15 mars 2008

Apprends-moi, Seigneur

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Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, et à bien l'employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à  tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
 
Aide-moi au départ de l'ouvrage là où je suis le plus faible.
Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l'attention, et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre.
Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres, et un défaut de moi pour parler à moi-même.
 
Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien.  
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain, sauf là où il y a travail, et que tout travail est vide, sauf là où il y a amour, et tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.
 
Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient et qu'il m'appartient de te le rendre en te l'offrant. Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne. Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir. Mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien. Et le temps de faire le bien et à ta gloire, c'est tout de suite.
 
Amen.

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14 mars 2008

Conte de la création

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Le septième jour, Dieu, ayant achevé la création, déclara que ce jour serait fête. Tous les êtres nouvellement créés décidèrent d’offrir à Dieu le plus beau cadeau qu’ils pourraient trouver.
 
Les écureuils apportèrent des noix et des noisettes, les lapins des carottes et des radis tendres, les brebis de la laine moelleuse et chaude, les vaches du lait mousseux et riche en crème…
 
Des milliards d’anges formèrent une couronne et chantèrent une sérénade céleste.
 
L’homme attendait son tour, préoccupé.  « Que pourrai-je bien lui offrir, moi ? Les fleurs ont leur parfum, les abeilles du miel, et même les éléphants ont proposé d’offrir à Dieu une douche pour la rafraîchir… »
 
L’homme s’était déplacé en bout de file et continuait à réfléchir. Toutes les créatures défilaient devant Dieu et déposaient leurs cadeaux.
 
Lorsqu’il ne resta plus que l’escargot, la tortue et ce fainéant de paresseux devant lui, l’homme fut pris de panique. Son tour arriva.
 
Alors, il fit ce qu’aucun animal n’avait osé faire.
 
Il courut vers Dieu, sauta sur ses genoux, l’embrassa et dit : « Je t’aime ! »
 
La face de Dieu s’illumina, et toute la création comprit que c’était l’homme qui avait offert le plus beau des cadeaux. Elle explosa en un alléluia cosmique.
 
Bruno FerreroGraines de sagesse, Éditions du Signe, 2000.

13 mars 2008

Le feu

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Il palpite et crépite dans la nuit.
Il éclaire la beauté des visages.
Il réchauffe les corps et les cœurs.
Ses flammes dansent et s'enlacent
Au rythme de la guitare.
On est si bien, l'été, autour du feu.       
                              
Sa conquête a provoqué la guerre.
Il peut ravager les terres.
Mais il passe de main en main
Jusqu'à la vasque olympique.
Il forge le fer et dore le pain.
Il est le compagnon fidèle des humains.
Il est un élément indispensable, le feu.
               
Jésus dit dans l'évangile :
"je suis venu apporter le feu sur terre".
 
Un feu brûlant d'amour pour tout homme,
Sans distinction de race ou de situation.
 
Un feu qui réchauffe et éclaire
Les désespérés de la terre.
 
Il est "la lumière du monde"
Qui nous trace le chemin.          
 
Bernard HUBLER

12 mars 2008

Au commencement était l’eau.

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C’est dans l’eau qu'a germé la première vie.
L’eau, toujours, prépare la naissance.
Elle maintient la vie à toute créature :
Aux plantes, aux bêtes et aux hommes.             
                              
Mais l'eau peut être redoutable
Et semer la mort sur son passage.
Que de marins engloutis par des vagues voraces.
Que de sinistrés d'inondations interminables...
 
L'eau, pour moi, est une amie qui me parle.
Clapotis de la mer sur le sable chaud.
Grondement lourd et sourd du torrent
Ponçant la roche et charriant la caillasse.
Murmure du ruisseau accompagnant le chant des oiseaux.
Pétillement désaltérant les gosiers assoiffés.
Eau bienfaisante qui lave et purifie les corps souillés                    
               
L'eau, c'est la vie.
Par l'eau du baptême, le chrétien
Est plongé dans la vie de Dieu.
 
Puisse l'homme garder vivifiante et pure,
Cette merveille de la nature,
Don précieux du Créateur.

Bernard Hubler

11 mars 2008

De l’air

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Dans le reflet blafard de la lune,
De curieux personnages de nuages
Voguent au gré du vent.
Les champs de blé ondoient
Sous ses douces caresses.
Hurlant de colère sur son passage,
L'ouragan fait de gros ravages.
                              
Le vent donne consistance
À l'air que respire tout être vivant.
Air pollué de la ville, hélas.
Air pur de la montagne, heureusement.
Chacun a besoin d'une bouffée d'oxygène.
 
L'homme de la bible qui cherchait dieu
Ne l'a pas trouvé dans l’ouragan,
Mais dans la brise légère.                          
Dieu n’est pas dans l’événement fracassant,
Mais dans la respiration silencieuse
D’une rencontre féconde.
 
Il suffit parfois d'un souffle léger
Sur la braise pour en faire jaillir une flamme.
 
Esprit de Dieu, souffle de vie,
Réveille en nos cœurs l'amour endormi.
 

Bernard Hubler