21 janvier 2010

REGARD.

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Il y a des personnes qui sont comme des lumières. Des clartés : elles font lever les yeux !
 
Quand on les regarde, c'est comme une invitation à se redresser, à quitter les positions assises de l'habitude. A grimper sur la montagne avec elles. A devenir un autre. A suivre leurs traces pour devenir soi-même dans le total épanouissement des beautés cachées en nous.
 
Dans la vie, beaucoup dépend des personnes que l'on choisit de regarder. Puisque d'une certaine façon on décide de les suivre. Puisque d'avance on sait qu'elles vont nous entraîner. Puisque d'une certaine façon, on se prépare à leur ressembler.
 
Pas à les imiter ! Jamais ! Mais à inventer soi-même sa vie en se laissant éclairer.
 
Si on regarde celui ou celle qui ne craint pas de parler avec courage pour dévoiler les injustices et les méchancetés, celle qui agit pour que chacun soit respecté...
 
Si on regarde celui ou celle qui est toujours prêt à rendre service, à faire passer l'autre avant lui , qui donne sans compter, qui partage et lutte contre la pauvreté...
 
Si on regarde celui ou celle qui met le sourire sur les lèvres, qui n'utilise pas le coup de griffes, qui place la bonté et la tolérance dans son regard et ses paroles, qui ne juge pas...
 
Si on regarde Jésus de Nazareth et son Evangile qui est une Bonne Nouvelle...
En regardant toujours la lumière, elle finit par se poser sur le visage, elle y reste et le transfigure.
 
 
                                                                  Charles SINGER.

13 janvier 2010

Qui est cet homme ?

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Qui est cet homme, venu de loin, qui enjambe nos montagnes et nos vallées, nos plaines et nos forêts, notre présent et notre passé.
Qui est cet homme, venu de loin, dont le pas est lent comme celui d'un berger et qui tient une houlette en forme de croix ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, qui cherche à rassembler son troupeau dispersé et dont le visage s'illumine de joie quand il porte sur ses épaules ou dans ses bras, un bout de l'humanité qu'un pillard lui avait volé ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, dont le cœur est une porte ouverte en plein vent, mais si étroite, que pour y passer il faut être un enfant ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, dont les pieds et les mains sont usés jusqu'au sang et qui, au carrefour des chemins, de l'espace et du temps, dresse des croix afin que son troupeau en le suivant ne se perde pas ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, qui appelle, en passant, une poignée de pêcheurs et de paysans, pour les initier au même métier que lui : au choix de bons pâturages et au soin des brebis, celles qui sont malades ou blessées, et transmettre à chaque nouveau berger cette même houlette en forme de croix ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, qui rassemble ses brebis dispersées, aux quatre coins de leurs rêves, perdues dans les brouillards et les ténèbres, pour les conduire sur des verts pâturages, sur une montagne inondée de lumière ?
 
Qui est cet homme, venu de loin, qui m'a fasciné sur le chemin

 

(Prier les paraboles)

07 janvier 2010

parlez-nous de la prière

Texte de Khalil GIBRAN.

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Alors une prêtresse dit, parlez-nous de la prière.
Et il répondit, disant :
Vous priez en votre détresse et en votre besoin ;
Puissiez-vous prier dans la plénitude de votre joie et en vos jours d'abondance.
Je ne puis vous apprendre à prier avec des mots.
Dieu n'écoute pas vos paroles sauf lorsque lui-même les prononce à travers vos lèvres.
Et je ne puis vous apprendre les prières des mers et des forêts       .
Mais vous qui êtes nés des montagnes  et des forêts et des mers pouvez trouver leur prière dans votre cœur.
 
Et si seulement  vous écoutez dans le calme de la nuit vous les entendrez dire en silence :
« Notre Dieu, qui est notre moi ailé, c'est ta volonté en nous qui veut.  C'est ton désir en nous qui désire.  C'est ton élan en nous qui voudrait changer nos nuits, qui sont tiennes, en jours qui sont tiens aussi.  Nous ne pouvons te demander quoi que ce soit car tu connais nos besoins avant qu'ils ne soient nés en nous : Tu es notre besoin ; et en nous donnant plus de toi-même, tu nous donnes tout ».

06 janvier 2010

Le pardon est une fête de l'amour.

 ... sur la parabole du "Fils prodigue"

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Jésus, tu le sais, cette parabole est un défi : celui de l'amour.
 
Déraisonnable ! Tu fais éclater nos étroitesses d'esprit et de cœur, tu surprends tous ceux qui croyaient avoir un droit d'entrée, une place « réservée » !
 
Tu proclames que la Table du Père, celle du festin de l'amour est ouverte à tous.
 
Ouverte à ceux qui ont pris le chemin le plus direct, ouverte à ceux qui se sont perdus en cours de route, et qui ont fait un long détour !
 
Ouverte aux hommes de toutes races et de toutes religions ; ces religions qui parfois, en ton nom, excluent, divisent, méprisent.
 
Jésus, tu te gardes bien de conclure cette parabole car c'est nous, les hommes, qui sommes invités à l'écrire.
 
Saurons-nous accueillir la démesure de ton amour ?
 
Le drame de ta passion n'est-il pas déjà, le signe que l'homme dit non à cette insupportable révélation d'un Dieu -Père qui bouscule nos frontières, entre les « méchants » et les « bons », les purs et les impurs, les pécheurs et les justes !
 
Un Dieu qui semble ignorer nos chapelles dont nous faisons des bastions et nos clochers dont nous faisons des donjons !
 
Accueillerons-nous un jour cette surprenante révélation qui manifeste que le pardon est une fête d'amour, une nouvelle création de l'homme, une danse qui transfigure le monde ?

 

                                                                                    (Prier les paraboles)

05 janvier 2010

Le cadeau de l'année : un agenda !

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« Les hommes sont fous ».

« Les hommes sont fous », dit Dieu.

« Ils veulent gagner toujours plus de temps, ils veulent posséder le temps. Ils ne savent plus que dire : « Ne gaspille pas ton temps ! »

Pauvres hommes qui n'ont pas compris qu'on peut perdre tout son temps à vouloir le gagner.

Quand je les vois le pied sur l'accélérateur et l'œil rivé au cadran de la montre, je me dis, moi Dieu, que le temps de vivre est en folie car il est trop rempli d'évènements et d'énervements, de bavardages et remue-ménage, d'agitations et de précipitations.

Pauvres hommes, passés trop vite du cadran solaire au chronomètre !  Ils mesurent de mieux en mieux le temps, mais ils n'en connaissent plus le mystère.

« Alors j'ai réfléchi, dit Dieu, Je vais leur offrir un agenda. Mon agenda, dit Dieu, plein de rendez-vous importants.  Chaque jour, un face-à-face avec moi...

Quelques minutes d'éblouissement, dans la grisaille du temps, avec l'Eternel, celui qui a le temps.

Chaque jour de longs moments avec l'époux, les amis, les moins grands car, lorsque les parents courent, les premiers à trinquer sont les enfants.

L'important du temps ce n'est pas d'engranger toujours plus d'argent.

C'est décidé, dit Dieu, pour cadeau, je vais leur offrir Mon agenda pour que, du plus grand au plus petit, ils deviennent des « pressés -repentis », qu'ils découvrent enfin, que seul le temps passé à aimer est du temps bien gagné ».

 

(Extrait de l'Etoile du matin).