03 avril 2012
La valeur du silence (2) - La Parole de Dieu : tonnerre et silence
Trois fois par jour, tout s’arrête sur la colline de Taizé : le travail, les études bibliques, les échanges. Les cloches appellent à l’église pour prier. Des centaines, parfois des milliers de jeunes de pays très divers à travers le monde, prient et chantent avec les frères de la Communauté. La Bible est lue en plusieurs langues. Au centre de chaque prière commune, un long temps de silence est un moment unique de rencontre avec Dieu.
La Parole de Dieu : tonnerre et silence
Au Sinaï, Dieu parla à Moïse et aux Israélites. Des coups de tonnerre, des éclairs et un son de trompe de plus en plus puissant précédaient et accompagnaient la Parole de Dieu (Exode 19). Des siècles plus tard, le prophète Elie retourne à la même montagne de Dieu. Là il revit l’expérience de ses ancêtres : ouragan, tremblement de terre et feu, et il se tient prêt à écouter Dieu lui parler dans la tonnerre. Mais le Seigneur n’est pas dans les phénomènes traditionnels de sa puissance. Quand cesse le grand bruit, Elie entend « un bruit de fin silence », et alors Dieu lui parle (1 Rois 19).
Dieu parle-t-il à voix forte ou dans un souffle de silence ? Faut-il prendre comme modèle le peuple réuni au pied du Sinaï ou le prophète Elie ? C’est probablement une fausse alternative. Les phénomènes terribles qui accompagnent le don des dix commandements soulignent leur importance. Garder les commandements ou les rejeter est une question de vie ou de mort. Qui voit un enfant courir sous une voiture qui passe a bien raison de crier aussi fort qu’il peut. Dans des situations analogues, des prophètes ont annoncé la parole de Dieu de manière à faire tinter les oreilles.
Des paroles dites à voix forte se font entendre, elles impressionnent. Mais nous savons bien qu’elles ne touchent guère les coeurs. Au lieu d’un accueil, elles rencontrent la résistance. L’expérience d’Elie montre que Dieu ne veut pas impressionner, mais être compris et accueilli. Dieu a choisi « une voix de fin silence » pour parler. C’est un paradoxe : le silence de Dieu parle.
Quand la parole de Dieu se fait « voix de fin silence », elle est plus efficace que jamais pour changer nos coeurs. L’ouragan du mont Sinaï fendait les rochers, mais la parole silencieuse de Dieu est capable de briser les coeurs de pierre. Pour Elie lui-même, le soudain silence était probablement plus redoutable que l’ouragan et la tonnerre. Les manifestations puissantes de Dieu lui étaient dans un certain sens familières. C’est le silence de Dieu qui déconcerte, car il est si différent de tout ce qu’Elie connaissait jusqu’à là.
Le silence nous prépare à une nouvelle rencontre avec Dieu. Dans le silence, la parole de Dieu peut atteindre les recoins cachés de nos coeurs. Dans le silence, elle se révèle « plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l'esprit » (Hébreux 4,12). Faisant silence, nous cessons de nous cacher devant Dieu, et la lumière du Christ peut atteindre et guérir et transformer même ce dont nous avons honte.
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