25 juin 2012

La SOUFFRANCE

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Il est des moments de souffrance forte et longue où l'on se sent totalement démuni, tant le sens de la vie, les raisons d'exister, la possibilité d'aimer semblent atteintes...

La tentation de désespérance prend corps en nous, rendant peu à peu la vie lourde. Le pessimisme s'installe, le regard sue les autres devient plus sévère...  On ricane intérieurement de toute cette agitation de nos proches, on se fait parfois familier de l'idée de la mort, on ne croit plus en l'avenir, les promesses de la religion elles-mêmes paraissent creuses ou rêves infantiles. Bref la confiance de fond que l'on avait jusqu'alors envers la vie est sapée.

Dans ces moments-là où la DESESPERANCE est prête à fondre sur nous, il est très difficile de christianiser son expérience de la souffrance...  

La seule façon de pouvoir renaître à l'espérance, de pouvoir encore croire à l'amour quand on est dans l'abîme; c'est d'expérimenter la présence de quelqu'un auprès de nous qui, même s'il est totalement démuni, est là présent avec un infini respect.

Quand on désespère, c'est l'expérience faite ici et maintenant de l'amour- de « l'amour pour rien » simplement parce que c'est toi, parce que c'est moi, qui fait surgir l'espoir. Quand ma foi en un Dieu sauveur est ébranlée par les assauts du mal, la seule façon de croire encore que le Dieu-Amour existe, c'est sans doute d'expérimenter la fraîcheur d'une source d'amour si petite soit-elle: la présence silencieuse, parfois maladroite, d'un conjoint, d'un enfant, d'un ami...

Alors je puis me dire: « S'il y a une source d'amour, c'est que peut-être elle s'alimente à la véritable « nappe » d'amour qu'est le Dieu vivant de Jésus-Christ ».

Il est d'ailleurs frappant, selon l'évangile de Jean, que Jésus au milieu du désert de son agonie peut se réconforter à la source d'amour qu'est la présence silencieuse de sa mère et du disciple bien-aimé ».

Xavier THEVENOT ,
Souffrance...,pp 58-59, Salvator, 1990. +août 2004


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