20 mars 2013

Parler sa propre parole

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Ce n'est pas vrai qu'on fait autorité parce qu'on est intelligent, parce qu'on connaît beaucoup de choses, parce qu'on sait parler, parce qu'on a des certificats.  Je connais des gens simples qui n'ont pas de diplômes, pas d'éloquence et qui font autorité parce qu'ils parlent leur propre parole.  Peu importe alors qu'elle soit balbutiante.  Et je connais des gens couverts de titres, pour qui je n'aurai jamais le moindre respect, la moindre obéissance, parce que leur parole est empruntée, parce qu'ils l'ont volée, parce qu'ils récitent leur leçon comme des perroquets.

Les jeunes, dit-on, ne veulent plus rien entendre.  L'autorité n'est plus ce qu'elle était.  Qu'est-ce que cela veut dire?  Nous sommes-nous suffisamment interrogés sur notre propre parole?  Nous n'avons aucun droit à l'autorité.  Ce n'est pas parce que je suis "ton père" ou "ta mère" ou "Monsieur le Curé" ou "Monseigneur" ou "Monsieur le professeur" que j'ai droit à l'autorité.  Je serai obéi, suivi, contesté peut-être, mais respecté, si je livre ma propre parole et si mon autorité guérit, c'est-à-dire délivre au lieu d'enchaîner.  On demande des guérisseurs.  Pas des kidnappeurs d'âmes ni des détrousseurs de personnalité comme il en court beaucoup aujourd'hui.  Des guérisseurs.  Des hommes et des femmes qui font autorité.

Gabriel Ringlet
Éloge de la fragilité

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19 mars 2013

St Joseph, un homme heureux

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Je ne t’imagine ni triste, ni ennuyé, ni ennuyeux.
Au contraire, je te vois heureux avec Jésus et Marie.
Oui, je te vois souriant en aidant Marie
à laver sa vaisselle et ses chaudrons,
en taquinant Jésus en train de jouer
sur son âne de bois si bellement fabriqué par toi.


Je te perçois heureux de travailler avec amour pour subvenir,
par ton travail de charpentier, à leurs besoins.
Parfois, je vous imagine à table tous les trois
et je me demande quels pouvaient bien être vos sujets de conversation?
Sûrement pas banals mais certainement remplis d’échanges en profondeur.


Ta sainteté Joseph a consisté seulement
à faire extraordinairement bien les choses ordinaires.
Apprends-moi donc Joseph à être heureuse,
heureux en posant les gestes les plus simples
et les plus fraternels dans le quotidien de mes journées.
Rien que cela, mais tout cela!


Lise Berger, sjsh (source)

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Et en ce jour de fête nous vous invitons également à regarder ce documentaire

Saint Francois d'Assise, le petit pauvre (un documentaire de 53')

Saint François et sainte Claire d’Assise, deux figures lumineuses du Moyen-âge chrétien. Dans une société médiévale en pleine mutation, François découvre dans l’Evangile la voie de l’authentique fraternité, vécue dans la vraie pauvreté. Des reportages au sein de communautés franciscaines ou chez les clarisses, des témoignages de laïcs, des temps de prière, de partage, d’écoute, nous aident à comprendre ce qu’est la spiritualité franciscaine


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18 mars 2013

Loué sois-tu !

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Dieu de paix, tu cherches à déposer en nous une joie d’Evangile :
elle est là, toute proche, réanimée par ton regard de confiance sur nos vies.
Loué sois-tu !

Dieu de consolation, par ton Saint-Esprit, tu viens transfigurer notre cœur.

Dans nos épreuves elles-mêmes, tu fais grandir une communion avec toi.
Loué sois-tu !

Jésus, le Christ, nous cherchons ton regard, il vient dissiper la peine de nos cœurs.

Et tu nous dis : « Ne t’inquiète pas ; même invisible, je suis toujours avec toi. »
Loué sois-tu !

Jésus, joie de nos cœurs, à qui vit de ton pardon et de ta compassion,

tu donnes de pressentir la certitude des certitudes : là où il y a la miséricorde, il y a Dieu.
Loué sois-tu !

Jésus, notre espérance, ton Evangile nous donne de percevoir que,

même aux heures d’obscurité, Dieu nous veut heureux.
Et la paix de notre cœur peut rendre la vie belle à ceux qui nous entourent.
Loué sois-tu !

Jésus, notre paix, tu appelles chacun de nous à te suivre.

A qui d’autre irions-nous qu’à toi, le Christ ?
Tu as les paroles qui donnent vie à notre cœur.
Loué sois-tu !

Saint-Esprit, tu fais croître en chacun de nous une vie de communion avec Dieu.

Et s’y épanouissent la bonté du cœur et l’oubli de sois pour les autres.
Loué sois-tu !

Frère Roger, de Taizé

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et la présentation de notre prière de la semaine : Père des Cieux, Merci !

