26 janvier 2013

L'Essentiel


L'Essentiel est caché...
on n'en parle pas dans les écoles..
on n'en parle pas à la télévision...
on ne le trouve pas sur Internet...

L'Essentiel est sans éclats...
ne suscite pas les applaudissements...
ne fait pas l'unanimité..

L'Essentiel ne va pas de soi...
on s'en laisse distraire facilement...
très souvent l'Essentiel dérange...

L'Essentiel est gratuit...
ne se met pas en réserve...
ne se marchande pas..

L'Essentiel est ce qui est le plus fragile...
le plus menacé...le plus désarmé...

L'Essentiel est difficile
et tout à fait à la portée d'un enfant...
l'enfant que j'ai été en savait autant que moi sur l'Essentiel...

Heureux ceux qui vivent l'Essentiel !!!

André Hippolyte Buffet

 

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20 janvier 2013

L'amour, le vin, la fête ...


Trois éléments qui s'appellent et se répondent.  Trois mots évocateurs qui rejoignent tant de nos expériences heureuses ou malheureuses.

L'amour, dans la Bible, est le lieu où l'homme fait l'expérience de la "Présence divine (Osée, Cantiques des Cantiques, les noces)

Le vin est signe du royaume, de la joie sans fin, donnée en abondance.

La fête est toujours un moment d'alliance: fête intime de l'amour, fête de ceux qui célèbrent leurs épousailles ou leur fraternité.

A Cana, en Galilée, la fête de l'amour tourne court: plus de vin! Après la passion première, après l'ivresse des premiers temps: plus d'amour, la joie de vivre ensemble disparaît; tout est devenu insipide.  Ici le constat est fait par une femme, une mère, qui, plus que l'homme, perçoit le caractère "sacré" de l'amour et ce "plus" qui est de l'ordre du lien à la vie jusqu'en ses sources: "ils n'ont plus de vin!"

Le Fils l'entend mais prend ses distances, comme s'il hésitait avant de se lancer dans l'exercice de la passion de Dieu pour l'homme afin que "sa fête soit sans fin".

Alors l'eau des purifications rituelles et ennuyeuses, devient le vin extraordinaire d'une fête, le vin d'une Alliance pour laquelle Jésus est prêt à donner son sang jusqu'à la dernière goutte.

Aujourd'hui nous avons approfondi la connaissance de soi et de l'autre, et nous savons que l'amour durable sera toujours le fruit d'un long mûrissement.

Comme le vin qui, malgré tous les progrès techniques, exige toujours pour mûrir qu'on lui consacre beaucoup de temps.

Aujourd'hui encore, celui qui veut s'ouvrir à l'Amour doit prendre le temps de s'exposer à sa lumière comme on s'expose au soleil pour laisser mûrir en lui ce qu'il a de meilleur.

André Stuer sdb
"HEUREUX" - Edts Don Bosco (collection Souffle)

 

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14 janvier 2013

Paix sur la terre

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Armé de sa plume de bois,
Jamais il ne ferait le poids
Contre le feu des carabines
Crépitant tout près des collines.

Il le savait - depuis le temps ! -
Que même les joyeux enfants
S'en vont sous le coup des mitrailles
Guerre après guerre. et représailles.

Mais, petit poète écolier,
Il s'appliquait, sur son cahier,
A former des mots à la ronde
Pour changer la face du monde.

A trompe-mort il disait jeu
Et à contre-sang, ruisseau bleu ;
Au lieu de haine : bienveillance
A rebrousse-peur, espérance.

Page après page il arrivait
A la dernière et dessinait
Un soleil qui - tu le devines ! -
Souriait tout près des collines.

Marie-Claude Pellerin

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13 janvier 2013

En immersion



Jésus ne vient pas en gagneur sur les rives du Jourdain: il sort de l'anonymat de Nazareth pour s'immerger dans la foule compacte et avec elle dans la masse des eaux.

Jean Baptiste en est troublé, lui qui annonçait la venue d'un plus grand que lui.

"Laisse faire" dit le Messie à Jean, "il faut accomplir ce qui est juste".

