09 octobre 2011

Déclarer illégale la pauvreté

Nous sommes au coeur de l'actualité ... Tandis qu'il faut plus de 500 jours pour rapiécer un pays, en trois jours on sait moibiliser des milliards pour sauver une banque.   Dexia pour ne pas la citer, un exemple parmi tant d'autres. 

Le raccourci est facile certes, mais à y regarder de plus près... Ne serait-il pas temps de donner notre "voix" pour ce juste combat...

Déclarer illégale la pauvreté 

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Le Collectif a profité du passage en sol québécois de l’économiste et politologue Riccardo Petrella pour l’inviter à prononcer une conférence publique sur sa proposition, lancée en 2005, de déclarer illégale la pauvreté. La conférence a eu lieu au Musée de la civilisation de Québec devant plus de 200 personnes.

Petrella a commencé en disant qu’entre décembre 2008 et juin 2010, la Réserve fédérale des États-Unis a octroyé 38 000 milliards de dollars (eh oui, vous avez bien lu !) à une trentaine de grandes banques et entreprises, et ce, pour les sauver de la crise économique et financière… qu’elles avaient elles-mêmes provoquée ! D’un autre côté, d’après les estimations de la Banque mondiale, il suffirait de 180 milliards $ par année, pendant 10 ans, pour que l’ensemble des êtres humains ait accès à l’eau potable, à une scolarisation primaire obligatoire et à une alimentation de 2500 calories par jour.

Or, depuis 40 ans, les puissants du monde affirment que l’économie mondiale est incapable de trouver ces 180 milliards $... Pour Petrella, il est clair que les dominants sont ceux qui déterminent le champ du possible. C’est pourquoi le temps est venu, comme pour l’esclavage au 19e siècle, de déclarer illégale la pauvreté.

Qu’entend-il exactement par là ? Rien de moins que d’interdire la possibilité même qu'une minorité s'enrichisse indéfiniment au détriment du plus grand nombre. Pour ce faire, Petrella propose de mettre hors la loi trois choses : 1) les lois qui participent à l’appauvrissement ou qui favorisent les inégalités, 2) les institutions qui sont à l’origine de l’appauvrissement et 3) les pratiques sociales qui permettent un enrichissement inégal.

Est-ce là quelque chose de réaliste ? Selon Petrella, une société qui se dit incapable de rêver, parce qu’elle se veut pragmatique, c’est une société qui n’a pas de devenir. Les idées les plus radicales sont aussi celles qui prennent le plus de temps à se réaliser ; mais, une fois réalisées, il devient difficile de revenir en arrière.

Pour plus de détails sur la proposition de Riccardo Petrella, nous vous invitons à visionner sa conférence sur YouTube : http://tinyurl.com/RPetrella

2 vidéos :  vidéo 1 (50 minutes)  - vidéo 2 (26 minutes)

Source : Collectif pour un Québec sans pauvreté (Canada)

A lire également : Mondialisation, pauvreté et immigration clandestine.  Texte d'une interview sur le même thème donnée le 7 octobre 2005.

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