18 décembre 2007

se (re)poser

" Le pèlerin qui prend un peu de vin pour réjouir son cœur et rafraîchir sa bouche, bien qu'il s'arrête un peu pour cela ne rompt pourtant pas son voyage, mais prend de la force pour le plus vitement et aisément parachever, ne s'arrêtant que pour mieux aller..."
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St François de Sales11_sentier_depart[1]


 Le temps est une denrée rare et le posséder vraiment est souvent un exploit surtout dans le monde professionnel et associatif où nous voulons être présents… parfois trop d'ailleurs.  Il n'y pas de recette miracle et les dosages sont presque toujours inutiles car "tout est en tout".  Cependant, il faut rester vigilant car c'est au moment où nous avons l'impression de tout (devoir) faire que nous ne faisons "rien de bon en tout!" 
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Faire l’effort de s’arrêter et se (re)poser doit permettre ce regard vrai (parfois douloureux).  Partager le travail n'a plus rien avoir avec un slogan syndical, mais relève ici d'une juste règle de vie.  Il ne sert à rien de faire si on oublie d'être en faisant.   
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D'une mécanique productive nous devons passer à une force créatrice, celle qui "abandonne" la semence car elle en sait les fruits possibles.   -"Abandonner la semence"!  Combien de semences ai-je abandonnées aujourd'hui?  Ne me suis-je pas contenté de tout faire pour agrandir mon champ, pour l'irriguer au point de prendre l'eau de l'autre?  Et pourtant, le jour diminue, il faut penser à rentrer… Ce serait vraiment trop bête de ne pas avoir le temps de les semer! 
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Puissions-nous ensemble apprendre à vivre la confiance au quotidien de nos actions, à vivre le partage fraternel et nous serons les uns pour les autres ce lieu de halte où le pèlerin (dé)pose son sac, le vide et le range ! Un lieu où coule une source de joie et d'espérance. Un lieu où …  le temps se reçoit comme un présent pour construire l'avenir. 

A+

12 décembre 2007

Tenez-vous prêts !

 normal_Image009[1]


Notre Seigneur a donné cet avertissement lorsqu'il était sur le point de quitter ce monde, du moins de le quitter visiblement. Il prévoyait les centaines d'années qui pourraient s'écouler avant son retour. Il connaissait son propre dessein, celui de son Père : laisser graduellement le monde à lui-même, en retirer graduellement les gages de sa présence miséricordieuse. Il prévoyait l'oubli où il tomberait parmi ses disciples eux-mêmes... l'état du monde et de l'Église tel que nous le voyons aujourd'hui, où son absence prolongée a fait croire qu'il ne reviendra jamais ...
 
      Aujourd'hui, il murmure miséricordieusement à nos oreilles de ne pas nous fier à ce que nous voyons, de ne pas partager l'incrédulité générale, de ne pas nous laisser entraîner par le monde, « mais de prendre garde, de veiller et de prier » (Lc 21,36), et d'attendre sa venue. Cet avertissement miséricordieux devrait nous être toujours présent à l'esprit, tant il est précis, solennel et pressant.
 
      Notre Seigneur avait prédit sa première venue ; et pourtant, il a surpris lorsqu'il est venu. Il viendra de façon bien plus soudaine encore la seconde fois, et il surprendra les hommes, maintenant que sans dire combien de temps s'écoulera avant son retour il a laissé notre vigilance à la garde de la foi et de l'amour... Nous devons en effet non seulement croire, mais veiller; non seulement aimer, mais veiller, non seulement obéir, mais veiller. Veiller pourquoi ? Pour ce grand événement qu'est la venue du Christ. Un devoir particulier semble nous être donné là, pas seulement croire, craindre, aimer et obéir, mais aussi veiller: veiller pour le Christ, veiller avec le Christ.
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Cardinal John Henry Newman (1801-1890)

 

 

11 décembre 2007

le temps de l'éspérance

Il paraît que les chrétiens se sont endormis…
Ils auraient baissés les bras…
On les comprend !
Voici tellement longtemps qu’il est venu !
 
Ils ont égaré sa Parole… Elle ne les stimule plus.
Ils sont fatigués.
Ils restent entre eux et discutent toujours
De leurs identiques problèmes.
Ils ont peur de sortir. Ils n’osent plus.
Ils ont perdu l’audace d’entreprendre chaque matin,  encore une fois,
L’édification du monde humain en vue de quoi Dieu les a créés.
 
