14 février 2009

AMOREVOLEZZA

Sans titre 1


Ne pas confondre douceur et absence d'agressivité.  Autrefois on enseignait que les vertus pour ne pas être aliénantes, devaient être connectées.  Ainsi la douceur, sous peine de devenir déni de la violence qui habite l'homme devait disait-on être connectée avec la vertu de force qui met l'agressivité au service de l'homme.  Il me semble que cette vieille sagesse de la philosophie classique devrait être retrouvée.

Don Bosco, là aussi pourrait être un guide sûr, lui qui invite Michel Magon dont les exigences agressives étaient intenses à devenir un "battant" pour Dieu, ce que fut d'ailleurs le prêtre de Turin lui-même. 

L'amorevolezza bien en place, mène toujours à un combat, combat avec le narcissisme excessif et combat avec le péché dans ses dimensions personnelles et collectives.

Don Bosco faisait rentrer l'agressivité des jeunes, dans un profond processus éducatif.  Il apprenait aux adolescents à situer avec justesse leurs responsabiités dans leurs trangressions; il les invitait à distinguer le cri de leur remords (cri si souvent narcissique) de la Parole à la fois exigeante et pardonnante de Dieu; il leur montrait que quel que soit le débordement de haine qu'ils avaient pu vivre, Dieu et l'éducateur à son exemple croyaient encore en eux.  Voilà qui devrait donner à penser à notre société qui a tant de mal à croire que toute culpabilité n'est pas morbide et qu'un juste sentiment de la faute est au coeur même de l'affection bien en place.

Don Bosco donne une place importante à l'amorevolezza dans sa pédagogie.  Mais pour qui connaît ses écrits et son actions, une évidence apparaît : il ne sépare jamais l'affection de la raison et de la religion.

"Si tu veux obtenir la confiance, commence par faire confiance !"  "Si tu veux être aimé, montre que tu aimes !", tel est le message de Jean Bosco.

Xavier Thévenot, sdb - l'affectivité en éducation

Les commentaires sont fermés.