14 septembre 2014

Comment nous aurait-il appelés s’il n’avait pas été crucifié ?

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Bien loin de nous inciter à nous replier sur nous-mêmes et à sombrer dans un dolorisme que nous redoutons avec raison, la contemplation de la Croix glorieuse nous invite à nous ouvrir à l’infini de Dieu.  

« Dieu a étendu les mains sur la croix pour embrasser les extrémités de l’univers » (saint Cyrille de Jérusalem) 

Et « si la mort du Seigneur est une rédemption pour tous, et que cette mort renverse le mur de la séparation et appelle les païens au salut, comment nous aurait-il appelés s’il n’avait pas été crucifié ?  D’une main, il attirait le peuple ancien, les Juifs, de l’autre, le reste de l’humanité ; et il les réunissait, tous les deux, en lui ». (saint Athanase)

Voilà qui nous engage à « prendre notre croix » dans le plus concret de notre existence, nous qui en avons reçu le sceau lors de notre baptême et nous signons au début et à la fin de chaque liturgie ou temps de prière personnel. Et cela, en ouvrant les bras plutôt qu’en les refermant sur nos avoirs ou nos privilèges, en embrassant plutôt qu’en repoussant.  Ce qui suppose de mourir à nos a priori, à nos peurs de l’autre différent par sa race, sa culture, son appartenance sociale, son tempérament, pour consentir au dur labeur de l’accueil, du dialogue et de la réconciliation.
 
Mais nous ne pourrons emprunter ce chemin sans le secours de l’Esprit Saint.  Car si la croix, objet de mépris et de malédiction (Dt 21,23) est devenue signe d’espérance, n’est-ce pas parce que le Christ y a vécu et révélé son amour sans mesure du Père et de l’humanité ?  Cet amour qui nous permet de surmonter les barrières qui nous séparent, de « tirer le précieux du vil » (Jr 15, 19)…

Alors n’hésitons pas à nous enraciner dans la prière jaillie de la contemplation du Christ crucifié et ressuscité, qui enseigne, guérit et poursuit en nous son œuvre de salut.

(Sœur Emmanuelle Billoteau)
 
 

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