13 mars 2012

ATTENTE DE PAQUES …

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- Ah ! Seigneur, pardonne mon retard mais, franchement, je n’avais pas très envie de venir…
- Nous sommes samedi saint, tout de même ! Des soucis ?
- Oh ! Pas pire que d’habitude. Une question surtout.
- Urgente, ta question ?
- Comment dire…urgente et… « éternelle » à la fois !
- Vas-y raconte.
- Euh…C’est que c’est difficile à dire…Surtout à toi Seigneur
- Parle en confiance, je saurai me taire.
- Justement, Seigneur, c’est bien là le problème !
- Explique-moi.
- Eh bien, tu l’as dit Seigneur : tu sais te taire ! et sauf ton Respect, c’est même ce que tu fais de mieux ! S’il y avait Un Nobel du silence tu décrocherais la palme !
- … ?
- C’est vrai, quoi, Seigneur ! Ton silence est parfois si… « Assourdissant » que je me demande si tu m’écoutes.
- … ?
- Peut-être même que si tu te tais tant, c’est que tu n’es pas vraiment là !
- Douterais-tu de moi ?
- Disons que je m’interroge…toute cette fureur sur la planète, Ces guerres, ces haines, ces flots de larmes… Et le cancer, Seigneur ? Mais que fais-tu donc, là-haut Dans ton ciel ?
- Je vais te confier un secret…
- A moi ? !
- Oui. A vrai dire, je n’y habite pas tant que cela…
- Tu n’habites pas où Seigneur ?
- Eh bien au ciel !
- Quoi !!!
- Ne t’emballe pas : je vais t’expliquer. Le « ciel », c’est un Joli mot que les artistes, les peintres, les poètes, les prêtres utilisent pour essayer de décrire ce lieu mystérieux où je vis. Par respect, ils ont cherché l’adresse la plus haute possible. Aimable de leur part et symboliquement bien vu. Mais cela ne veut pas dire que je suis dans les nuages !
- En gros, tu es en train de me dire que tu as déménagé !!!
- Disons qu’avec ma résurrection, les choses ont été un peu chamboulées : le ciel sur la terre et la terre au ciel, si tu vois ce que je veux dire…
- Pas vraiment…
- L’homme avait du mal à grimper pour venir me voir, alors je suis descendu à sa rencontre.
- Tu vois où cela t’a mené !
- Au Golgotha, je sais… Tiens, regarde mes mains, mes pieds et mon côté : j’ai encore les cicatrices ! Tout  « ressuscité » que je suis, impossible de les faire disparaître !  Et sais-tu pourquoi ?  Parce que ces blessures-là, ce sont celles de toute l’humanité. Je les porte chaque seconde de mon éternité, comme j’ai porté cette maudite croix.
- Mais, pourquoi ne pas le dire, Seigneur ? Pourquoi un tel silence ?
- Qu’as-tu fait hier après-midi ?
- Vendredi ? Je suis allé à l’hôpital. Des amis ont un fils qui s’est fait gravement renversé par une voiture…
- Tu sais, dans cette chambre d’hôpital, j’étais là moi aussi !
- Toi ? Mais donc où étais-tu ?
- Juste devant toi, sous les draps trempés de fièvre, dans ce lit d’hôpital, l’âme triste à en mourir, mais le cœur chaviré d’espérance. Excuse-moi de ne pas t’avoir parlé…J’avais si mal ! Mais as-tu remarqué que j’ai essayé de te sourire ?
- Oh Seigneur !
- Tu sais, ta visite m’a fait du bien. C’est bon de croire en l’homme…



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