10 septembre 2014

P'tit Téo

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P’tit Téo est venu ce matin. A la plaine de jeu, on est montés sur le cocoban et sur la balançoire qui monte jusqu’au ciel. On a joué magasin en échangeant des copeaux de bois contre d’autres copeaux de bois. Puis on a couru très loin très loin dans la forêt-bois, au coeur des dix arbres qui poussent au fond de notre jardin, et Téo a fermé la porte. On a cueilli des parsimenlits (pissenlits) pour nourrir les poules. On a ramassé des noix et des noichouettes. Puis on a été au bac à sable, et comme c’était l’heure du dîner, on a dit au revoir au sable.

A l’école plus tard, Téo apprendra à orthographier correctement le terme « toboggan ». Au cours de physique, on lui enseignera les lois de la gravité et les limites du mouvement des balançoires. Il étudiera l’économie, qui consiste généralement à échanger des biens ou des services contre de l’argent. Il apprendra les synonymes et la botanique, que les arbres ne se ferment pas à clé et que le sable n’a pas d’oreilles…

Mais plus tard encore, Téo aura peut-être la chance de lire ceux qu’on appelle les poètes. Michaud qui invente des mots inédits et truculents, Hugo qui parle aux arbres et Rimbaud qui dialogue avec les flots, les jeux de mots de Raymond Devos, et l’Auvergnat de Brassens qui se promène « à travers ciel ».

Peut-être raviveront-ils chez Téo les étincelles magnifiques de ses premiers regards sur le monde. Car je lui souhaite de tout cœur que jamais elles ne s’éteignent.
 
Max Vandervorst
 
 
 

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