15 novembre 2007

MAGNIFICAT !

Prête-nous  ta voix Marie, chante avec nous. 
Avec le Magnificat tout est possible, mais tout n'est pas gagné. 
Le Magnificat, comme les béatitudes, il faut en vivre au fil des jours. 
Nous sommes encore loin d'un monde imprégné de l'amour de Dieu, 
où les puissants ne dirigent pas tout, où les affamés sont comblés de biens. 
Ce monde, il faut toujours recommencer à le construire, car Dieu, 
s'il nous donne toute son aide, ne le construit pas à notre place. 
 
Des pauvres, il y en a toujours parmi nous. 
Et des affamés. Et des opprimés. Et des torturés. 
Et aussi des puissants et des orgueilleux. 
 
Le Magnificat n'est pas un chant d'hier, dépassé. 
C'est un chant d'aujourd'hui, c'est aussi un défi. 
Certains disent même un appel à la révolution.
 
Faut-il, pour être fidèle à Dieu et à son Alliance, 
abattre tous les puissants, dépouiller tous les riches? 
 
En fait, il ne s'agit pas ici, ni dans les béatitudes,
 de mettre les pauvres à la place des riches 
et les persécutés à la place des persécuteurs. 
On changerait simplement de pouvoir. 
 
Ce qu'exalte le Magnificat et ce qu'il nous invite à faire, 
ce n'est pas un transfert ou une revanche, 
c'est un renversement de l'échelle des valeurs, 
d'où sortira, par la lutte contre l'injustice, 
une société plus fraternelle et plus conforme à la volonté de Dieu. 
 
Nul ne pouvait mieux exprimer cela que Dom Helder Camara, 
"l'évêque des pauvres",la "voix des sans voix", 
lui qui présentait sa Symphonie du nouveau monde 
en déclarant: "Parfois nous sommes traités d'utopistes. 
Malheur au monde s'il perd les utopistes."
 
Ecoutons Dom Helder Camara 
 
 
 
Prête-nous ta voix, Marie, chante avec nous. 
Mère du Christ et Mère de l'Eglise, 
en nous préparant pour l'évangélisation que nous avons à poursuivre, 
à élargir et à parfaire, nous pensons à Toi. 
 Plus spécialement, nous pensons à Toi 
à cause de ce modèle parfait d'actions de grâces 
qu'est l’hymne que tu as chanté, quand ta cousine Elisabeth, 
mère de Jean-Baptiste, t'a proclamée la plus heureuse d'entre les femmes. 
Tu ne t'es pas arrêtée à ton bonheur, 
tu as pensé à I’ humanité toute entière,
tu as pensé à tous. 
Plus encore, tu as opté clairement pour les pauvres, 
comme ton Fils l'a fait plus tard 
Qu’ y a-t-il en Toi, qu’ y a-t-il dans tes paroles, dans ta voix, 
pour qu'en annonçant dans le Magnificat 
la chute des puissants et l'élévation des humbles, 
le rassasiement des affamés 
et la dépossession des riches, 
personne n'ose Te juger subversive 
ou Te considérer comme suspecte? ... 
Prête-nous ta voix, chante avec nous ! 
Demande à ton Fils qu'en nous tous 
se réalisent pleinement les desseins du Père! 

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