06 décembre 2017
Inconnus mais pas étrangers
Depuis longtemps nos langues nous séparent
malgré les montagnes, les plaines, les rivières
que nous avons grimpées, traversées, longées.
Depuis longtemps nos dieux nous séparent
malgré le désert, le ciel et la mer que nous avons priés.
Le pommier est-il l'étranger du pin, l'oranger celui du chêne
Le reflet du peuplier dans la rivière de Castille
est il plus clair que celui du bouleau dans un lac en Finlande ?
La neige qui tombe à Odense au Damemark le jour de Noël
est elle plus blanche que celle qui tombe
des rêves du Touareg à Bamako, le jour de l'Aïd ?
La lune que je contemple ce soir dans l'hémisphère nord
est elle plus ronde que celle que l'on ne voit pas ce soir dans l'hémisphère sud ?
Depuis longtemps nos langues nous attirent grâce aux pains,
aux chants que nous partageons autour de la même table
Et la main qui m'ouvre le chemin dans ces pays où je me perds
m'est plus proche que celle qui menace dans mon pays où l'on se perd,
dès que, de l'autre côté de la route qui relie nos villages, nos quartiers...
dans notre ville, notre pays, ils font de l'inconnu, un étranger.
Yvon Le Men
Voir la vidéo du jour ► et notre soleil du jour ►
Le pas en Avent du jour ►
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Commentaires
Magnifique ce texte et aussi le superbe montage photo de ce mot du jour !
Mille mercis !
En écho trois textes poétiques qui font réfléchir , et dont l ' auteur est Lucien ENGELMAJER :
Un premier texte:
Tiens , me dit l' amour
que fais- tu là
dans ce fatras de signes et d' équivalences ?
Je ne fais pas,
Je suis
au milieu de la joie
d' être et d' agir,
Simplement beau et fort
comme tout un chacun
A René , philosophe et courageux , ma vision débordante
- Lucien Engelmajer -
Un deuxième texte :
Entre le rêve et l' amour ,
le jour s' accroche.
Des lanternes anciennes
pleines d' ombres et de feu
étonnent l' horizon .
On ne sait plus si nuit
est une étoile dense
ou le miroir poli
d' une lune multiple .
Entre le jour et l' amour
le réel fait son chemin
à tout hasard,
avec l' homme pour destin
et la main pour nourrir
ceux qui ont faim .
A M. Sainte ce voyage dans nos mémoires et nos visages .
- Lucien Engelmajer -
un troisième texte :
Entre lune et soleil
le paysage
est en images
La brume étale
ses nuages de lumière
pendant qu' une grande nuit
fraternelle et discrète
distribue quelques étoiles.
Le vent se met à l' aise,
dénude quelques oripaux
pendant que le silence
s' habitue au bonheur.
Des hommes embrassent
des mains d' anges
Moi je ris et te vois
Merci .
A Maïté , avec tendresse
Lucien Engelmajer
Extraits du livre : Lucien Engelmajer , Les poèmes du Patriarche,
Dédicaces et Maximes , Edition Le Pâtre 1986 , p. 51, 53 et 61
Excellente journée !
Écrit par : Myriam de Terwangne | 06 décembre 2017
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