu.

Je repense à cette citation attribuée – sans doute à tort mais qu’importe – à Martin Luther, le père de la Réforme : « Si l’on m’apprenait que la fin du monde était pour demain, je voudrais quand même planter aujourd’hui mon pommier »...

Ne pas renoncer à planter quelques graines, à agir en faveur de ce qui fait vivre. Comme planter un pommier. Bâtir des projets, tisser et retisser des liens. Respecter. Aimer. Se battre pour les droits élémentaires de tous et de chacun. Oui, planter un pommier demande plus de courage que tous ces actes immondes et criminels de ces hommes sans foi ni loi qui ne savent que tuer et détruire.

Nos pommiers finiront par l’emporter. Malgré toutes nos larmes et nos tremblements, tenons nos cœurs en éveil, qu’ils ne s’enfoncent pas dans les ténèbres. Et laissons monter nos pauvres supplications vers le Dieu dont la seule force est d’aimer, pour les familles, les amis, les proches, qui ce soir, ont vu leur vie voler en éclats, leurs cœurs se briser. Sans raison aucune.

Soeur Véronique Margron, op
présidente de la Conférence des religieuses et religieux en France.

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17 août 2017

Mes jours sages

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M'éveiller chaque matin avec un sourire
pour illuminer mon visage,
saluer le jour avec respect
pour les possibilités qu'il contient,
aborder mon travail avec un esprit clair,
garder présent,
même dans l'accomplissement des petites choses,
l'objectif ultime pour lequel je travaille,
rencontrer des hommes et des femmes
avec le rire aux lèvres et l'amour au cœur,
être aimable, gentil et courtois à chaque instant,
aborder la nuit avec la fatigue
qui courtise toujours le sommeil
et la joie qui provient du travail bien fait,
telle est la façon dont je désire user
sagement mes jours.

Thomas Dekker

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16 août 2017

Qui sont les pauvres ?

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Une petite fille de 4 ans avait fait sa prière ; et elle énumérait des intentions qu’elle voulait proposer à l’Amour du Seigneur, et en particulier elle priait pour les pauvres.

Sa tante qui se trouvait auprès d’elle, et qui n’avait pas souvent l’occasion d’assister à la prière de sa petite nièce, lui dit : « Mais, qui sont les pauvres ? »

Et la petite fille répondit : « Ce sont ceux qui sont tristes. »

Le mot de pauvre aurait pu être un mot banal, répété par psittacisme, un mot entendu, un mot sans résonance, et voilà une traduction inattendue et merveilleuse, dans la bouche d’un enfant de quatre ans:
« Les pauvres, les pauvres ce sont ceux qui sont tristes ! »

Maurice Zundel, « Ton visage, ma lumière »

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