19 juillet 2008

AIMEZ-VOUS

 prairie-plaine-des-cafres[1]

Il ne parle pas pour attirer sur lui une poussière d’amour.
 
Ce qu’il veut ce n’est pas pour lui qu’il le veut.
 
Ce qu’il veut, c’est que nous nous supportions de vivre ensemble.
 
 Il ne dit pas: aimez-moi. Il dit: aimez-vous.   Il y a un abîme entre ces deux paroles.
 
Il est d’un côté de l’abîme et nous restons de l’autre. C’est peut-être le seul homme qui ait jamais vraiment parlé, brisé les liens de la parole et de la séduction, de l’amour et de la plainte.
 Christian BOBIN, Écrivain.  Extrait de « L’homme qui marche »

Ed. Le temps qu’il fait

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