Et ce qui est juste, c'est-à-dire, ajusté aux yeux de son Père, c'est cette traversée baptismale des eaux qui exprime la traversée de la vie.

Ce qui est juste, c'est cette façon d'être au monde, incarné, en corps à corps avec la vie et la mort, avec l'amour et la haine, avec la souffrance et la joie, avec ceux "qui se prennent pour" et ceux "qui ne se croient jamais dignes".

Ce qui est juste, c'est que "chacun puisse, à travers Lui, percevoir la dimension christique de sa vie et de toute vie:


Entendre la Voix: "Celui-ci est mon fils bien-aimé",
Recevoir le Souffle comme un vol de colombe et
Entrevoir que le ciel n'est pas vide.

(de Mt 3,13-17)

André STUER - de "HEUREUX" 
(Edts Don Bosco - collection Souffle)


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09 janvier 2013

Des rêves d'éducateurs...


Parce qu’elle est libre d’aller où elle veut, la mouette trouve sa subsistance, sa nourriture, mais elle peut aussi vivre en groupe. Alors que nos jeunes crèvent de solitude au milieu de la foule. Surtout, ils ne sont pas libres comme ils le croient, puisqu’ils n’ont ni argent, ni domicile, ni travail. Leur donner confiance en eux-mêmes, leur faire croire qu’ils sont capables de plus, capables d’autre chose que de détruire. Être humble et à l’écoute des plus démunis, pour qu’ils puissent un jour dire "OUI" à la vie et pour que toute semence germe. Donner à un être humain l’espace où il puisse devenir co-créateur, co-acteur du monde et devenir ainsi une personne.

Amener le jeune à accepter d’être aimé, à pouvoir s’aimer lui-même pour aimer les autres. Faire grandir "tout l’homme" pour qu’il se situe sereinement dans notre société déstabilisée. Remettre debout des personnes qui n’ont jamais eu d’affection et leur permettre d’être à leur tour éducateurs là où ils vivent. Elles sont mieux placées que moi pour savoir la difficulté que l’on a à s’insérer lorsqu’on a rien. Avec beaucoup d’Amour, on peut beaucoup, peut-être Tout !. Voir des hommes heureux, des visages ouverts, des regards sans peur, des yeux qui ne sont pas éteints.

Mon rêve est de les faire réussir. En équipe, faire tous les efforts possibles pour pallier l’échec scolaire. Parvenir à faire comprendre aux personnes dites "normales" que l’handicap mental, physique ou social, n’est pas une tare. Entendre toutes les mamans du monde chanter : prendre un enfant par la main. Leur permettre de vivre de petites réussites tous les jours, dans une ambiance chaleureuse. Tendre la main, mettre debout sur la route. L’idéal : une maison et un terrain où ils pourraient s’occuper en attendant un travail, manger et dormir en paix, participer aux frais du lieu d’accueil ( entretien ) pour ne pas se sentir assisté, pouvoir parler et prendre pied sur de solides bases, en renonçant à la drogue et autres pratiques, se savoir accompagné dans un désintéressement fraternel. Ouvrir leurs prisons !

Le premier pas de toute action éducative n’est-il pas de reconnaître l’autre différent et de promouvoir l’égalité entre les personnes ? Cela ne va pas sans mise en route d’un processus de transformation de notre identité , sans participation à la vie sociale, culturelle, politique et économique. Il y a un souffle intérieur qui nous pousse vers du nouveau, vers des changements , des transformations personnelles et collectives. C’est une orientation vers un dialogue interpersonnel, la maturation de la personne, la capacité de vivre des relations de réciprocité.

La rencontre de personnes laissées pour compte fut une chance pour moi : elle m’a obligée à croire qu’ils peuvent être des hommes et des femmes debout, libres et engagés dans la construction de la société. Ils peuvent être, comme nous, acteurs, co-responsables de l’éducation à laquelle nous avons Tous droit. Mes souhaits étaient-ils réellement des rêves d’éducateur ou la réalité vécue au quotidien que ma conscience aurait sublimée ? Dieu seul le sait. Puisse-t-Il toujours me permettre de réaliser mes rêves pour accomplir ceux des autres !

Bruno LEROY
Educateur de rue

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