01 novembre 2008

Tous des Saints ?

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Nous sommes parfois terriblement déçus par l’image de la sainteté, telle qu’on nous la présente ou telle que nous l’imaginons : les saints seraient-ils ces gens, sérieux au point d’en être tristes, marchant les yeux baissés pour ne pas succomber à la tentation du monde ?  Des gens à la démarche lente et sage pour ne pas dépasser le siècle et dont la bouche en cœur distille des propos mielleux, débordants de componction ?… Les saints sont-ils devenus des hommes poussiéreux à force de passer des heures en oraison et fleurant l’encaustique, l’antimite et les traditions immuables ?
 
Les caricatures ne manquent pas de ces personnes dévotes, pétries d’eau bénite, et de bonnes intentions, et qui sont comme des reproches vivants pour les misérables pécheurs que nous sommes !
 
Ces “tristes saints”, ennuyeux pour tout le monde, sont-ils ces “hommes nouveaux” créés par Dieu en Jésus-Christ ?  Quel contraste avec les vrais saints pétris d’Evangile et reconnus par l’Eglise, des François d’Assise, passionné et passionnant, des Don Bosco, jeune et dynamique, des Benoît, bâtisseur d’Europe, des Vincent de Paul, révolutionnaire de la Charité, des Jeanne d’Arc, à la conquête virile, des Thérèse d’Avila, à la fougue joyeuse... et mille autres dévorés par l’amour du Christ, chantres de la Vie et du renouveau, poussés par le souffle de l’Esprit pour créer, bâtir, restaurer, agrandir le Royaume !
 
De l’air !… Qu’on redonne de l’air à la sainteté de tous les chrétiens.  Qu’on les pousse vers la haute mer de la vie du monde, vers les tempêtes et les orages , vers les montagnes de la contemplation et les plaines du combat. Que tous les saints d’aujourd’hui, témoins joyeux de l’Esprit de Jésus qui les habite, soient présents à ce que vivent les hommes de notre temps là où les droits de l’homme sont bafoués, là où les petits pleurent sans espérance, là où l’invisible n’attend qu’un geste pour fleurir..
 
Que leur joie soit celle des pauvres de cœur, des doux, des pacifiques; que leur fécondité soit proportionnelle à leur union de sarment à la vigne; que leur discours soit signe percutant de la Parole; que leurs actes expriment la solidarité, le partage, l’amour de la vie...
 
Que les hommes du 21e siècle rencontrent enfin des saints libérateurs et non des empêcheurs de danser en rond; des saints trempés par le feu de l’Esprit et non par l’eau bénite; des saints heureux et non des rabat-joie; des saints tendres, généreux, enthousiastes, débordants de vitalité spirituelle, créatifs, novateurs...
 
Serons-nous ces saints-là, ceux de la cuvée 200…. ? 

Gaston Lecleir  « Rythmes et Spirales vers Dieu »  Editions du Moustier


BONNE FETE !

26 octobre 2008

Dieu à la porte du monde

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Qu’a donc accompli Jésus
durant son passage sur la terre humaine?
 
Jésus n’a rien fait d’autre que de frapper
à la porte des hommes afin qu’ils ouvrent leurs portes
et laissent entrer dans leurs maisons
la lu­mière venue de Dieu.
Dieu ne frappe pas à la porte du monde
pour imposer sa présence, pour imposer une Loi,
même la sienne!
 
Dieu n’impose rien.
Il vient proposer quelque chose pour vivre,
pro­poser un chemin, un bonheur différent
et que rien ne peut user,
il vient inviter à un monde plus grand.
 
Il frappe à la porte du monde
et propose l’Evangile.
 

Charles Singer

21 octobre 2008

Marthe et Marie

 

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     « Une femme nommée Marthe le reçut chez elle ; elle avait une sœur du nom de Marie ». Si notre cœur est le lieu d'habitation de Dieu, il faut que ces deux femmes y habitent : l'une qui s'assied aux pieds de Jésus pour l’écouter, l'autre qui s'occupe de le nourrir. Tant que le Christ sera sur la terre, pauvre, en proie à la faim, à la soif, à la tentation, il faudra que ces deux femmes habitent la même maison, que dans le même cœur se vivent ces deux activités...

      Ainsi, durant cette vie de labeur et de misères, il faut que Marthe habite votre maison... Tant que nous aurons besoin de manger et de boire, nous aurons aussi à dompter notre chair ou notre corps par les œuvres de la veille, du jeûne et du travail. Telle est la part de Marthe. Mais il faut aussi qu'en nous soit présente Marie, l'action spirituelle. Car nous n'avons pas à nous appliquer sans arrêt aux exercices corporels, il nous faut aussi parfois nous reposer, et goûter combien le Seigneur est doux, nous asseoir pour cela aux pieds de Jésus, et écouter sa Parole.

 

      Amis, ne négligez pas Marie pour Marthe, ni Marthe pour Marie ! Si vous négligez Marthe, qui servira Jésus ? Si vous négligez Marie, de quoi vous servira la visite de Jésus, puisque vous n'en goûterez pas la douceur?

