07 juillet 2012

Un temps de canard !

Un regard vers Dieu fait passer sur la grisaille du quotidien comme un reflet de bonheur éternel
(Frère Roger)

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Tout le monde voudrait changer la météo.  Mission impossible ! Mais si on commençait par offrir un parapluie...

Connaissez-vous la fabuleuse histoire du parapluie jaune ?

Il était une fois un pays gris et triste, où, lorsqu’il pleuvait, tous les habitants circulaient dans les rues avec des parapluies noirs. Toujours, rigoureusement, noirs.  Sous le parapluie tous avaient un air courroucé et triste… Et il ne peut pas en être autrement sous un parapluie noir !

Mais un jour que la pluie tombait à verse, plus drue que jamais, apparut à l’improviste un monsieur un peu bizarre qui se promenait sous un parapluie jaune. Et comme si cela ne suffisait pas, ce monsieur souriait.  Quelques passants le regardaient, scandalisés, depuis le dessous du parapluie noir qui les abritait, et ils grommelaient : « Regardez-moi cette indécence ! Il est vraiment ridicule avec ce parapluie jaune qu’il arbore. Ce n’est pas sérieux ! La pluie est au contraire une chose sérieuse et un parapluie ne peut qu’être noir !». D’autres se mettaient en colère et se disaient l’un à l’autre : « Mais quelle est donc cette drôle d’idée que de se promener avec un parapluie jaune ? Ce type ne cherche qu’à faire de l’esbroufe, c’est quelqu’un qui veut se faire remarquer à tout prix. Il n’est absolument pas marrant ! »

En effet, il n’y avait absolument rien de marrant dans ce pays, où il pleuvait sans cesse et où les parapluies étaient tous noirs.

Seulement voilà, la petite Natacha ne savait pas quoi penser. Une pensée lui trottait dans la tête avec insistance : « Lorsqu’il pleut, un parapluie est un parapluie. Qu’il soit jaune ou noir, ce qui compte, c’est d’avoir un parapluie qui abrite de la pluie ».  De plus, la petite fille s’apercevait que ce monsieur sous son parapluie jaune avait l’air d’être parfaitement à son aise et heureux. Elle se demandait le pourquoi.

Un jour, à la sortie de l’école, Natacha s’aperçut qu’elle avait oublié chez elle son parapluie noir. Elle haussa les épaules et prit le chemin de sa maison nu-tête, laissant la pluie tremper ses cheveux. Le hasard voulut qu’à peu de distance de là elle croisât l’homme au parapluie jaune, qui lui proposa en souriant : « Fillette, veux-tu t’abriter ? ».  Natacha hésita. Si elle acceptait, tous se moqueraient d’elle. Mais lui arrive aussitôt l’autre pensée : « Lorsqu’il pleut, un parapluie est un parapluie. Qu’il soit jaune ou noir, qu’importe ? Il vaut toujours mieux avoir le parapluie que d’être trempé par la pluie ! ». Elle accepta et s’abrita sous le parapluie jaune à côté de ce gentil monsieur.

Alors elle comprit pourquoi il était heureux : sous le parapluie jaune le mauvais temps n’existait plus! Il y avait un grand soleil jaune dans le ciel bleu, où les petits oiseaux volaient en gazouillant. Natacha avait un air si stupéfait que le monsieur éclata de rire : « Je le sais ! Toi aussi tu me prends pour un fou, mais je veux tout t’expliquer. Autrefois, j’étais triste, moi aussi, dans ce pays où il pleut sans cesse. J’avais, moi aussi, un parapluie noir. Mais un jour, en sortant du bureau, j’ai oublié mon parapluie et je pris le chemin de ma maison, tel que j’étais. Chemin faisant, je rencontrai un homme qui m’offrit de m’abriter sous son parapluie jaune. Comme toi, j’ai hésité parce que j’avais peur d’être différent, de me rendre ridicule. Mais ensuite j’ai accepté, parce que j’avais encore plus peur d’attraper un rhume. Et je m’aperçus – comme toi – que sous le parapluie jaune le mauvais temps avait disparu. Cet homme m’enseigna pourquoi sous le parapluie noir les personnes étaient tristes : le battement de la pluie et le noir du parapluie les portaient à se renfrogner, et elles n’avaient aucune envie de se parler. Puis, tout à coup, l’homme s’en alla et je m’aperçus que je tenais dans ma main son parapluie jaune. Je courus après lui, mais ne réussis plus à le trouver : il avait disparu. Ainsi, j’ai conservé le parapluie jaune et le beau temps ne m’a plus jamais quitté ».

Natacha s’écria : « Quelle histoire ! Et vous ne vous sentez pas embarrassé à conserver le parapluie d’un autre ? » Le monsieur répondit : « Non, car je sais bien que ce parapluie appartient à tout le monde. Cet homme l’avait sans doute reçu, lui aussi, de quelqu’un d’autre ». Quand ils arrivèrent devant la maison de Natacha, ils se saluèrent.

Dès que l’homme disparut en s’éloignant, la petite fille s’aperçut qu’elle tenait dans sa main son parapluie jaune. Mais qui sait désormais où retrouver ce gentil monsieur ?

Ainsi Natacha conserva le parapluie jaune, mais elle savait déjà que bien vite il changerait de propriétaire, qu’il passerait dans d’autres mains, pour abriter de la pluie et apporter le “beau fixe” à d’autres personnes...  (extrait de l'Etrenne 2007)

Sous le ciel gris de nos rêves impossibles, je vous souhaite de pouvoir cheminer sous un tel parapluie… Parapluie aux couleurs de la rencontre qui illumine les cœurs et éclaire les visages d’un sourire heureux...  Et plus encore, de pouvoir à votre tour l’offrir…

Et bonnes vacances... un peu de patience, le soleil arrive !

A+

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