14 octobre 2008

Prier.

sous_bois_parure_automne_foret_chantilly_pano_a[1]
  


On pense ne pas savoir prier.
C'est dans le fond sans importance car Dieu entend nos soupirs, connaît nos silences.
Le silence est le tout de la prière et Dieu nous parle dans un
Souffle de silence.
Il nous atteint dans cette part de solitude intérieure
Qu'aucun être humain ne peut combler.

 


 

                                                      Frère ROGER de Taizé.

 

12 octobre 2008

Prier à quoi ça sert ?

 rose-bleue-avec-la-rosee-dscn4763[1]


A quoi sert la prière ?
 
 Avouons-le, nous répondons souvent à la question…en ne priant pas ou en ne priant plus.
Nous estimons qu’il y a toujours quelque chose de plus urgent et de plus utile à faire.
 
La prière nous semble du temps perdu.
 
Effectivement, aucun instrument ne peut en mesurer l’efficacité, même si des études tendent à montrer qu’elle a des effets bénéfiques sur la santé physique, psychique et mentale de ses pratiquants.
 
Et pourtant…
 
Nous étouffons dans le rassasiement immédiat de nos désirs, nous tremblons dans l’angoisse d’un avenir incertain. N’est-ce pas le signe que notre âme a soif du Dieu vivant ? Elle crie vers Celui-là seul qui peut la combler et la rassurer. Ce cri est une prière, tout comme les larmes de la mère qui veille son enfant malade, le nom de Jésus murmuré par le marcheur sur le sentier, l’oraison silencieuse du moine…
 
Un acte de présence et de reconnaissance. Une louange, un pardon, un merci.
 
Prier, c’est regarder Dieu et s’offrir à son regard. C’est aimer et se laisser aimer. Aimer, à quoi ça sert ?
 
Philippe Oswald
Revue Famille Chrétienne Janvier 2
(paru dans "Aube Nouvelle" - octobre 2008 - CoopLiège)

10 octobre 2008

la branche morte

20061001195320_dsc_3448_ret2[1]


La branche morte,
celle qui jamais plus ne portera de feuilles nouvelles,
ni de fleurs ou de fruits,
celle que la vie a désertée pour toujours...
il lui reste une possibilité merveilleuse :
accepter d'être jetée dans le feu,
et celle qui ne servait à rien
devient lumière et chaleur
pour ceux qui sont dans la maison.
Je t'offre ce soir Seigneur
les branches mortes de ma journée.
Je sais qu'au feu de ton AMOUR
elles seront transformées !
 
... Mais au soir des tempêtes souvent hélas
je laisse à terre pourrir mes branches mortes.

 

Michel Quoist

09 octobre 2008

Voici que je me tiens à la porte et que je frappe.

 libre[1]


 

 

C'est vrai ! Je me tiens à la porte de ton cœur, jour et nuit.

Même quand tu ne m'écoutes pas, même quand tu doutes que ce puisse être Moi, c'est Moi qui suis là.

 

J'attends le moindre petit signe de réponse de ta part,

le plus léger murmure d'invitation, qui me permettra

d'entrer chez toi.  Je veux que tu saches que chaque fois que tu m'inviteras,

 je vais réellement venir.

Je serai toujours là, sans faute.

 

Silencieux et invisible, je viens, mais avec l'infini pouvoir de mon amour.  Je viens avec ma miséricorde, avec mon désir de te pardonner, de te guérir, avec tout l'amour que j'ai pour toi; un amour au-delà de toute compréhension,

un amour où chaque battement du cœur est celui que j'ai reçu du Père même. 

" Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimé".

 

Je viens, assoiffé de te consoler, de te donner ma force, de te relever,

 de t'unir à moi, dans toutes mes blessures.

Je vais t'apporter ma lumière. 

Je viens écarter les ténèbres et les doutes de ton cœur.

Je viens avec mon pouvoir capable de te porter toi-même

et de porter tous tes fardeaux.

Je viens avec ma grâce pour toucher ton cœur

et transformer ta vie.

Je viens avec ma paix,

qui va apporter le calme et la sérénité à ton âme.

 

Je connais tout de toi.

Même les cheveux de ta tête, je les ai tous comptés.

Rien de ta vie est sans importance à mes yeux.

Je connais chacun de tes problèmes, de tes besoins,

de tes soucis.  Oui, je connais tous tes péchés,

mais je te le redis une fois encore :

Je t'aime, non pas pour ce que tu as fait,

non pas pour ce que tu n'as pas fait.

Je t'aime pour toi même,

pour la beauté et la dignité que mon Père t'a données

en te créant à son image et à sa ressemblance.