Ils ont égaré l’espérance.
“ Sommes-nous encore bons, se demandent-ils anxieusement,
Pour l’annonce de l’extraordinaire nouvelle qui renverse les sombres structures anciennes
Et trace les plans d’un monde renouvelé dans la fraternité ? ”
 
Ils ont égaré la joie.
On les comprend !
Les causes sont tellement nombreuses de leur  abattement :
D’abord les habitudes de vivre et de croire, puis le manque d’enthousiasme
Provenant de l’inévitable usure quotidienne, puis les échecs à chaque tournant,
Puis l’ardeur d’aimer qui s’éteint, et, par dessus tout, les événements du monde
Et leurs cortèges d’horreurs, de paix ratées, d’économie en faillites,
De pauvreté en hausse et de misère qui s’installe.
 
Il est temps qu’ils entrent en Avent !
Il est temps qu’ils se mettent à Noël
Afin de ne pas oublier la présence de Celui qui,
Quelque part dans un endroit d’abandon, est venu parmi eux afin de partager,
Sans la moindre retenue, leur humaine condition, leur existence quotidienne, leur mort,
Leurs angoisses, leurs rêves, leur amour  et ce désir d’infini en eux…
 
L’Avent, Noël, l’Epiphanie…
C’est le temps où Dieu vient lui-même réveiller l’espérance de ses enfants
En leur donnant son Fils pour frère.
 
C’est le temps où les chrétiens,
Ranimés par la présence du Christ né chez eux,
Retrouvent la persévérance de vivre en hommes et en femmes dignes de ce nom…
L’obstination de transformer la terre en humanité digne de ce nom.
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Chemins d’Avent, Ed. Signe, 1997, p.1-2

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10 décembre 2007

Heureux !

HEUREUX ceux qui vont à la rencontre
De ceux dont l'Eglise est loin:
Non-croyants, croyants d'autres
Traditions religieuses,
Pauvres et étrangers,
Hommes et femmes d'autres cultures.
 
HEUREUX ceux qui acceptent d'aimer
Même ceux qui refusent de les aimer.
 
HEUREUX ceux qui acceptent d'exposer leurs idées
Tout en acceptant que les autres n'y adhèrent pas.
 
HEUREUX ceux qui suscitent dans l'Eglise et la société
Des lieux et temps où chacun
Puisse être reconnu et prendre la parole.
 
HEUREUX ceux qui, sans craindre les épreuves,
S'enracinent dans la durée et la patience,
Sans jamais se lasser de faire des petits pas
Pour rencontrer enfin les autres.
 
HEUREUX ceux qui ont un souci de cohérence
Entre leur propre vie et le combat qu'ils mènent.
 
HEUREUX ceux qui s'en remettent à Dieu
Chaque jour dans la prière.
 
HEUREUX ceux qui espèrent toujours:
Ils trouveront la route qui conduit
Au coeur des autres et de Dieu.

logoljhindex[1]

09 décembre 2007

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous »

 teresa1[1]


 

« Dieu aime celui qui donne avec joie » (2Co 9,7). Le meilleur moyen de manifester notre gratitude à l'égard de Dieu, ainsi qu'aux autres, est de tout accepter avec joie. Un cœur joyeux s'accorde naturellement avec un cœur embrasé par l'amour. Les pauvres se sentaient attirés par Jésus parce qu'il était habité par quelque chose de plus grand que lui ; il rayonnait de cette force dans ses yeux, ses mains, dans tout son corps. Tout son être manifestait le don qu'il faisait de lui-même à Dieu et aux hommes.

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Que rien ne puisse nous faire du souci au point de nous remplir de tristesse et de découragement et de nous laisser enlever la joie de la résurrection. La joie n'est pas une simple question de tempérament lorsqu'il s'agit de servir Dieu et les âmes ; elle est toujours à accueillir. Et c'est là une raison de plus pour tâcher de l'acquérir et la faire grandir dans nos cœurs. Même si nous avons peu à donner, il nous restera néanmoins la joie qui jaillit d'un cœur amoureux de Dieu.

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Partout dans le monde les gens sont affamés et assoiffés de l'amour de Dieu. Nous répondons à ce manque lorsque nous semons la joie. Elle est aussi l'un des meilleurs remparts contre la tentation. Jésus ne peut prendre pleine possession d'une âme que si elle s'abandonne à lui joyeusement.

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Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997),

fondatrice des Soeurs Missionnaires de la Charité

No Greater Joy (Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès, 1997, p. 44)