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17 mars 2013

Quand Dieu t'appelle

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Quand Dieu t'appelle,
Fais attention,
Il est exigeant, il demande tout.
La conversion ne se fait pas à moitié,
La moitié du cœur ou d'une parole,
La moitié d'un engagement ou d'une vie.
Pour Dieu, tu le sais,
Quand il appelle à la conversion,
La transformation est totale.
C'est tout ton cœur qui est à transformer,
C'est ta vie, toute ta vie, que Dieu attend.
Alors, toi, ne lésine pas,
Ne marchande pas avec lui.
Si jamais Dieu t'appelle à aller jusqu'au bout
De ta vie d'homme, de femme, d'époux, de mère,
Va et n'hésite pas.
Prends les risques de l'appel,
Les risques de Dieu,
Même si tu y perds ta tranquillité.
Sûr, ce n'est pas facile,
Mais tu ne le regretteras pas.

Robert Riber

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16 mars 2013

Un chemin de paix

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Qu’y a-t-il derrière les divisions entre les cultures, les religions, les partis politiques, et nos différentes visions du monde ?  N’est-ce pas la peur : la peur de ne pas être le meilleur, de ne pas réussir, de ne pas gagner dans les conflits, la peur d’être humilié et écrasé ?
(...)

Rencontrer l’autre différent, de personne à personne, de cœur à cœur, vivre une amitié avec lui, est un chemin de transformation et de paix. Elle implique une croissance dans l’amour et dans l’ouverture aux autres. Cette rencontre se fonde sur la confiance mutuelle. Elle implique qu’on laisse tomber ses masques, ses murs, ses besoins de pouvoir, et ses mécanismes de défense pour devenir soi-même vulnérable et humble, en accueillant le don de l’autre. C’est alors la joie d’être ensemble comme des humains.

La rencontre est alors très différente du dialogue. Celui-ci est un échange et un partage au niveau des idées, d’une vision du monde et de la culture. La rencontre se rattache à notre humanité, à notre cœur profond, à la réalité de notre personne avec tout ce qu’elle a de faible et de beau, avec sa part de souffrances et de joies. Elle éveille nos désirs d’être bons et vrais. Elle se manifeste à travers le visage, les yeux, les sourires, les attitudes du corps. Certes une rencontre peut se préparer mais elle est essentiellement quelque chose qui est donnée. On ne « fait » pas la confiance réciproque, on la reçoit. Certes, la rencontre implique un grand respect de la culture de l’autre, différente de la sienne. Celle-ci ne peut être entièrement séparée de l’humain. L’humain est comme le socle sur lequel repose la culture. La rencontre est dans une communion des cœurs – de nos cœurs vulnérables et fragiles. Cette communion implique que chacun s’approfondisse dans ses propres valeurs, sa propre foi.
(...)

Derrière l’intuition de Benoit XVI de ces rencontres du Parvis des Gentils il y a la réalisation que la différence ne doit pas être une menace, une source de peur, mais qu’elle peut devenir une richesse, si nous nous rencontrons humblement les uns avec les autres comme personnes, avec nos fragilités, nos peurs, et un désir d’apprendre de l’autre. Aucun de nous, ne possède la vérité. Nous cherchons plutôt à être possédés par la vérité, à être entrainés et introduits dans le mystère de l’être humain et de son histoire, et finalement dans la fragilité et le mystère de la mort qui nous conduit vers la source universelle. A travers ces rencontres nous pouvons cheminer ensemble vers une paix réelle entre tous les êtres humains.
(...)

La paix jaillit de rencontres voulues, elle suppose la communion entre des personnes différentes.
Cette paix ne consiste pas juste à accueillir une belle fleur dans le jardin. Elle est comme du pain : il faut cultiver la terre, l’ensemencer, récolter, puis moudre les grains et enfin faire la farine et fabriquer le pain. Apprendre à rencontrer l’autre différent, prend du temps. Cela demande un effort, un travail sur soi, une écoute et une compréhension de la situation des autres ; cela demande de reconnaître humblement ses propres torts, sa soif de pouvoir et son désir d’être le plus fort. Ce qui est important, c'est qu'ensemble nous devenions responsables de construire un monde meilleur où les forts au lieu de se rivaliser pour dominer et gagner se mettent ensemble pour relever les humiliés.

Jean-Paul II disait : « il n’y a pas de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon. » J’ajouterai : « il n'y a pas de paix si nous n’essayons pas de rencontrer l’autre avec respect et humilité ». C’est la rencontre personnelle avec l’autre différent qui nous guérit de nos préjugés, qui nous fait sortir de l’emprisonnement de nos cultures et nous conduit vers la sagesse de l’amour universel. Izzeldin Abuelaish, un médecin palestinien qui a perdu trois enfants tués dans le conflit de Gaza, a écrit le livre « Je refuse de haïr ». Il dit que la seule solution pour cheminer vers la paix est que des palestiniens et des israéliens se rencontrent comme des personnes et partagent sur leur humanité.

Il nous est indispensable d’approfondir et de nourrir la spiritualité et le souffle qui nous incitent chacun à dépasser nos égoïsmes personnels, notre clan, notre groupe et notre culture qui peuvent nous enfermer comme dans une forteresse. Le souffle nous ouvre à la grande famille humaine pour devenir comme une fontaine qui donne vie aux autres et crée un chemin de paix.

Jean Vanier, fondateur de l'Arche.
Extraits de son discours lors du Parvis des Gentils à l'UNESCO, mars 2011

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