C'est une dignité que tu as peut-être souvent oubliée,

une beauté que tu as souvent ternie par le péché,

mais je t'aime tel que tu es.

 

Mère TERESA

08 octobre 2008

D’abord la personne

par Denis Gagnon, o.p.  -  source: www.spiritualite.com


 

 

 


 

 

La misère n’est pas fatale; les personnes qui vivent dans la pauvreté sont les premières à refuser cette condition; il est du devoir de tous de s’unir pour la détruire.» Ainsi s’exprimait-on au moment où, le 17 octobre 1987, on inaugurait à Paris une dalle en l’honneur de ceux et celles que la misère rejoint de mille et une façons. L’initiative venait du Père Joseph Wrésinski, fondateur du mouvement international ATD Quart Monde.

 

Depuis ce jour, chaque année, le 17 octobre est devenu la journée mondiale du refus de la misère. Les statistiques de la misère et de la pauvreté sont dramatiques. Sur la planète, c’est 1,2 milliard de      personnes qui vivent dans une pauvreté extrême Elles ne gagnent même pas un dollar US par jour. À côté d’elles, 1,6 milliard d’autres ont moins de deux dollars pour leur pitance quotidienne. Chaque   année, c’est 15 millions de gens qui meurent de faim. Une personne sur trois ne mange pas à sa faim. Parmi tous ces malheureux, des enfants, de nombreux enfants.

 

«Là où des hommes et des femmes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de la personne sont violés. S’unir pour les faire  respecter est un devoir sacré.» (Joseph Wrésinski)  Aujourd’hui plus que jamais, la lutte à la pauvreté ne peut être réduite à faire l’aumône à l’itinérant qui nous tend la main. Il faut se placer dans des perspectives plus larges. Des institutions doivent être transformées. Des    politiques doivent changer. Il faut une plus grande mobilisation de l’ensemble des forces et des ressources humaines.

 

Dans le journal L’itinéraire d’octobre 2002, Jean-Pierre Lacroix écrit à propos de la journée mondiale du refus de la misère: «Ce n’est donc pas une journée pour ‘aider les pauvres’, mais un moment privilégié pour rendre hommage au courage des personnes qui font face à la misère. Une journée pour affirmer qu’ils sont des partenaires dans l’élimination de la pauvreté. Une journée de fierté, d’espoir et de    dignité au cours de laquelle se rassemblent ceux et celles qui refusent la misère et l’exclusion.» (p. 4)

 

Trop souvent, hélas, nous nous contentons de donner sans vraiment rencontrer celui ou celle qui nous tend la main. Il n’est pas facile de partager la détresse des autres, à plus forte raison quand il s’agit du pauvre que nous n’arrivons pas toujours à reconnaître derrière ses yeux cernés et ses joues creuses. Souvent aux prises avec des problèmes de dépendance (drogues, alcool, cigarettes), le pauvre est gardé à distance. Sa différence (ou la nôtre!) dresse un mur entre lui et nous.

 

La pauvreté ne peut être combattue sans la rencontre de l’autre, sans une véritable empathie, sans un vrai partage de ce que nous vivons mutuellement. Le moyen le plus efficace pour lutter contre la misère: créer des liens, favoriser l’amitié entre le pauvre et le riche, rapprocher les classes sociales. Tous les autres moyens, nécessaires et  essentiels, n’ont d’avenir que dans ces relations entre les humains. Des hommes, des femmes, des enfants souffrent d’un manque de biens matériels. Leur pauvreté n’est que l’indice d’un déficit d’humanité que seul l’amour arrivera à changer. Un accueil sans restriction.

 

Un jour, Jésus se trouvait à la table d’un certain Simon. Une femme entre dans la maison et verse un parfum très coûteux sur les pieds de Jésus. Les disciples sont scandalisés: «On aurait pu le vendre très cher et donner la somme aux pauvres.» (Matthieu 26, 9) Jésus rétorque: «Des pauvres, vous en avez toujours avec vous; mais moi, vous ne m’avez pas pour toujours.» (26, 11) C’est vrai que nous avons toujours des pauvres parmi nous. Mais Jésus ne veut sûrement pas dire qu’il faut que les choses restent comme elles sont. Ni non plus que nous pouvons nous laisser aller à la dépense et au luxe. Les Evangiles nous rapportent d’un bout à l’autre des engagements de Jésus en faveur des pauvres et des petits. Son message n’est rien d’autre qu’une option en faveur des méprisés. Le dépouillement de sa vie et sa mort sur la croix en disent long sur sa communion à la misère humaine.