 

Aelred de Rielvaux ( 1110 -1167), moine cistercien anglais

20 octobre 2008

sur la Prière - St Augustin

Si grand orateur fut-il, Augustin, évêque d’Hippone en Afrique, a apporté à l’Église non seulement la nouveauté de sa foi, la richesse de sa pensée, mais non moins son expérience de la prière. Des « Méditations », qu’on lui attribue faussement, connurent malgré tout un vif succès. D’un Pseudo-Augustin,  elles sont incontestablement d’un disciple du grand mystique que fut Augustin et dont toute la prédication apporte le témoignage.   Qu’il nous suffise de lire son enseignement sur la prière extrait d’une lettre qu’il adressait à sa « Philothée » Proba.  Un texte dont chacun des paragraphes mériterait bien une profonde réflexion.

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A quoi bon nous disperser de tous côtés et chercher ce que nous devons demander dans la prière ? Disons plutôt avec le psaume : La seule chose que je demande au Seigneur, celle que je cherche, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour savourer la douceur du Seigneur et fréquenter son temple. La, en effet, tous les jours ne passent pas en     arrivant et en disparaissant, et l’un ne commence pas quand l’autre finit : ils existent tous ensemble, ils n’ont pas de fin, car la vie elle-même, dont ils sont les jours n’a pas de fin.
 
Pour nous faire obtenir cette vie bienheureuse, celui qui est en personne la Vie véritable nous a enseigné à prier. Non pas avec un flot de paroles comme si nous devions être exaucés du fait de notre bavardage ; en effet, comme dit le Seigneur lui-même, nous prions celui qui sait, avant même que nous le lui demandions, ce qui nous est nécessaire. 
 
Il sait donc ce qui nous est nécessaire avant que nous le lui demandions ? Alors, pourquoi nous exhorte-t-il à la prière continuelle ? Cela pourrait nous étonner, mais nous devons comprendre que Dieu notre Seigneur ne veut pas être informé de notre désir qu’il ne peut ignorer. Mais il veut que notre désir s’excite par la prière, afin que nous soyons capables d’accueillir ce qu’il s’apprête à nous donner. Car cela est très grand, tandis que nous   sommes petits et si pauvres ! C’est pourquoi on nous dit : Ouvrez tout grand votre cœur. Ne formez pas d’attelage disparate avec les incrédules.
 
Certes, c’est quelque chose de très grand : l’œil ne l’a pas vu, car ce n’est pas une couleur ; l’oreille ne l’a pas entendu, car ce n’est pas un son ; et ce n’est pas monté au cœur de l’homme, car le cœur de l’homme doit y monter. Nous serons d’autant plus capables de le recevoir que nous y croyons avec plus de foi, nous l’espérons avec plus d’assurance, nous le désirons avec plus d’ardeur.
 
C’est donc dans la foi, l’espérance et l’amour, par la continuité du désir, que nous prions toujours. Mais nous adressons aussi nos demandes à Dieu par des paroles, à intervalles déterminés selon les heures et les époques ; c’est pour nous avertir nous-mêmes  par ces signes concrets, pour faire connaître à nous-mêmes combien nous avons progressé dans ce désir, afin de nous stimuler nous-mêmes à l’accroître encore. Un sentiment plus vif est suivi d’un progrès plus marqué.
 
Ainsi, l’ordre de l’Apôtre : Priez sans cesse, signifie tout simplement : La vie bienheureuse qui n’est autre que la vie éternelle auprès de Celui qui est seul à pouvoir la donner, désirez-la sans cesse.


17 octobre 2008

QUE DIRE DANS LA PRIERE ?

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Quelques grands maîtres spirituels nous suggèrent qu'il ne faut pas trop chercher à dire, mais d'abord à être...Etre présent à  Dieu
 
Père Timothy Radcliffe, Dominicain: « Prier, ce n'est pas penser, c'est être avec Dieu ».
 
Père François Varillon, Jésuite : « Je coupe le courant, j'éteins la lampe et je dis à Dieu : « Je te donne du temps, car je ne peux rien Te donner d'autre finalement ». Le temps de la présence et son silence.
 
Charles de Foucauld : « Quand on aime, on voudrait parler sans cesse : la prière n'est pas autre chose ».
 
Saint Bernard : « Ne méprise pas ta prière, car Dieu ne la méprise pas ».
 
L'apôtre Paul de Tarse consolait déjà, il y a deux mille ans, ceux qui  se lamentaient de ne pas savoir prier : « L'Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intercède pour nous » (Romains 8,26)
 
Michel Serrault, comédien.
« Ma prière préférée ?
« Mon Dieu, que votre volonté soit faite ». Tout le reste, ce sont des commentaires...
Ma prière, c'est de remettre mes incompréhensions, mes peines, entre les mains du Seigneur.
Mon incapacité de comprendre et de vivre certaines heures... »
Coop Liège - Aube Nouvelle (oct 08)